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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 27.02.2024 à 11h16 | Mis à jour le 27.02.2024 à 11h45
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    Le collectif "Agissons solidaires" regroupe les trois syndicats patronaux (Medef, CPME et U2P), les chambres consulaires (CCI, CMA et CAP) et le syndicat des rouleurs du BTP ainsi que la FC BTP. Photo Anthony Tejero
    Face à une "situation économique gravissime" avec des suppressions d’emploi qui "s’accélèrent énormément", le collectif Agissons solidaires, qui s’est fait connaître pour son opposition à la réforme du Ruamm, demande à être reçu au plus vite par les responsables politiques du pays afin de se faire entendre "avant qu’il ne soit trop tard". Parmi ses attentes : "l’arrêt immédiat" des taxes qui pèsent sur les ménages et la compétitivité des sociétés ainsi que la mise en place d’un véritable plan de relance économique. Sans quoi une nouvelle mobilisation dans la rue est envisagée.

    Le lieu ne devait rien au hasard. C’est au "cœur du poumon économique" du pays, dans le hangar d’une chaudronnerie de Ducos "bien vide" que le collectif Agissons solidaires a réuni, la presse, ce mardi matin, "pour laisser apprécier le bruit assourdissant du silence". L’avenir de cette entreprise frappée de plein fouet par le marasme économique se joue actuellement. Et c’est loin d’être une exception.

    "C’est une question de jours et non plus de mois. On parle d’une crise qui dure depuis de longs mois, avant même celle du nickel. La mise en sommeil de KNS n’est que la goutte d’eau d’une vague qui déferle et qui va nous noyer", alerte Mimsy Daly, présidente du Medef et porte-parole du collectif, qui tape du poing sur la table, décidé à se faire entendre pour enrayer "la situation gravissime" dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie. "Les suppressions d’emplois ont commencé depuis des mois et s’accélèrent énormément, tout comme les cessations de paiements et les liquidations d’entreprises. On est sur une pente très glissante, mais on n’entend pas de parole politique claire de la part de ceux qui nous gouvernent pour dire stop, pour prendre en compte la détresse du monde économique et des salariés et pour trouver des solutions afin de garder la tête hors de l’eau."

    "Je crains que nous perdions encore 3 000 emplois dans le BTP"

    L’ensemble des organisations et fédérations professionnelles du collectif l’assurent : les entreprises, toutes tailles confondues, sont "exsangues", bien au-delà du seul secteur de la mine. "Nous avons perdu 3 000 emplois salariés depuis les trois référendums et nous n’avons toujours aucune visibilité après avoir subi des crises à répétition, dont la Covid et la hausse des coûts à cause de la guerre en Ukraine, martèle Benoît Meunier, président de la Fédération calédonienne du BTP, une filière qui représente près de 20 000 emplois. Nous subissons également beaucoup de factures impayées (du moins des retards) en particulier de la part des collectivités. En 2024, je crains une catastrophe et que nous perdions encore 3 000 emplois. D’ici trois mois, nos carnets de commandes sont vides."

    Dans ce contexte, les membres d’Agissons solidaires demandent l’arrêt immédiat "du chapelet de taxes" et des réformes, récemment votées au Congrès, qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages, dont certains "n’arrivent même plus à manger" et sur la compétitivité des entreprises. Dans le collimateur notamment : la réforme du Ruamm, la taxe sur les produits sucrés ou encore sur le carburant. "Il y en a assez de toujours taxer ceux qui essayent encore de travailler, pour boucher des trous budgétaires ; de toujours taper sur les petits parce qu’il faut sauver le Nouvelle-Calédonie, s’emporte Christophe Ramadi, à la tête du syndicat des rouleurs et du BTP, dont "60 % des camions sont à l’arrêt" actuellement. On prend toujours dans nos poches, mais là, elles sont trouées. On est à bout."

    Arrêt immédiat des taxes et réformes qui pèsent sur les Calédoniens

    Parmi les autres revendications d’Agissons solidaires : que les collectivités payent leurs factures et leurs comptes sociaux, qu’un plan de relance économique soit mis en place comprenant un volet dédié à la formation et à la reconversion ; et enfin que des réponses "très rapides" de la part des responsables politiques soient apportées, notamment à travers des simplifications administratives pour avoir droit au chômage partiel car "ce n’est pas normal de devoir attendre une autorisation plus de deux mois en pleine crise pour un dispositif qui était en place pendant la Covid".


    Les ateliers de cette chaudronnerie de Ducos tournent au ralenti avec la crise de la filière nickel. À ce sujet, le collectif demande également la signature au plus vite du pacte nickel proposé par l’État. Photo Anthony Tejero

    Autant de demandes qui font très largement écho au plan de relance proposé et présenté la veille, par les quatre membres loyalistes du gouvernement qui déclarent "l’état d’urgence économique et social" dans le pays. Des propositions saluées par le collectif, "sauf que ces quatre membres ne pèsent pas lourd face à un gouvernement collégial, dont on a entendu ni les responsables de l’économie, ni le responsable de la fiscalité, et face au Congrès", ironise le collectif, qui souhaite être reçu, dès cette semaine, par les plus hautes instances du pays. Sans quoi les membres d’Agissons solidaire pourraient de nouveau appeler les Calédoniens à manifester.

    Vers une nouvelle mobilisation ?

    "Nous demandons à être reçus par le président du gouvernement, le gouvernement et par la totalité du Congrès. Nous avons besoin d’être entendus et d’entendre ce qu’ils ont à nous dire, poursuit Mimsy Daly, qui pose le vendredi 1er mars comme date butoir. Passé ce délai, nous nous mobiliserons et nous irons crier notre colère et notre désespoir dans la rue, comme il y a un an, sauf qu’aujourd’hui, il y a encore plus de personnes désespérées, dans la difficulté et nous n’en voyons pas le bout."

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