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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 25.03.2024 à 17h16 | Mis à jour le 25.03.2024 à 17h57
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    Les membres du gouvernement Yannick Slamet, Gilbert Tyuienon, Louis Mapou, Vaimu’a Muliava, Adophe Digoué et Mickaël Forest ont animé un point presse, durant près de deux heures, ce lundi matin. Photo Anthony Tejero
    À situation de crise, communication de crise. Alors que les stations-service du pays sont à sec et que la mobilisation contre les projets de taxes portés par le gouvernement, dont celle de la hausse du prix du carburant, ne faiblit pas, Louis Mapou a convié la presse ce lundi, pour faire le point sur "l’actualité lourde" que traverse le pays. Échanges avec les opposants aux réformes, politique fiscale, crise du nickel, relance économique… Le chef de l’exécutif s’est longuement expliqué sur ses positions et sa vision.

    Une prise de parole rare

    Un discours de plus d’une heure face à la presse, ce lundi matin, pour faire le point, si ce n’est mettre les points sur les i, quant à "l’actualité lourde" que connaît le pays depuis quelques jours. Si le président du gouvernement Louis Mapou se prête rarement à un tel exercice, cette intervention montre à quel point le climat social est tendu, alors que la grogne contre les projets de taxe de l’exécutif, dont celle sur les carburants, ne faiblit pas et que les stations-service sont à sec. Autour de la table, les uniques membres indépendantistes (et Éveil océanien) d’un gouvernement "censé être collégial". Une "première" pour le 17e exécutif.

    Quels échanges avec Agissons solidaires ?

    Le chef du gouvernement a rencontré ce dimanche 24 mars, les membres du collectif Agissons solidaire, figure de proue (avec l’Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie) de la mobilisation contre les projets de réformes et de taxes. "Nous avons échangé sur nos différentes perceptions de la situation et nous avons convenu de travailler pour cheminer ensemble d’ici la fin du premier semestre" en vue de mieux expliquer, comprendre et "objectiver l’intérêt" des mesures et réformes à venir, annonce le président du gouvernement, qui a entendu "le besoin de visibilité" exprimé par le collectif, avant de consentir à certains "efforts". "Cette feuille de route de trois mois est serrée, mais il paraît qu’en Nouvelle-Calédonie, c’est quand on est dos au mur qu’on y arrive."

    Pas de moratoire fiscal, mais un report de la taxe sur les carburants

    Louis Mapou a d’emblée annoncé qu’il n’y aura pas de moratoire fiscal, comme demandé par certains. Autrement dit, la plupart des réformes fiscales et autres projets de taxe entreront bien en vigueur. Pour autant, le gouvernement a décidé de retirer le texte sur la TET, le fameux projet de hausse de prix du carburant, pour le renvoyer au Congrès d’ici juin.

    Par conséquent, "le système électrique calédonien va rester déficitaire, parce qu’on comptait sur cette taxe pour recréer une dynamique" et Enercal " va vraisemblablement entrer dans une procédure collective", regrette Louis Mapou, qui assure "faire en sorte" pour que, d’ici là, "il n’y ait pas de coupure".

    Zoom sur les autres taxes

    • Le Ruamm : Louis Mapou rappelle que ce projet de réforme qui, depuis la mobilisation de la population dans la rue de 2023, a fait l’objet d’une commission spéciale "n’est pas encore sortie""Nous avons demandé aux responsables du Congrès de travailler au meilleur compromis possible. Mais il faut que ce texte puisse trouver un aboutissement."
    • La taxe sur le sucre : Le chef de l’exécutif rappelle qu’il s’agit avant tout d’une "taxe comportementale" qui s’inscrit dans la lignée de celle sur l’alcool et le tabac, afin de permettre à la Nouvelle-Calédonie de pouvoir financer une politique de prévention de santé "digne de ce nom".
    • La taxe sur les croisières : cette nouvelle contribution, qui serait demandée à chaque croisiériste à bord des paquebots qui font escale sur le Caillou (d’un montant qui se chiffrerait entre 1 000 et 1 500 francs par passager) "ne concerne pas les Calédoniens", martèle Louis Mapou, qui ne comprend pourquoi se passer d’une telle manne financière qui permettrait de couvrir tout ou partie des dépenses liées à la promotion du tourisme international pour dégager davantage de ressources au gouvernement.

    Un pacte du nickel à signer

    Au chapitre de la crise du nickel, Louis Mapou insiste sur un point : "il faut signer le pacte du nickel", (et donc que le Congrès habilite le président du gouvernement lors de la séance de ce jeudi 28 mars) même si à ce sujet "il ne faut pas se tromper de débat" puisque ce projet d’accord comprend deux temps et deux problématiques différents.

    "Il y a tout d’abord l’urgence à gérer à travers les aides que l’État a décidé de donner à Prony Resources et la SLN, rappelle Louis Mapou. Vient ensuite la période d’ici 2027 durant laquelle des mesures temporaires doivent être prises, qui relèvent de notre compétence pour que la Nouvelle-Calédonie accompagne les besoins en matière de cash des industriels. Il s’agit d’un entre-deux, pour réaliser ce que nous n’avons pas réussi à faire depuis 2009 : définir une véritable stratégie industrielle de la Calédonie. Le pacte nous laisse ce laps de temps afin de définir ce que sera notre politique du nickel, l’optimisation de son exploitation et de sa valorisation dans un marché mondial qui nous a bousculés."

    Sur ce volet de la crise de la métallurgie, le chef de l’exécutif entend également discuter avec l’État de "l’impact de son échec des négociations avec KNS" car "nous ne l’avions pas prévu". En d’autres termes, Louis Mapou entend demander à Paris de couvrir financièrement une partie du chômage partiel dans le pays "car nous entrons à peine dans le tunnel" et que la Nouvelle-Calédonie seule n'aura pas les moyens de supporter de tels coûts.

    À quand un plan de relance économique ?

    C’est une demande pressante de la part de nombreux acteurs économiques et organisations syndicales et patronales : quand le gouvernement entend-il mettre en place et présenter un plan de relance ? "Nous travaillons sur ses orientations et ses grands axes en arrêtant un certain nombre de principes afin de consolider l’économie et surtout savoir comment financer ces mesures", assure le président de l’exécutif. Un plan qui devrait être dévoilé d’ici fin mai, en vue de l’examen du budget supplémentaire du gouvernement.

    "Cette relance et ce plan de développement de la Nouvelle-Calédonie doivent aussi nous aider à favoriser le sentiment d’appartenance au pays. Pourrait-on cultiver un patriotisme calédonien ? s’interroge Louis Mapou, qui estime que les institutions devront se tourner vers l’État afin de demander "une expertise au plus haut niveau pour nous aider à bien formuler le plan de relance" et donc sa pertinence.

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