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    Nouvelle Calédonie
  • LNC | Crée le 24.03.2024 à 05h00 | Mis à jour le 24.03.2024 à 05h00
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    Une chambre d'enfant « début de siècle», reconstituée à la villa-musée de Païta. A terre devant le garçonnet : une fronde et un « canon ». Photo DR
    Les gamins d'aujourd'hui ne dévalent plus les collines herbeuses de Nouméa sur des traîneaux faits de deux douelles de barrique fartées à la bougie ou au savon, mais ils jouent encore aux billes, à la toupie ou à la trottinette quand la Playstation ou le smartphone leur en laissent le temps. Finalement, les jeux d'extérieur n'ont pas tant changé. Petite revue non exhaustive des jeux d'autrefois, au début des années 1900.

    Pour les jeux d'équipe, le choix des équipiers se faisait alternativement par les deux capitaines après le " toss ". Les pièces de monnaie (même le cinq sous troué) étant plutôt rares à l'époque dans les poches des gamins, l'habituel pile ou face se jouait au " sec ou mouillé ", avec une petite pierre plate que l'on jetait en l'air après avoir postillonné sur une des faces. D'autres préféraient " déquiller ", ce qui consistait à se placer vis-à-vis à deux ou trois mètres et à marcher alternativement l'un vers l'autre en plaçant chacun son tour un pied en long ou en travers. Celui qui marchait sur le pied de l'autre gagnait le droit de choisir, ou de commencer, etc.

    Le canon : un jeu dangereux 

    Les galopins du début du siècle dernier pratiquaient un jeu complexe et un peu dangereux baptisé "le canon", qui a disparu aujourd'hui. Les instruments nécessaires étaient simples : deux bâtons, l'un d'une quinzaine de centimètres de long, l'autre d'environ 75 centimètres, et un simple trou dans le sol, en forme de saignée.


    Toupie, tanks et les deux bois du canon: l'équipement de base du gamin joueur au début du siècle. Il faudrait y ajouter les billes, le traîneau et le trébuchet pour attraper les oiseaux. Photo DR

    Le jeu, qui consistait grosso modo à propulser le petit bois avec le grand, comprenait trois phases : le " lancer ", la " tapette " et le " canon ". Dans cette phase du jeu, le petit bois était placé de biais dans le trou. Il fallait le faire décoller en le touchant avec le grand bois, le frapper plusieurs fois d'affilée sans qu'il ne retombe, puis l'expédier aussi loin que possible sans que les adversaires ne l'attrapent.

    Le jeu était extrêmement dangereux. Pour les vitres et les gamins eux-mêmes lors de la partie, mais également au retour à la maison. Lorsqu'il fallait expliquer à une mère furieuse que le manche de son balai avait été tronçonné pour jouer au canon...

    Éternelles billes et toupies 

    Jusque dans les années 1960, la plupart des billes étaient en terre. Les gamins les appelaient " billes-caca ". Les billes ou les calots en verre, en agate ou en acier (en " ace ", souvent issus des roulements à bille du Nickel) étaient des objets de valeur. 

    Côté jeu, les enfants pratiquaient le rond à la trime, le rond à sortir, la queue (en long et en large), la poursuite, le baragouse, et l'on tirait à la française, à la piquette, au doigt ou à la canaque.

    Les toupies de l'époque étaient pour la plupart en bois et se lançaient à l'aide d'une cordelette enroulée autour du jouet. Il y avait bien sûr différents modèles.

    Les " dormeuses " étaient courtes et ventrues, ce qui leur donnait une grande stabilité. Percées d'une série de trous latéraux pour le passage de l'air, elles devenaient des " ronfleuses ". A l'opposé, les " girafes " étaient fines et tout en hauteur. Elles sautillaient constamment et, si l'on en aiguisait le pivot, elles se transformaient en redoutables " batailleuses ".

    Mais il y avait bien plus simple: un noyau de letchi dans lequel était planté un bois d'allumette que l'on lançait avec deux doigts.

    Traîneaux et tanks

    Les traîneaux étaient faits de deux douelles de barriques assemblées parallèlement par deux planches, l'une servant de siège et l'autre de repose pieds et de fixation des rênes pour le guidage et surtout le maintien de l'équilibre. Les pistes herbeuses de prédilection se situaient au Mont Vénus, au Mont Coffyn (versant Orphelinat), au Vallon-du-Gaz et à la Baie-des-Citrons. Les patins étaient fartés à la bougie ou au savon et les plus habiles installaient un système de freins directionnels sur la banquette, au risque d'être un jour ou l'autre éjectés avec leur siège.


    Le tank avait des roues dentelées pour une meilleure adhérence. Photo DR

    Plus calme était le " tank ", jouet dont le corps était fait d'une simple bobine de fil en bois, dont les " roues " étaient dentelées pour une meilleure adhérence. Le mécanisme était fait d'un élastique qui traversait la bobine en son centre, fixé d'un côté par un bois d'allumette bloqué, et de l'autre par une tige de bois d'une dizaine de centimètres, qui servait de contrepoids et de remontoir. Une vingtaine de tours suffisaient pour tendre l'élastique, et le " tank " pouvait grimper des pentes de 45 degrés.


    Indispensable et toujours d'actualité en Brousse : le « bibiche » (lance-pierres) dans la poche. Photo DR

    Des jeux d’enfants aux jeux d’argent

    Chez les vieux Javanais, la toupie n’était plus un jeu d’enfant, mais un jeu d’argent clandestin. Ils utilisaient de petites toupies en os ou en corne, hexagonales, dont les faces portaient un numéro comme un dé. Ils les faisaient tourner dans des assiettes, les recouvraient d’un bol et pariaient sur le chiffre qui sortirait. Parfois, ces toupies étaient pipées, par le moyen d’un axe légèrement décentré ou d’un minuscule plombage invisible. Les enjeux pouvaient être très importants, et il se dit même qu’à l’époque on pouvait parier… sa femme.

    Note

    Cette série est réalisée avec le concours de l'Association témoignage d'un passé.

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