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  • AFP | Crée le 09.01.2024 à 07h38 | Mis à jour le 09.01.2024 à 07h38
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    Après vingt mois à la tête du gouvernement, Élisabeth Borne a présenté sa démission au chef de l’État. Photo  Christian HARTMANN / AFP
    Élisabeth Borne a présenté cette nuit la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron qui devrait, selon des sources proches de l’exécutif, nommer le jeune et populaire ministre de l’Éducation Gabriel Attal pour lui succéder à Matignon et tenter de relancer un mandat à la peine. Le nom de son successeur ne devrait être toutefois annoncé que mardi en fin de journée.

    La deuxième femme à avoir été Première ministre a remis sa démission au président de la République qui l’a acceptée, a annoncé l’Elysée la nuit dernière. Après avoir reçu Élisabeth Borne pendant près d’une heure, Emmanuel Macron l’a remerciée sur X "de tout cœur" pour son travail "exemplaire" au "service de la Nation", saluant une "femme d’État".

    Ses vingt mois à la tête du gouvernement ont été marqués par l’adoption de la réforme impopulaire des retraites et de la loi controversée sur l’immigration.

    "Alors qu’il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission, guidée par le souci constant, que nous partageons, d’aboutir à des résultats rapides et tangibles pour nos concitoyens", a-t-elle écrit dans sa lettre au président, obtenue par l’AFP. Elle a jugé "plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes".

    Après avoir enchaîné les recours à l’article constitutionnel controversé du 49.3 pour faire passer ses budgets et la retraite à 64 ans faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, et surmonté près d’une trentaine de motions de censure, Élisabeth Borne, 62 ans, est souvent décrite comme usée par ses propres alliés.

    "Une réforme des retraites injuste et deux douzaines de 49.3. Voilà ce que l’Histoire retiendra du gouvernement Borne", a critiqué la députée du Rassemblement national Laure Lavalette.

    Chamboule-tout gouvernemental ?

    L’élue écologiste Sandrine Rousseau a elle évoqué le "gâchis inouï qu’a été la loi immigration". "La Première ministre a vendu son âme pour garder son poste. Elle n’a plus aujourd’hui ni l’un, ni l’autre".

    Son départ donne le coup d’envoi au remaniement, sans que l’on sache s’il s’agira du vaste chamboule-tout que plusieurs proches d’Emmanuel Macron prédisaient ces derniers jours.

    Gabriel Attal, 34 ans, est remonté en flèche lundi dans les pronostics de la macronie, ce qui en ferait le plus jeune Premier ministre de la Ve République, battant le record du socialiste Laurent Fabius, nommé à 37 ans en 1984. C’est lui qui devrait être chargé de former le prochain gouvernement, a assuré auprès de l’AFP un proche de l’exécutif.


    Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, est pressenti pour succéder à Élisabeth Borne. A 34 ans, il deviendrait le plus jeune Premier ministre de la Ve République. Photo Alain JOCARD / AFP

    L’absence d’annonce rapide a toutefois alimenté les spéculations sur d’éventuelles résistances internes, notamment des ministres Gérald Darmanin et Bruno Le Maire qui, selon une source proche de l’Elysée, "font monter les enchères" pour "négocier leur accord" à une telle promotion fulgurante.

    Jeunesse et cote de popularité

    Démenti rapide des intéressés. "C’est le choix du président. Le ministre apprécie Gabriel Attal, ils ont une très bonne entente", dit-on du côté de Bruno Le Maire, quand chez Gérald Darmanin on assure qu’il "ne s’est jamais opposé à la nomination du Premier ministre".

    Si sa jeunesse et sa nomination récente à l’Éducation nationale, où il est arrivé en juillet et a lancé de vastes chantiers à concrétiser, étaient invoquées ces derniers jours par plusieurs conseillers pour minimiser l’hypothèse d’une nomination du trentenaire, les mêmes arguments justifient aujourd’hui sa possible promotion.

    "La jeunesse, la cote dans l’opinion et la capacité réelle ou supposée à conduire la campagne gouvernementale des européennes ont fait la différence", croit savoir la source proche de l’exécutif, en référence au scrutin de juin pour lequel le camp présidentiel est aujourd’hui distancé dans les sondages par le Rassemblement national.

    "Créé de toutes pièces par Macron"

    "Il est populaire, jeune, et c’est quelqu’un créé de toutes pièces par Macron", abonde aussi une ministre.

    Jusque-là, tous décrivaient une course à deux : Julien Denormandie, 43 ans, marcheur de la première heure, et Sébastien Lecornu, 37 ans, discret ministre des Armées issu de la droite et devenu proche du président.

    Par rapport à ces deux figures peu connues du grand public, Gabriel Attal affiche un profil plus politique. Sa cote de popularité a grimpé ces derniers mois, jusqu’à en faire une des personnalités politiques préférées des Français, à mesure qu’il multipliait les annonces sur l’interdiction de l’abaya à l’école ou la lutte contre le harcèlement.

    De quoi offrir enfin à Emmanuel Macron l’élan que son second quinquennat n’a jamais trouvé ?

    Cet acte II doit en tout cas se faire sous le signe du "réarmement" vanté par le chef de l’État lors de ses vœux du Nouvel An : "réarmement industriel, économique, européen" mais aussi "civique", autour notamment du vaste chantier de l’école, érigé en priorité et porté depuis l’été dernier par Gabriel Attal.

    Motion de censure ?

    Le président doit expliciter sa feuille de route lors d’un mystérieux "rendez-vous avec la Nation" courant janvier.

    Le choix du successeur d’Elisabeth Borne est loin d’être neutre pour maintenir l’équilibre précaire du camp présidentiel, mis à mal dernièrement par les divisions sur la loi immigration.

    Une nomination de Gabriel Attal, macroniste de la première heure, offrirait des garanties aux tenants du "dépassement" du traditionnel clivage droite-gauche.

    Quel que soit le futur locataire de Matignon, La France insoumise a réclamé qu’il demande la confiance de l’Assemblée. "Sans ce vote de confiance, nous déposerons une motion de censure", a menacé la cheffe de file des députés de la gauche radicale, Mathilde Panot.

    Plusieurs membres de la garde rapprochée du chef de l’État, dont l’allié centriste François Bayrou, appellent à en profiter pour resserrer un gouvernement qui compte aujourd’hui 39 membres.

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