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    Politique
  • Anthony Tejero | Crée le 26.01.2024 à 17h59 | Mis à jour le 26.01.2024 à 19h36
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    Les membres de Calédonie ensemble ont présenté à la presse, vendredi 26 janvier, leur accord passé avec les indépendantistes sur l’avenir institutionnel. Photo DR
    Le parti Calédonie ensemble a dévoilé, ce vendredi, ses "propositions de convergences" trouvées à l’issue de réunions avec les indépendantistes de l’Uni et de l’UC. Une feuille de route établie en vue de trouver un accord sur l’avenir institutionnel du pays.

    "Plutôt que de se concentrer sur ce qui nous oppose, il était temps d’échanger directement entre Calédoniens afin de trouver nos points de convergences et ce qui nous rassemble en vue de la sortie de l’accord de Nouméa." C’est en ces termes que Philippe Gomès a dévoilé, ce vendredi, la feuille de route, qui est "la somme" des points d'accord établis entre son parti, Calédonie ensemble, et les indépendantistes des groupes Uni et UC-FLNKS et nationalistes.

    Ce document, qui a connu 32 versions, est le fruit d’un travail de longue haleine, lancé en octobre dernier et qui a permis d’organiser une vingtaine de réunions bilatérales réunissant le parti non indépendantiste à l’un des deux groupes, avant de mettre tout le monde autour de la table, le temps de quatre réunions trilatérales, menées entre novembre et décembre.

    Accord de Nouméa et émancipation

    Une "centaine d’heures de travail" pour "aller au fond du sujet mais avec méthode". Et ce, en partant d’un principe fondamental : les accords de Nouméa et de Matignon doivent rester un "plancher" qu’il faut respecter et dans lesquels "on ne peut pas picorer".

    "Nous sommes d’accord pour dire que ce chemin vers l’émancipation est irréversible, bien qu’il y ait des degrés différents d’émancipations. On ne peut pas, par exemple, redonner certaines de nos compétences à l’État, comme le demandent des loyalistes, puisque ce sont des acquis", martèle Philippe Gomès, qui assure que 95 % du travail effectué a été validé par l’ensemble des parties.

    L’un des principaux points de crispation, notamment avec l’UC, concerne néanmoins le dossier du droit à l’autodétermination.

    Citoyenneté et dégel du corps électoral

    L’un des sujets majeurs de la feuille de route concerne, quant à lui, la citoyenneté, et donc, in fine, le dégel du corps électoral. Cette citoyenneté serait ainsi ouverte aux personnes qui justifient de dix ans de résidence sur le Caillou, à condition qu’ils y aient des "intérêts moraux et/ou matériels". Parmi ces critères : avoir un(e) conjoint(e) calédonien (ne) ; être propriétaire d’un bien immobilier, avoir investi dans une société, être bénévole actif dans une association, etc. Une citoyenneté qui donnerait ainsi à ces personnes le droit de vote aux élections provinciales.

    Souveraineté partagée avec la France

    Les forces politiques se sont également penchées sur les manières de poursuivre le "chemin d’une souveraineté partagée" avec la France. "Les compétences régaliennes restent exercées et financées par l’État, mais il faudrait y associer davantage les dirigeants calédoniens, en créant par exemple, un conseil local de la défense afin que nos responsables soient mieux intégrés et informés de ce qu’il se passe dans le Pacifique", avance le leader de Calédonie ensemble.

    Comment "faire peuple" ?

    Ce document s’attarde sur les moyens de parvenir à ce que l’ensemble des habitants du Caillou arrivent enfin "à faire peuple". Une démarche qui implique de "réconcilier" les mémoires et porter des valeurs communes (aussi bien kanak, qu’européennes, océaniennes ou encore religieuses) afin de faire émerger une culture commune. Mais pour ce faire, il faut également "mettre en place des mécanismes" afin de réduire les inégalités sociales dans le pays.

    Vers une "calédonisation" de la justice ?

    Le document propose que l’administration pénitentiaire soit de nouveau transférée à la Nouvelle-Calédonie, comme c’était déjà le cas jusqu’en 1986. "L’idée, c’est que le financement reste supporté par la France, mais qu’il y ait davantage de Calédoniens qui exercent dans ce domaine, précise Philippe Gomès, exemple à l’appui. Nous voudrions mettre en place un dispositif Cadre avenir spécial compétences régaliennes, afin que ces domaines exercés par l’État ressemblent un peu plus au pays".

    Et ensuite ?

    Ce document doit désormais être rendu public. Il sera ainsi adressé, dans les prochains jours, à l’ensemble des forces politiques, économiques, associatives et environnementales du pays, ainsi que dans l’Hexagone, notamment aux ministères concernés ainsi qu’au Sénat et à l’Assemblée nationale.

    "Nous organiserons également des tournées, commune par commune, afin que nos réflexions irriguent le pays et que cette démarche ait des prolongements sur le terrain, conclut Philippe Gomès, pour qui cette feuille de route est "une première étape constructive et réussie entre non-indépendantistes et indépendantistes" dans l’épineux dossier de l’avenir institutionnel.

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