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  • Anthony Tejero | Crée le 23.02.2024 à 05h00 | Mis à jour le 23.02.2024 à 05h00
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    Ce collectif d’éleveurs, venus de Ouégoa à Tontouta, a attendu de pied ferme le ministre de l’Intérieur, qui a fait un déplacement express, à Moindou. Photo Anthony Tejero
    La visite express du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, jeudi, à Moindou, très attendue par les professionnels de l’élevage, était essentiellement l’occasion "d’officialiser" deux engagements de l’État pour lutter contre l’insécurité et le braconnage dans la région : la signature d’une nouvelle convention entre gendarmes et "éleveurs vigilants" ainsi que la présentation de la future brigade mobile de gendarmerie qui devrait être opérationnelle en août prochain.

    "On ressent une colère qui s’accumule et qui pourrait dégénérer. On n’est pas en sécurité chez nous. Qu’est-ce qui se passera le jour où je tomberai nez à nez avec l’un d’eux ?" Sur ses propriétés de Tontouta et de Boulouparis, Flavien Pierson subit des actes de braconnage répétés. La semaine dernière encore, deux de ses vaches ont été abattues. Sur place, l’éleveur n’a retrouvé que leur tête et leurs viscères. Soit une perte sèche de 600 000 francs. Et des années de labeur réduites à néant.

    "Des vols à main armée qui peuvent dégénérer"

    "Les gens n’ont pas conscience de tout le travail que ça représente. Souvent, on minimise. Mais ce sont véritablement des vols à main armée qui peuvent vite dégénérer, d’un côté comme de l’autre, redoute l’exploitant, qui attend des peines plus sévères de la part du Parquet. Ne serait-ce que saisir leur véhicule et leur arme lorsqu’ils ne sont pas solvables pour que cela ait un effet dissuasif. Car ces dernières années, quelques voleurs ont été attrapés, mais ça n’a pas pour autant stoppé ce phénomène."

    Au contraire, la profession craint que ces actes ne repartent en flèche alors que l’avenir est on ne peut plus incertain dans la mine et que certains salariés ont ou sont en passe de perdre leur travail. "À chaque fois que l’économie se tend et va mal, on a une recrudescence de ces actes. Notre bétail est une source de protéines qui permet de nourrir des familles et sert de levier pour faire des pièces à certains en la revendant", analyse, amer, Guy Monvoisin, le président du syndicat des éleveurs, venus en force à Moindou, pour attendre de pied ferme la visite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.

    "Travailler main dans la main"

    Une séquence express, d’à peine quelques minutes, menée tambour battant, mais qui ne devait rien au hasard puisqu’elle visait à officialiser plusieurs engagements pris par l’État, notamment pour lutter contre ce fléau, à travers la signature d’une "convention de sécurité participative" pour mettre en relation la gendarmerie et un réseau d’éleveurs vigilants.

    "Ce protocole nous engage et définit une relation de proximité, une confiance renouvelée et une attention particulière de notre part sur tous les problèmes de sécurité qui concernent les éleveurs, résume le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie. Il a pu y avoir par le passé des incompréhensions qui, aujourd’hui, sont levées. Et ce, pour travailler main dans la main. Et nous avons déjà des résultats."


    La visite de Gérald Darmanin et de Marie Guévenoux, à Moindou, était l’occasion de saluer les gendarmes mobilisés dans le secteur. Photo Anthony Tejero

    Une lutte qui s’inscrira pleinement dans un autre engagement pris par le président de la République Emmanuel Macron : la création d’une nouvelle brigade de gendarmerie mobile, à Moindou, dont la particularité sera de s’atteler à la protection de l’environnement.

    Six gendarmes, un véhicule aménagé

    "Cette mission est d’autant plus importante en Nouvelle-Calédonie que son patrimoine est absolument fabuleux et doit être préservé. Nous avons vocation à lutter contre toutes les formes d’atteinte à l’environnement : les pollutions, les atteintes aux espèces protégées avec les gardes nature etc. Peu à peu, nous allons acquérir toutes les compétences nécessaires pour lutter contre tous les types d’atteinte, assure le commandant qui pourra compter sur une Calédonienne, déjà nommée à la tête de cette future brigade mobile dont la mise en service est prévue en août prochain. C’est une vraie richesse de pouvoir compter sur une enfant du pays qui connaît dans le détail toutes ces problématiques de protection de l’environnement et pour diriger cette brigade qui aura vocation à aller vers les gens à partir d’un véhicule aménagé."

    Au total, six gendarmes seront ainsi déployés dans la région. Cette brigade sera la première à prendre forme sur le Caillou où deux autres unités ont également été annoncées à Poya et à Kaala-Gomen.

    "Emmanuel Macron a tenu sa parole"


    Joseph Peyronnet, à son bureau de la mairie de Moindou, s’apprête à recevoir les ministres.

    Trois questions à… Joseph Peyronnet, maire de Moindou.

    Que représente cette future brigade de gendarmerie pour la commune ?

    J’attends ça depuis 2008, année où le président de la République de l’époque a décidé de fermer notre caserne afin de réaliser des économies comme il n’y avait eu que 22 plaintes en un an dans la commune. Sauf qu’elle jouait un vrai rôle dissuasif. Sans oublier que pour certains faits, comme les violences conjugales, les victimes osent de plus en plus venir déposer plainte.

    Qu’attendez-vous de ce retour d’effectifs de gendarmerie ?

    C’est avant tout pour la sécurité du village et notamment pour dissuader certains jeunes. C’est aussi essentiel dans le cadre de la lutte contre le braconnage et on n’y coupe pas dans le secteur. Le climat est vraiment tendu en ce moment parmi les éleveurs.

    Cette brigade concrétise un engagement pris par l’État…

    Oui. Je suis très reconnaissant du président de la République. Je n’ai jamais baissé les bras sur ce sujet, j’ai toujours fait la demande à chaque visite ministérielle ou présidentielle, et le 25 juillet dernier, lors de son déplacement sur la commune, Emmanuel Macron m’a promis les yeux dans les yeux que nous aurions de nouveau une brigade. Il a tenu sa parole, donc ça me satisfait personnellement, mais aussi l’ensemble de la population.

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