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    Transports
  • Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 11.12.2023 à 07h02 | Mis à jour le 11.12.2023 à 07h02
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    Georges Selefen est le directeur général d’Aircalin depuis le 1er juin 2023. Photo Anthony Tejero
    En déplacement à Melbourne pour inaugurer le rétablissement de la liaison entre Nouméa et la capitale du Victoria, Georges Selefen, directeur général d’Aircalin, a dévoilé les nouvelles stratégies et ambitions de la compagnie aérienne, dopée par la bonne fréquentation touristique. Après trois années bouleversées par la crise de la Covid, qui ont mis à terre toute la filière, l’horizon semble enfin se dégager pour la société, qui embauche progressivement de nouveaux salariés.

    Que représente la réouverture de la liaison Nouméa-Melbourne, qui était suspendue depuis 2020 ?

    C’est une ligne qui générait un flux de 30 000 passagers en moyenne par an avant la crise Covid. Parmi eux, 7 000 touristes australiens venaient en Nouvelle-Calédonie. C’est donc un enjeu majeur pour la compagnie mais aussi pour le territoire. Nous avons ainsi travaillé de manière précise avec les acteurs du tourisme, à Melbourne, pour que cette ouverture puisse être une vraie réussite.

    Comment l’activité démarre-t-elle sur cette nouvelle rotation ?

    Les coefficients de remplissage semblent plutôt satisfaisants puisque nous sommes aux alentours de 75 à 80 % de taux de remplissage actuellement. Sans oublier que nous entrons dans la haute saison, donc nous sommes très optimistes sur le niveau de remplissage de nos vols, avec des réservations à la fois des Calédoniens, qui attendaient avec beaucoup d’impatience cette ouverture, mais également de la part des Australiens.

    Il faut souligner le travail qui a été fait par les acteurs du tourisme, dont Nouvelle-Calédonie tourisme, qui ont travaillé en amont avec leurs homologues de Melbourne pour susciter l’envie de cette population de se déplacer en Nouvelle-Calédonie.

    Aircalin s’ouvre aussi vers Fidji et Tahiti…

    Effectivement, nous venons également d’ouvrir la ligne avec Nandi et Papeete. Et nous sommes, là encore, plutôt très satisfaits des taux de remplissage de nos avions. Cette desserte permet de faire un arrêt sur Nandi. La plupart de nos clients vont sur Tahiti et inversement de Tahiti sur Nouméa, mais nous avons également une part de cette clientèle qui s’arrête sur Fidji.

    Au total, deux A320 néo doivent ainsi desservir l’ensemble des destinations australiennes, néo-zélandaises ainsi que celle avec Nandi et Papeete.

    En revanche, la fréquentation des touristes japonais en Nouvelle-Calédonie s’est effondrée et n’a toujours pas redécollé. Quelles sont les conséquences sur la ligne Nouméa-Tokyo et pour la compagnie ?

    Le bilan japonais n’est en effet pas à la hauteur de nos attentes. Mais nous tirons notre épingle du jeu quand même grâce à la destination Singapour et surtout grâce au marché France-Europe, qui est plutôt en progression, et qui vient, non pas compenser entièrement l’absence des Japonais, mais déjà équilibrer les destinations long-courriers.

    En ce qui concerne la ligne avec Singapour, que très peu de touristes Singapouriens utilisent pour l’instant, quel bilan en tirez-vous un an et demi après son ouverture ?

    L’ouverture de la ligne vers Singapour est pour nous un succès puisque nous avons ainsi redéployé notre réseau de long courrier, jusqu’alors essentiellement tourné vers le Japon, et nous avons des taux de remplissage très satisfaisants. Donc le bilan est très positif et c’est précisément ce qui tire les résultats de la compagnie vers le haut. Alors il est vrai, mais on le savait dès le démarrage, que l’attraction des touristes purement singapouriens n’est pas évidente car c’est un marché que ni Nouvelle-Calédonie tourisme, ni nous, ne connaissions. Si on regarde purement les chiffres de fréquentation des ressortissants singapouriens, ils ne sont pas encore à la hauteur.


    La ligne Nouméa-Singapour a ouvert en juillet 2022, en remplacement de la ligne avec Osaka, supprimée depuis la Covid. Photo Anthony Tejero

    En revanche, si on analyse bien les données sur les entrées touristiques de l’Isee, les voyageurs qui viennent d’ailleurs, ce qui correspond à la catégorie " autres flux ", ont augmenté considérablement et c’est grâce à l’apport de la ligne avec Singapour. Elle a permis de récupérer toutes sortes de trafics. Nous avons par exemple des Indiens, des Indonésiens ou encore des gens du Moyen-Orient qui complètent nos flux de passagers et qui rentrent ainsi en Nouvelle-Calédonie ou qui transitent ensuite vers la Polynésie française, le Vanuatu ou même vers la Nouvelle-Zélande. Ce sont des passagers qui, parfois, peuvent rester potentiellement quelques jours en Nouvelle-Calédonie. Et c’était aussi le deuxième enjeu de l’ouverture de la ligne avec Singapour.

    Alors qu’un prêt a été contracté et qu’un vaste plan de départs volontaires a été décidé pour tenir le choc durant la crise de la Covid, dans quelle situation se trouve aujourd’hui Aircalin ?

    Nous sommes en phase de montée en puissance. Il y a eu en effet un grand plan de départs volontaires, mais au fur et à mesure de l’évolution de notre activité, nous sommes en train de reconstituer nos effectifs pour pouvoir assurer l’activité pleine et entière de la compagnie. Je pense que dès l’an prochain, nous aurons retrouvé nos effectifs d’avant Covid de 2019, soit aux alentours de 500 salariés.


    En 2020, au début de la pandémie, la compagnie Aircalin a notamment annoncé un plan de départs volontaires, pour réduire de 20 % sa masse salariale. Photo Anthony Tejero

    Sur le plan financier, nous sommes encore en période de convalescence. Nous ne sommes pas déficitaires. Pour autant, nous n’avons pas encore atteint nos résultats d’avant crise Covid, mais nous espérons retrouver ce niveau à l’orée 2025 ou 2026. Nous sommes pour le moment à l’équilibre avec une progression constante et des résultats qui seront meilleurs d’ici deux à trois ans.

    Au niveau mondial, le trafic aérien s’est relevé de la crise Covid beaucoup plus vite que prévu, avec un nombre de passagers qui n’a jamais été aussi élevé. Pensez-vous pouvoir également tirer votre épingle du jeu en bénéficiant de cette dynamique ?

    Oui, tout à fait. Nous sommes assez optimistes sur la progressivité de la reprise de la desserte internationale et on voit que nous sommes pratiquement arrivés à nos chiffres de référence de 2019. Même si le Japon n’est pas encore là, même si d’autres secteurs ne répondent pas encore présent, nous savons que sur les deux prochaines années, nous allons encore progresser sur les destinations australiennes et néo-zélandaises, qui ont déjà augmenté de plus de 34 % par rapport à nos références 2019.

    Quelles sont les ambitions de la compagnie ?

    En termes de potentiel de développement, nous réfléchissons encore à d’autres perspectives, mais que nous aurons l’occasion d’expliquer plus tard. Nous sommes vraiment dans cette perspective de développement et de croissance puisqu’autour de nous, l’ensemble des compagnies est en train de se réveiller, avec l’arrivée de Fidji Airways en Nouvelle Calédonie par exemple. Aujourd’hui, il faut qu’Aircalin puisse tirer son épingle du jeu et se développer pour les prochains mois et les prochaines années.

    Cela signifie-t-il l’ouverture prochaine d’une nouvelle ligne ?

    Nous aurons l’occasion d’en discuter plus tard.

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