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  • © 2020 AFP | Crée le 21.11.2020 à 01h44 | Mis à jour le 21.11.2020 à 01h45
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    Croquis de l'audience du 18 novembre 2020 où Isabelle Fouillot avait déjà témoigné au procès de son ancien gendre Jonathann Daval Zziigg-AFP

    C'était sa dernière chance d'obtenir de Jonathann Daval les réponses à ses questions: déçue, Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia, a froidement lancé vendredi devant les assises de la Haute-Saône un dernier "adieu" à celui qui a reconnu le meurtre de sa fille, avant de lui souhaiter "un bon séjour en prison".

    Appelée pour la dernière fois à la barre, Isabelle Fouillot refuse de croire que sa fille a été tuée pour "de simples mots", comme le soutient Jonathann. Lors d'un échange d'une rare intensité, elle a donc interpellé à travers la petite salle des assises son ancien gendre pour tenter de lui arracher d'ultimes explications.

    "Je pense qu'Alexia voulait s'en aller, c'est pour ça que tu l'as tuée?", l'interroge-t-elle d'une voix presque maternelle.

    - "Lâche-toi" -

    "Lâche-toi s'il-te-plait, c'est la dernière fois qu'on se parle", le supplie-t-elle.

    "Non", réplique l'accusé à celle qu'il appelait autrefois "maman" et qu'il continue d'appeler par son prénom.

    "C'est une dispute, Isabelle, faut le croire (...) J'ai perdu pied. Tout est ressorti en moi, toutes ces années de colère, que j'ai emmagasinées, ces reproches", a-t-il soutenu, maintenant sa déposition de la veille.

    Dépitée, Isabelle Fouillot lâche un glacial: "Je te souhaite un bon séjour en prison, Jonathann. Adieu."

    "Ca n'a pas fonctionné, je me résigne à ne pas savoir ce qui c'est vraiment passé", a-t-elle expliqué, dépitée, à l'issue de l'audience, devant les journalistes.

    "Maintenant, qu'il passe le plus (de temps) en prison, c'est tout ce que je demande", a-t-elle ajouté, alors que son époux Jean-Pierre avait réclamé mercredi "la peine maximale" à l'encontre de Jonathann Daval.

    Jeudi, ce dernier avait reconnu pour la première fois avoir sciemment "donné la mort" à son épouse en l'étranglant à l'issue, affirme-t-il, d'une violente dispute.

    Ce procès restera dans les annales pour son intensité, mais aussi pour le rôle central joué par la partie civile dans le prétoire comme devant les caméras.

    - Ambivalence -

    Vendredi matin, avant le reprise des débats, Jean-Pierre Fouillot a résumé dans une interview à BFMTV toute l'ambivalence des sentiments qui l'animent encore à l'endroit de l'accusé.

    "Le Jonathann que j’ai connu, qu'on a choyé, qu'on a aimé (...), celui-là, je serais tenté de dire que je l'aime encore mais le Jonathann, le meurtrier, la deuxième personne, celle qui a fait toutes ces horreurs, ce Jonathann-là, c'est fini, c'est terminé", a-t-il confié.

    Autre moment extrêmement intense vendredi matin quand les images de la bouleversante confrontation entre les Fouillot et leur gendre, le 7 décembre 2018, sont projetées devant la cour.

    Avant cette confrontation, et au terme d'un énième revirement, Jonathann était revenu sur ses premiers aveux, accusant même son beau-frère Grégory Gay d'être le meurtrier.

    Mais dans le huis clos du cabinet du juge d'instruction, Isabelle Fouillot avait trouvé les mots justes pour le faire craquer.

    "On te pardonnera. Pourquoi tu veux pas du pardon, tout le monde peut être pardonné, il faudra que tu te reconstruises un jour. T'as pas tout perdu. Ce que je comprends pas c’est pourquoi on en est arrivé là ? Explique-moi s'il te plaît ? (...) c’est quoi le déclencheur?", l'avait-elle exhorté.

    Alors, Jonathann avait cédé et avoué pour la seconde fois avoir tué Alexia, même s'il prétendait alors que ce n'était pas intentionnel.

    Puis survient cette incroyable scène: il se met à genoux devant sa belle-mère, elle s’approche, lui prend les mains, se relève et ils se prennent dans les bras, en larmes.

    Des images que Jonathann Daval n'a pas voulu revoir vendredi, détournant le regard.

    - "Serein" -

    Longuement entendu la veille sur les faits, l'informaticien de 36 ans devait encore être interrogé sur sa personnalité dans l'après-midi.

    A la barre, la mère de Jonathann Daval, Martine Henry, a jugé que son fils s'était "libéré de quelque chose (...) depuis qu'il voit une psychologue". "Il est mieux, il est plus serein."

    Les parties civiles devraient plaider en fin d'après-midi. Samedi matin, ce devrait être au tour de l'avocat général de prononcer son réquisitoire, puis à celui de la défense de plaider, avant que l'accusé, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, n'ait la parole, en dernier.

    Le verdict, qui devait tomber initialement vendredi soir, est désormais attendu pour samedi en fin de journée.

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