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  • © 2020 AFP | Crée le 16.10.2020 à 21h33 | Mis à jour le 16.10.2020 à 21h35
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    Kilian Jornet lors de l'Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB) le 31 août 2018 à Saint Gervais Les Bains. JEFF PACHOUD-AFP

    Super star de la montagne, le skieur-alpiniste et coureur d'endurance extrême Kilian Jornet a choisi de vivre et penser autrement afin de participer à la préservation de l'environnement après avoir été pendant "des années le plus mauvais exemple".

    "Voyager comme je le faisais avant serait très hypocrite, je vais voyager autrement", a expliqué à l'AFP l'Espagnol qui vient de lancer sa fondation, "The Kilian Jornet Foundation".

    Q: Pourquoi avoir créé une fondation ?

    R: "Je me suis demandé quel était le moyen le plus efficace pour utiliser ma voix pour parler de la problématique du changement climatique et de la pollution. Il y a trois axes de projets: la recherche pour savoir quels sont les outils et actions les plus efficaces, les actions éducatives pour éveiller les consciences, et des actions directes comme planter des arbres dans une région ou des actions de nettoyage sur les glaciers ou la montagne, mais aussi créer des infrastructures plus responsables ayant un impact mineur".

    Q: Avez-vous constaté concrètement les effets du dérèglement climatique ?

    R: "Moi j'ai 32 ans et ça fait 32 ans que je suis en montagne, que je vois beaucoup les effets du changement climatique et de l'impact des actions de l'homme sur la nature. Depuis tout petit, j'ai été sensibilisé par mes parents mais pendant une bonne dizaine d'années j'ai été le plus mauvais exemple. J'ai parcouru le monde en avion pour faire les courses, mon empreinte carbone était énorme. Il faut être cohérent avec mes valeurs et mon mode de vie, c'est ce que j'ai essayé de changer ces dernières années. J'ai vu la montagne beaucoup changer, en mal, et je pense qu'en devenant père (il est papa d'une petite fille d'un an et demi, NDLR), ça fait réfléchir. Que va être la nature, la planète sur laquelle nos enfants vont habiter?"

    Q: Comment allez-vous faire en tant qu'athlète professionnel ?

    R: "Voyager comme je le faisais avant serait très hypocrite, je vais voyager autrement. On voyage beaucoup parce qu'on le peut, j'ai fait beaucoup de compétitions pendant longtemps dans des pays, pas parce que ça me faisait rêver tellement, mais parce que je le pouvais, tout simplement. Il faut arrêter ça, si on fait un voyage, qu'on prend l'avion, il faut que ce soit une chose exceptionnelle, une fois l'année pour un projet qui nous tient à cœur. Et pour le reste, c'est mieux de faire des compétitions à côté de la maison. Changer le déplacement de la norme à l'exception, c'est ce que je vais faire de plus en plus".

    Q: Concrètement, cela veut dire quoi ?

    R: "Au niveau individuel, je dois faire des choix. L'alimentation, comment je chauffe la maison, où est-ce que j'ai l'argent dans une banque, ce sont des choses qu'on peut faire individuellement pour avoir un impact mineur et porter ce discours auprès de tous les gens sur qui j'ai pu avoir une influence. Etre pro, c'est collaborer avec des marques et aujourd'hui une marque, ce n'est pas seulement apporter des produits mais avoir une transition écologique, produire autrement. La relation que j'ai avec les marques aujourd'hui est dans ce sens-là. On peut continuer à voyager mais d'une autre façon, on peut continuer à courir mais d'une autre façon. Faire autrement".

    Q: Vous vivez en Norvège. Est-ce un bon modèle économique responsable ?

    R: "C'est un modèle intéressant, 100% de l'énergie du pays vient des énergies renouvelables. Mais ils exploitent beaucoup de pétrole, ils ne l'utilisent pas, mais ils le vendent. C'est un problème, mais ils ont une politique de transition intéressante par rapport aussi à la relation entre les personnes et l'environnement. En 2025, toutes les voitures achetées doivent être électriques. C'est un programme à long terme assez intéressant mais c'est un pays très riche donc les gens voyagent beaucoup, l'empreinte carbone individuelle est très élevée, donc il y a de bonnes choses et des moins bonnes".

    Propos recueillis par Sabine COLPART

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