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    Grand Nouméa
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 18.07.2022 à 13h50 | Mis à jour le 18.07.2022 à 14h25
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    L’assassinat avait fait grand bruit à Dumbéa. Photo Jean-Alexis Gallien-Lamarche
    La cour d’assises des mineurs a ouvert les débats, lundi matin, pour un procès de quatre jours.

    La cour d’assises de mineurs se penche depuis lundi matin, et ce jusqu’à jeudi, sur l’assassinat d’Edgar Chenot, un chauffeur de taxi de 40 ans tué de plusieurs coups de couteau dans sa maison de Dumbéa, le 25 septembre 2019.

    Dans le box, trois accusés : Bryan P., 33 ans, poursuivi pour avoir tué la victime avec préméditation (défendu par Me Charlotte Rolin), et son acolyte, mineur au moment des faits et âgé aujourd’hui de 19 ans (défendu par Me Barbara Brunard), également jugé pour avoir poignardé mortellement ce père de famille d’une quarantaine d’années et, enfin, Estelle D., l’ancienne compagne de ce dernier et accusé de complicité d’assassinat (défendu par Me Julien Marty).

    Ces trois-là n’avaient été arrêtés que neuf mois après les faits, en juin 2020, et sont depuis incarcérés en détention provisoire au Camp- Est. Si le mineur risque une peine de vingt ans de réclusion criminelle, Bryan P. et Estelle D. encourt la réclusion à perpétuité.

    Une quatrième personne comparait également (elle avait été placée sous contrôle judiciaire et est défendue par Me Céline Joannopoulos) pour ne pas avoir dénoncé ses amis à la gendarmerie alors qu’elle avait connaissance de ce qu’ils avaient commis.

    Vingt-deux plaies par arme blanche

    Présidée par Zouaouia Magherbi, la cour d’assises s’est d’abord penchée sur les faits, en reprenant l’ordonnance de mise en accusation du juge d’instruction. La mort d’Edgar Chenot remonte au 25 septembre 2019. Ce matin-là, les pompiers sont appelés sur l’incendie d’une maison située route des Deux Communes. Sur place, les secours découvraient dans la cuisine de ce pavillon, le corps sans vie d’un homme présentant vingt-deux plaies par arme blanche.

    L’incendie de la maison est éteint et les gendarmes interviennent aussitôt. La "scène de crime" est gelée et l’enquête peut alors commencer. Pendant neuf mois, les enquêteurs de la Section de recherches vont multiplier les investigations pour retrouver les auteurs du crime d’Edgar Chenot.

    Jusqu’à juin 2020 et l’interpellation de Bryan P., son complice mineur et Estelle D. En garde à vue, Bryan P. avait affirmé devant les gendarmes qu’Estelle D. voulait donner une "leçon" à Edgar Chenot qu’elle accusait de violences physiques et verbales sur les enfants et de l’avoir violée.

    Le principal accusé, qui était en couple avec Estelle D. depuis seulement quelques mois, avait déclaré en garde à vue qu’il avait voulu réaliser le souhait de sa nouvelle compagne et qu’après lui en avoir fait part, elle ne l’avait pas dissuadé.

    Le jour des faits, il était allé au domicile d’Edgar Chenot avec un de ses amis que la victime connaissait pour "le mettre en confiance". Prétextant de vouloir téléphoner, les deux accusés avaient abordé le taximan qui les avait invités à le suivre dans sa maison. Une fois dans l’habitation, Bryan P. avait immédiatement asséné plusieurs coups de couteau à la victime qui se débattait et résistait tant bien que mal.

    Le mineur, qui avait assuré en garde à vue qu’il pensait que son camarade allait simplement infliger à la victime "une correction", s’était également saisi d’un couteau pour porter plusieurs coups à l’abdomen.

    Pendant que le père de famille agonisait, Bryan P. incendiait la maison et dérobait des consoles de jeux et une enceinte musicale pour simuler un cambriolage.

    Quant à Estelle D., elle admettait devant les gendarmes et la juge d’instruction qu’elle avait pu "instiller dans l’esprit" des autres accusés "l’idée qu’elle était victime de violences sexuelles et physiques de la part d’Edgar Chenot". Elle finissait aussi par reconnaître avoir évoqué à plusieurs reprises la nécessité de tuer son ancien compagnon et "qu’à force de le lui suggérer, avoir compris que Bryan P. passerait à l’acte". Estelle D. avait, en outre, reconnu avoir réalisé une reconnaissance en voiture avec les deux assassins présumés devant la maison de la victime.

    "Vous avez le sang chaud ?"

    Au premier jour de ce procès tant attendu, la cour et les jurés ont passé au crible la personnalité de Bryan P., décrit comme un homme "influençable", accro au cannabis, "manipulateur et calculateur".

    "J’ai touché le fond, j’ai fait ce qu’il y avait de pire à faire. Je suis tombé amoureux d’Estelle D., comme à la recherche d’une mère perdue. J’étais attiré par son côté obscur, j’étais son pion", a-t-il reconnu.

    Son complice est paru nerveux au moment de répondre aux questions. "Vous paraissez particulièrement explosif. Vous êtes colérique ? Vous avez le sang chaud ?", a fait remarquer Me Martin Calmet, l’avocat de la famille d’Edgar Chenot.

    "Mon fils est un bon garçon, il est intelligent et il doit assumer ce qu’il a fait", a témoigné sa mère. Les neuf mois pendant lesquels il ne s’est pas dénoncé ? "Il n’allait pas bien, il faisait des cauchemars. Je ne comprends pas pourquoi ils ont emmené mon fils mineur dans ces bêtises".

    L’audience reprend à 14 heures avec l’expert psychiatre et de nouveaux témoins de personnalité.

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