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    Justice
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 16.03.2022 à 11h20 | Mis à jour le 16.03.2022 à 19h58
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    Palais de justice de Nouméa Nicolas Petit
    La cour d’assises juge depuis mercredi matin Mathéo Montazi, 64 ans, accusé d’avoir tué Marie Wamo Avila le 12 novembre 2019 à Bourail.

    [Mise à jour à 20 heures] Le verdict est tombé en début de soirée.

    Excluant l’altération du discernement, la cour d’assises a reconnu Mathéo Montazi coupable du meurtre de Marie Wamo Avila, le 12 novembre 2019 à Bourail.

    Le sexagénaire a écopé d’une peine de dix-huit ans de réclusion criminelle.

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    Il encourt la peine de trente ans de réclusion criminelle.

    Mathéo Montazi est jugé depuis mercredi matin devant la cour d’assises pour le meurtre de Marie Wamo Avila le 12 novembre 2019 à Bourail.

    Cette nuit-là, vers 22h30, les pompiers et les gendarmes étaient sollicités pour intervenir à la tribu d’Azareu, à Bourail, où une femme, âgée de 60 ans, était découverte ensanglantée et en arrêt cardiorespiratoire devant sa maison. Les membres de la famille de la victime désignaient aussitôt Mathéo Montazi, un voisin. Il était interpellé dans la foulée, alcoolisé.

    L’enquête a permis de démontrer que Marie Wamo Avila avait chassé quelques heures plus tôt le sexagénaire qui venait régulièrement s’alcooliser non loin de son domicile. L’homme était ensuite revenu dans la soirée en colère après avoir "ressassé" son éviction et s’était muni d’un couteau pour, dit-il, se défendre car il savait que Marie Wamo Avila pouvait sortir de chez elle avec un sabre.

    Une dispute avait alors éclaté au cours de laquelle Mathéo Montazi avait porté un ou deux coups de couteau. Le sexagénaire avait bu une dizaine de bières et fumé plusieurs joints de cannabis, ce qui ne lui permettait pas de retracer précisément la chronologie des faits.

    Au cours de l’information judiciaire, il est apparu que Mathéo Montazi avait été hospitalisé en hôpital psychiatrique à plusieurs reprises par le passé pour un "état dépressif sur personnalité paranoïaque". L’accusé avait, en outre, appelé à deux reprises la plateforme SOS écoutes avant et après les faits. Connu de la justice pour sept atteintes aux personnes (violences aggravées, appels malveillants, menaces de morts) entre 2008 et 2017, toujours à l’encontre de femmes, Mathéo Montazi est décrit comme une personne "isolée", solitaire, parfois "agressive" à l’intempérance alcoolique et à la consommation importante de cannabis.

    Une "dangerosité criminologique" en cas de consommation d’alcool

    Père de trois enfants et sans activité professionnelle, l’accusé percevait depuis plusieurs années une allocation handicap en raison de ses troubles psychiques et de troubles moteurs.

    Au cours de sa garde à vue ainsi que de l’instruction, le Bouraillais a reconnu les faits et affirmé devant la juge d’instruction, qu’il avait donné un premier coup de couteau au ventre pour "éviter qu’elle ne lui donne un coup de sabre", le deuxième coup étant porté alors que Marie Wamo Avila était au sol, blessée, et qu’elle "criait de peur".

    La mort de cette femme de 60 ans avait profondément ému la tribu et la commune de Bourail. Une marche citoyenne avait d’ailleurs été organisée dans le village au début du mois de décembre 2019.

    Les expertises psychiatriques n’avaient pas permis de déceler chez Mathéo Montazi une anomalie mentale ou psychique, ni même de trouble psychique de nature à altérer ou abolir son discernement. Les psychiatres et psychologues avaient en revanche noté une dangerosité criminologique en cas de consommation d’alcool.

    Placé en détention provisoire depuis le 14 novembre 2019, il comparait aujourd’hui détenu, dans le box des accusés. Mathéo Montazi est défendu par l’avocate Me Anne-Laure Dumons.

    Depuis ce matin, les enfants de la victime (assistés de l’avocate Me Cécile Moresco), ainsi qu’un voisin ont été entendus.

    "J’étais souvent inquiète car il venait souvent autour de la maison. J’avais peur pour ma famille, il était agressif, il nous insultait", a témoigné une des filles.

    Une employée de SOS écoutes, qui avait parlé avec l’accusé avant et après le meurtre, a évoqué que Mathéo Montazi "appelait souvent la plateforme. On le sentait seul, isolé. Au premier appel, je l’ai senti très en colère et alcoolisé. Il disait qu’il voulait la bombarder. J’avais mis fin à l’appel car il était très en colère. Au deuxième appel, il m’a dit qu’il avait tué une femme, il était plus apaisé. Il m’a dit qu’il lui avait réglé son compte".

    Un médecin légiste ainsi qu’un expert psychiatre doivent également déposer à la barre avant les plaidoiries et les réquisitions.

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