" Le Sénat coutumier et les huit conseils coutumiers déplorent une fois de plus le prélèvement répétitif voire abusif des squales dans la zone de la province Sud " écrit l’institution de Nouville dans un communiqué publié ce lundi, et ce, après la pêche ciblée de vingt-quatre requins durant le mois de mars autour de l’îlot Maître, Ricaudy et dans la grande rade en réaction au décès d’un plaisancier en février dernier. " Cet acte au-delà du sentiment de sécurité qu’il peut procurer auprès de la population, ne résoudra en rien la présence des requins dans leur environnement ". Les autorités coutumières sollicitent "qu’une étude approfondie soit menée pour une meilleure compréhension entre l’homme et la nature et ainsi, préconiser des mesures appropriées ". Selon les coutumiers, "le requin, surtout quand il est attiré par le comportement et les rejets inconséquents des hommes, peut avoir des réactions qui nous traumatisent et provoquent des drames ".

Plus encore, " les clans qui ont le requin pour totem, sont outragés et traumatisés par le fait qu’une autorité publique ait autorisé l’abattage d’une population animale qui constitue un symbole fort de la culture première du pays ". D’ailleurs, " certains clans concernés envisagent de porter l’affaire en justice ".

A travers cette campagne de prélèvements, le Sénat coutumier peut déceler "une grave atteinte à l’écologie ", cette démarche pouvant même "s’avérer stérile ".

D’après le président Justin Gaïa, " cette campagne n’a fait l’objet d’aucune concertation à notre connaissance, auprès des institutions coutumières ". Or " le Sénat coutumier doit être consulté sur les sujets touchant à l’identité kanak ".