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    Culture
  • Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 13.02.2024 à 05h00 | Mis à jour le 13.02.2024 à 08h37
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    Grand amateur de vin, l’humoriste François Xavier Demaison n'est pas contre l'idée de troquer un verre contre un schell de kava, au cour de son séjour sur le Caillou.  Photo Anthony Tejero
    Le célèbre acteur et humoriste François Xavier Demaison ouvre la saison culturelle sur le Caillou, le temps de trois dates au Théâtre de l’île, du 14 au 16 février prochain, où il jouera à guichets fermés son quatrième one man show Di (x) vin(s). Un spectacle dans lequel le fil rouge de "la bonne bouteille" sert avant tout de prétexte au comédien pour livrer des pans de sa vie personnelle. À peine arrivé à Nouméa et sans avoir franchement dormi, l’artiste s’est prêté en toute simplicité au jeu des interviews à la presse. Et n’a pas caché son enthousiasme à l’idée de découvrir le pays.

    Vous présentez un spectacle avec le vin comme fil rouge dans un lieu où la culture de la vigne n’existe pas… Mauvais choix ?

    Non, au contraire, cela tombe plutôt bien car le vin n’est qu’un prétexte pour voyager dans le temps et dans l’espace. C’est un thème qui parlera, je pense, à beaucoup de gens. Pour ce quatrième one man show, je voulais un fil conducteur qui soit vraiment original. J’aurais pu choisir des chansons car j’adore la musique, comme une bande originale de ma vie, mais j’adore aussi le vin. Et je trouvais qu’au sortir du confinement, l’idée de se retrouver autour d’une bouteille apportait quelque chose de convivial. C’est une équation à multiples entrées : on peut voyager dans le temps avec les millésimes, voyager dans l’espace avec un vin australien, italien ou américain, et on peut voyager à travers les personnes avec qui on a bu. Cela me permet de raconter plein de choses en faisant rire les gens en livrant des choses personnelles qui parlent à tout le monde.

    Ce prisme du vin est-il justement une manière détournée de vous livrer davantage que dans vos précédents spectacles ?

    C’est exactement ça. C’est un spectacle sur le temps, sur les gens qu’on aime, ceux qui ne sont plus là, sur mes filles qui grandissent, sur les premières conclusions de la cinquantaine. C’est tout ça. Ce spectacle est effectivement très personnel. J’y retrouve des gens qui ne sont plus là mais que j’ai profondément aimés comme mes grands-parents, qui m’ont construit complètement. Je vais parler de ma fille de 16 ans. C’est une pudeur qui me permet de raconter des choses très personnelles.

    Comment faire l’ode du vin sans tomber dans les excès de la consommation ?

    Il y a justement un personnage qui explique avoir arrêté de boire car à force de faire des verticales, il ne veut pas se retrouver à l’horizontale… Les vins, je ne fais que les citer, il n’y a pas d’alcool sur scène. Mais c’est un thème qui peut poser problème : par exemple, mon spectacle n’a pas pu être affiché sur les colonnes Morris (espace d’affichage culturel), à Paris. En France, il y a cette double dimension : c’est notre patrimoine mais il y a aussi la loi Evin. Il a donc fallu jongler avec tout ça, mais je voulais ce prétexte convivial des retrouvailles autour d’un verre, qui fait quand même partie de notre ADN, de notre culture.

    Avez-vous plutôt le vin joyeux ou le vin triste ?

    Les deux. J’ai le vin joyeux pendant un moment, puis il m’arrive d’avoir de grandes mélancolies, d’être rattrapé par des vielles angoisses. C’est ça le risque avec les excès et c’est pour ça qu’il ne faut pas en abuser.

    Cette passion, vous en avez également fait un livre (Tournée générale – Ma route des vins), mais aussi et surtout un métier en devenant vigneron dans le sud de la France…

    J’ai un vignoble depuis 2018 dans le Roussillon, qui est la région de ma femme. Je suis tombé amoureux d’elle, de son accent chantant et de cette région. C’est notre cinquième millésime. J’ai trouvé un terroir magnifique et j’ai rencontré un sommelier, Dominique Laporte, avec qui je me suis lancé.

    Comment parvenez-vous à vous impliquer dans cette activité en parallèle de votre carrière très prenante de comédien de théâtre et de cinéma ?

    Je fais les vendanges, je fais les assemblages, etc. Je n’ai bien sûr pas le même rythme que d’autres vignerons. Mais j’essaye d’être le plus présent possible.

    Qu’est-ce que vous apporte ce travail de la terre ?

    Cela me nettoie la tête. Je suis face à des gens qui sont dans d’autres problématiques que celles du cinéma français… Et ça fait du bien de temps en temps.

    Ce quatrième one man show, que vous tournez un peu partout, est-il un moyen de vous accorder une pause dans le cinéma pour garder ce lien avec la scène, qui semble viscéral chez vous ?

    J’ai besoin de la scène. C’est en effet viscéral, c’est existentiel, sinon cela me manque. Les deux techniciens avec qui je suis venu à Nouméa, cela fait quinze ans qu’on tourne ensemble. On en a fait des villes, des afters, on en a eu des aventures… J’aime partir, j’aime ce côté un peu roulotte que ne m’apporte pas le cinéma. J’aime beaucoup le cinéma ; j’ai tourné soixante films et séries, sauf qu’avec le théâtre, on ressent vraiment les gens. J’ai toujours besoin d’avoir un pied sur scène.

    Faute de boire un vin local, comptez-vous lever un shell de kava ? Si vous en avez déjà entendu parler ?

    J’espère bien. Je ne connais pas, mais racontez-moi de quoi s’agit-il. […] Cela a l’air génial. Je vais goûter bien sûr. Je suis quelqu’un de très ouvert. À chaque fois que je vais dans une région, j’ai envie de découvrir les spécialités, les tendances, etc. Je suis une éponge. Je fais des petites photos des gens qui m’entourent, puis je mets plus ou moins de temps à développer ces photos.

    Ce ne sont que vos premières heures à Nouméa. Quelles sont vos premières impressions ?

    Je n’ai pas dormi beaucoup, donc ce sont quelques heures vécues ! Ce qui me marque, c’est la végétation, folle, les yeux de ma fille qui regardent les oiseaux extraordinaires, des escargots énormes, ce vent chaud… On est trop bien.

    Est-ce votre première fois en Océanie ?

    Oui. Ce sera aussi une première en Polynésie française aussi où je vais jouer à Papeete la semaine prochaine. J’ai des amis qui ont vécu en Nouvelle-Calédonie et qui ne se sont jamais vraiment remis d’avoir quitté ce territoire quand ils sont rentrés sur le continent. Cela laisse un manque, je pense que ce territoire est assez addictif.

    Comptez-vous visiter ?

    Oui bien sûr. Nous allons découvrir l’île des pins, puis aller sur un îlot. Je ne joue que le soir ! Aujourd’hui (lundi), j’ai beaucoup d’interviews, mais c’est aussi une manière de découvrir le pays en discutant avec les journalistes.

    À quoi peut s’attendre le public calédonien qui verra votre spectacle ?

    C’est un one man show dans le style que ceux que j’avais faits avant. Je raconte ma vie et j’illustre avec une galerie d’une dizaine de personnages. C’est très personnel, mais tout le monde s’y reconnaît. Si les trois dates à Nouméa affichent complet, c’est que les gens l’ont compris. On rit beaucoup, du début à la fin. Ce sera ma 180e date. Ce sont les toutes dernières dates que je vais donc jouer à Nouméa, à Papeete puis en Belgique.

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