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    Economie
  • Baptiste Gouret | Crée le 08.02.2024 à 19h09 | Mis à jour le 08.02.2024 à 19h21
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    Les élus du Congrès sont réunis en séance, ce jeudi, pour examiner les trois budgets de la Nouvelle-Calédonie. Photo Archives LNC/Nicolas Petit
    Depuis ce jeudi matin, les membres du Congrès examinent le projet de budget pour l’année 2024 élaboré par l’exécutif. La séance devrait s’éterniser et le vote aura lieu dans la nuit. Mais, déjà, les différents groupes politiques se sont positionnés. Réactions.

    Les élus devraient quitter le Congrès tard, cette nuit. Toujours en cours, la séance de ce jeudi consacrée à l’examen des comptes de la Nouvelle-Calédonie s’avère particulièrement dense. Trois budgets, élaborés par l’exécutif, sont actuellement examinés : le budget de reversement (79 milliards de francs), le budget de répartition (122 milliards de francs) et enfin le budget propre de la Nouvelle-Calédonie (58 milliards de francs). Ce dernier est en baisse de 33 % par rapport à l’année dernière, mais devrait être abondé dans le cadre d’un budget supplémentaire, présenté d’ici le mois de juin et dans lequel des solutions pour le sauvetage de la filière nickel et du Ruamm devraient être proposées. Si les indépendantistes assurent un soutien à leur gouvernement, du côté de l’opposition loyaliste, on dénonce les multiples incertitudes de ce budget 2024 et l’absence d’une volonté de relance économique.

    Louis Mapou, président du gouvernement : "Une volonté d’aller de l’avant"

    "C’est un budget qui, selon moi, prend acte du travail effectué depuis trois ans et qui, sur un certain nombre d’urgences, montre que nous ne nous en sortons pas trop mal et qu’il y a une volonté d’aller de l’avant. Cette année, nous le votons plus tôt et sans l’évocation d’une aide de l’État. Il y a bien sûr des questions en cours, avec la CLR [Caisse locale de retraite NDLR], le nickel et le Ruamm. Sur ce dernier sujet, il faudra trouver un compromis pour en finir avec l’impact du Ruamm sur l’ensemble des comptes de la Nouvelle-Calédonie. Avec le budget supplémentaire, nous allons pouvoir inscrire les ressources supplémentaires générées par les nouvelles mesures qui ont été prises cette année. Je parle ici des textes sur l’énergie, sur le sucre, etc."

    Ithupane Tieoue, du groupe Uni : "Nous voterons les trois budgets"

    "En commission, nous avons déjà émis un avis favorable pour les trois budgets de la Nouvelle-Calédonie qui représentent 259 milliards de francs. Ce sont des chiffres qui atteignent les mêmes proportions qu’en 2023. Ce budget 2024 a été fait sans aide extérieure. La Nouvelle-Calédonie amène sa contribution en investissements pour un montant de 6 milliards. Avec les autres collectivités, ce sont près de 40 milliards d’investissements, ce n’est pas rien sur une année. Cela prouve que nous allons passer des marchés pour la commande publique. Quant aux propositions de taxes, cela fait partie de ce que nous nous sommes engagés à faire avec l’État, dans le cadre de l’annexe 6, pour revoir notre fiscalité."

    Philippe Michel, de Calédonie ensemble : "Des incertitudes" sur le nickel et le Ruamm

    "En ce qui concerne le budget propre, il existe deux incertitudes : la première porte sur le nickel et la contribution de la Nouvelle-Calédonie au plan de sauvetage de nos trois usines. Le président a évoqué une participation de la Nouvelle-Calédonie à hauteur de 8 milliards en 2024, sur une ardoise de 24 milliards de subventions d’énergie. Là-dessus, nous n’avons aucune indication dans le budget proposé. Le deuxième sujet d’inquiétude majeure, c’est la capacité financière de la Nouvelle-Calédonie à garantir l’équilibre des comptes sociaux, notamment du Ruamm, et à garantir le fonctionnement normal de nos outils de soins, c’est-à-dire la clinique Kuindo-Magnin et le Médipôle. Le projet de budget proposé ne traite pas la question et renvoie à plus tard dans l’année les détails de ce plan de sauvetage. Compte tenu de ces incertitudes, nous nous abstiendrons de voter ce projet de budget."

    Philippe Blaise, des Loyalistes : "Rien pour améliorer l’attractivité économique"

    "Le constat, c’est que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie n’a pas réussi à dégager une capacité d’épargne qui lui permette d’être un acteur majeur pour l’investissement public. Il investit deux fois moins que ce qu’il faisait il y a cinq ou six ans, avec seulement 6 milliards. A contrario, la province Sud investit 12 milliards et la ville de Nouméa 6 milliards. Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie a la main sur la fiscalité, sur la réglementation économique et tout ce qui fait l’attractivité du territoire. Pourtant, depuis trois ans, rien n'a été fait pour améliorer l’attractivité économique. On est dans une forme de fatalisme alors que le gouvernement a la capacité, par les incitations fiscales et des mesures d’aides ciblées, de relancer l’économie. Je crois qu’il est urgent qu’on puisse retourner aux urnes et demander aux Calédoniens s’ils sont satisfaits de ces trois années de gestion par les indépendantistes. Je suis convaincu qu’ils diront non."

    Virginie Ruffenach, présidente du Rassemblement : "La taxation ne peut pas être la seule solution"

    "On a présenté une série d’amendements qui consistaient à faire des économies sur les fonds propres pour venir au chevet d’Enercal, de la clinique Kuindo-Magnin et de venir abonder quelques fonds dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Ils ont été balayés du revers de la main. Nous avions également proposé de nous retrouver entre présidents d’institution et présidents de groupe au Congrès pour regarder ensemble toutes les difficultés de la Nouvelle-Calédonie et réfléchir à des solutions communes. Là encore, notre proposition a été rejetée. Il n’y a pas de volonté de s’ouvrir aux propositions de l’opposition. C’est regrettable. La taxation ne peut pas être la seule solution pour remédier à nos problèmes. A force de taxer les Calédoniens, il n’y aura plus personne pour payer. Avec une fiscalité attractive, il y aurait des investisseurs et davantage de développement économique. Par ailleurs, le gouvernement ne fait pas d’efforts sur la masse salariale. Nous dénonçons également les budgets de déplacement. Quand on voit le chiffre de 69 millions de francs pour les frais de déplacement des onze membres du gouvernement, sachant que ça ne concerne qu’un certain nombre d’entre eux, c’est trop important. On ne peut plus se le permettre. Il faut commencer à être exemplaires."

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