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    Environnement
  • Abhaya SRIVASTAVA / AFP | Crée le 17.02.2024 à 14h00 | Mis à jour le 17.02.2024 à 14h00
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    Des scientifiques indiens préparent une technologie d’ensemencement de nuages ​​pour nettoyer le nuage toxique de la capitale indienne. Photo Arun SANKAR / AFP
    La capitale indienne aux 30 millions d’habitants veut ensemencer des nuages pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique qui l’étouffe chaque automne et chaque hiver, une technique controversée qui, selon des défenseurs de l’environnement, ne s’attaque pas aux causes profondes du problème.

    New Delhi, mégalopole de 30 millions d’habitants, est régulièrement classée capitale la plus polluée au monde, avec des taux de PM2,5 – microparticules qui pénètrent le système sanguin par les poumons – 25 fois supérieurs aux plafonds de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Or respirer un air toxique a des conséquences catastrophiques sur la santé. Selon l’OMS, une exposition prolongée peut déclencher des accidents vasculaires cérébraux, des maladies cardiaques, le cancer du poumon et des maladies respiratoires.

    Un habitant de New Delhi perd ainsi en moyenne 12 ans de vie à cause de la pollution de l’air, selon une étude publiée en août 2023 par l’Institut de politique énergétique de l’Université de Chicago.

    Les autorités ont dû temporairement fermer des écoles de la capitale, interdire les chantiers de construction et bannir les véhicules diesel lors de récents pics de pollution.

    Dépense inutile ?

    Mais devant le peu d’effet de ces mesures, le gouvernement a demandé à l’Institut de technologie de Kanpur de se préparer à ensemencer des nuages, par avion ou à l’aide de canons. Selon Sachchida Nand Tripathi, professeur d’ingénierie énergétique durable de cet institut, cette technique est efficace et "n’a montré aucun effet négatif partout où elle a été essayée".

    Mais le prix élevé et les doutes sur l’efficacité de la méthode font tiquer les observateurs. Si le coût exact n’a pas été rendu public, les médias indiens évoquent la somme de 10 millions de roupies (environ 110 000 euros ou plus de 13 millions de francs) pour une surface de 100 kilomètres carrés.

    Pour l’experte environnementale Bhavreen Kandhari, il s’agit d’une "approche inefficace" face à la pollution. "On risque de dépenser inutilement des fonds publics et de perdre un temps précieux", a-t-elle déclaré à l’AFP.

    La pollution de New Delhi est causée par un mélange d’émissions d’usines et de véhicules, exacerbé par les feux saisonniers provoqués par les agriculteurs des régions environnantes.

    Le phénomène s’aggrave en automne et en hiver, quand l’air plus froid emprisonne la pollution. Il est alors conseillé aux habitants de la capitale de porter constamment des masques à l’extérieur.

    "Répit éphémère"

    L’Inde n’est pas la première à avoir recours à cette technique. La Chine dépense régulièrement des milliards de dollars pour tenter de modifier les conditions météo afin de protéger des régions agricoles ou d’améliorer la qualité de l’air avant de grands événements.

    Des scientifiques de l’ouest de l’Inde l’ont également testée avec succès, obtenant une augmentation des précipitations de 20 %, affirme M. Tripathi.

    Mais Sunil Dahiya, analyste du Centre pour la recherche sur l’énergie et la pureté de l’air (CREA), estime que la pluie artificielle n’est pas une "solution définitive" à la pollution. "Le répit est éphémère, car dès que les pluies s’arrêtent, des masses d’air polluées arrivent, ramenant rapidement la qualité de l’air à des niveaux dangereux". Les émissions doivent être réduites à la source "pour des améliorations durables et significatives de la qualité de l’air", insiste l’expert.

    Pour le professeur Tripathi, l’ensemencement des nuages "vaut la peine d’être essayé", d’autant que d’autres mesures ont échoué.

    New Delhi avait tenté une autre expérience il y a deux ans : une "tour de smog", un ventilateur géant censé aspirer et nettoyer l’air. Mais cette structure de quelque deux millions de dollars (plus de 200 millions de francs) n’agissait que sur un rayon limité à 50 mètres et elle a été abandonnée.

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