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  • Jérôme Rivet/AFP | Crée le 15.04.2019 à 04h25 | Mis à jour le 15.04.2019 à 09h25
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    Les Français tiennent à la proximité de leurs services publics. Le président devra en tenir compte. Photo AFP
    POLITIQUE. Week-end studieux pour Emmanuel Macron avant l’annonce cette semaine de mesures choc destinées à conclure le grand débat et à relancer un quinquennat ébranlé par la crisedes « gilets jaunes ».

    La pression est considérable sur le chef de l’Etat, en première ligne après une semaine où le Premier ministre Edouard Philippe a « chauffé la salle » en promettant une réponse présidentielle « puissante et concrète ». Pour l’instant, l’Elysée n’a dévoilé ni le jour ni le format de la prise de parole d’Emmanuel Macron. Seule certitude, cette intervention aura lieu avant le week-end de Pâques.

    Au cours des près 100 heures de débat auxquelles il a participé partout en France, le président a insisté à plusieurs reprises sur l’importance qu’il accorde à ce rendez-vous. « Je tirerai des solutions véritables de ce débat car je veux en faire un acte II de mon mandat », promet-il le 16 janvier. Avant de préciser, fin mars, que cette « immense responsabilité » sera faite sans « reniement » ni « entêtement ».

    Des surprises ?

    « La réponse sera massive », a précisé vendredi Stéphane Séjourné, directeur de la campagne de LREM pour les européennes. Avec l’objectif de répondre à la fois aux revendications exprimées durant la crise des « gilets jaunes », mais aussi de proposer des réformes à long terme.

    Parmi les premières, sont évoquées la suppression ou la réforme de l’ENA, cette école de formation des élites de l’Etat qui concentre les critiques contre la technocratie. Avec l’idée de créer un établissement plus ouvert, sur le modèle de l’Ecole de Guerre, selon une source proche de l’exécutif.

    Autre mesure emblématique, la suppression des avantages des anciens présidents, Premiers ministres et ministres. Après avoir quitté l’Elysée, les ex-chefs de l’Etat disposent en effet d’une rémunération et de différents services (bureau, agents de sécurité…).

    Sur le plan institutionnel, sont sur la table la prise en compte du vote blanc, la diminution de 30 % du nombre de parlementaires et l’introduction d’une dose de 20 % de proportionnelle au lieu des 15 % évoqués jusqu’à présent. Le remplacement des conseillers départementaux et régionaux par des conseillers territoriaux, une réforme proposée par Nicolas Sarkozy, pourrait en outre être lancée.

    Emmanuel Macron devrait en outre insister sur la nécessité de « mettre plus de fonctionnaires sur le terrain » et moins dans les administrations centrales, avec l’ambition de rendre accessibles les services publics à moins de 30 minutes des citoyens.

    Déception

    Pour répondre à l’«immense exaspération fiscale », selon l’expression d’Edouard Philippe, il pourrait annoncer une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu. Et, sans revenir sur la suppression de l’ISF, pourtant réclamée par une majorité de Français, serait envisagé un alourdissement de l’IFI, l’impôt sur la fortune immobilière, pour les très gros patrimoines. Parmi les autres annonces attendues, figurent des mesures pour rassurer les retraités et améliorer le paiement de la pension alimentaire aux mères célibataires.

    Ayant allégé son agenda ces derniers jours, le chef de l’Etat travaille avec ses plus proches collaborateurs et consulte des poids lourds expérimentés de la majorité comme François Bayrou ou Richard Ferrand.

    « Si les bonnes décisions ne sont pas prises, Emmanuel Macron peut perdre la maîtrise de son quinquennat, en créant une déception telle que la colère risquerait de resurgir sur la scène publique », a mis en garde mardi Bruno Retailleau (LR).


    Retraites, impôts et allocations

    La mobilisation des « gilets jaunes » n’est pas près de s’arrêter à moins que des mesures fortes ne soient annoncées et rapidement mises en place. AFP

     

    Les idées des Français

    Près de neuf français sur dix (88 % et 87 %) jugent nécessaire de réindexer les petites retraites sur l’inflation et d’obliger les médecins à s’installer dans les déserts médicaux, après le grand débat, selon un sondage Ifop pour le JDD.

    Une forte majorité se prononce également pour une baisse générale de l’impôt sur le revenu (82 %) et la suppression de la redevance télé (80 %), selon cette étude basée sur neuf mesures extraites des nombreuses idées dégagées lors de la consultation publique. Plus de trois Français sur quatre sont favorables à un assouplissement des conditions permettant aux citoyens de proposer des référendums (76 %) et 72 % se prononcent pour une allocation unique en direction des plus démunis qui fusionnerait toutes les aides sociales existantes.

    Les pistes de l’Elysée

    En plus des pistes évoquées dans l’article ci-dessus, une « Banque européenne pour le climat » pourrait être créée afin de financer la transition écologique du continent. Une idée portée par le climatologue Jean Jouzel et l’économiste Pierre Larrouturou (sur la liste de Raphaël Glucksmann aux européennes).

    Sur la table aussi, la remise à plat d’une partie des 474 niches fiscales, qui coûtent, ensemble, près de 100 milliards d’euros selon Bercy.

    Un taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité pourrait être envisagé mais nécessiterait un accord préalable de la Commission européenne, le droit européen interdisant d’appliquer un taux nul.

     

    Repères

    Pas de seconde chance

    Emmanuel Macron, qui doit présenter son plan de sortie de crise des « gilets jaunes » après trois mois de grand débat, « n’aura pas de seconde chance » et les réponses « ne pourront pas être uniquement cosmétiques ou purement institutionnelles », a estimé samedi le président du Sénat, Gérard Larcher, dans un entretien au Figaro.

    Sursaut politique

    L’ancien ministre Nicolas Hulot, Laurent Berger (CFDT) et une quinzaine de responsables associatifs appellent à « un profond sursaut politique pour que ce quinquennat » ne soit pas « perdu pour la transition écologique et la justice sociale », dans une tribune publiée hier par le Journal du dimanche.

    Chiffres

    Plusieurs milliers de « gilets jaunes » ont manifesté samedi pour l’acte 22, notamment à Paris et Toulouse, où des heurts ont éclaté et où 37 personnes ont été interpellées. Les rassemblements ont réuni 31 000 personnes en France, dont 5 000 à Paris, selon un décompte de l'Intérieur. Des chiffres supérieurs aux 22 300 recensés le samedi précédent, contestés par les « gilets jaunes » qui parlent, eux, de 80 504 manifestants.

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