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  • AFP | Crée le 15.05.2024 à 11h54 | Mis à jour le 15.05.2024 à 13h10
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    Des policiers sont rassemblés au péage routier d’Incarville, sur les lieux de l’attaque contre un fourgon de prison transportant un trafiquant de drogue, qui a fait deux morts et trois blessés. Photo Alain JOCARD / AFP
    Deux agents de la pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés grièvement mardi au péage d’Incarville (Eure) lors de l’attaque à l’arme lourde de leur fourgon qui transportait entre Rouen et Evreux un trafiquant de stupéfiants qui s’est évadé.

    Deux morts et trois blessés. C’est le bilan de l’attaque, mardi, d’un fourgon de la pénitentiaire qui transportait un trafiquant de drogue. "L’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l’Administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous […] Nous serons intraitables", a réagi sur X le président Emmanuel Macron.

    Le ton grave, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui s’est rendu en fin de journée à Caen pour rencontrer les collègues et les familles des victimes, a qualifié cette attaque de "drame absolu". Les agents ont été "abattus comme des chiens", a-t-il dit, "par des hommes pour qui la vie ne pèse rien". "Qu’ils soient châtiés à la hauteur de ce qu’ils ont commis." "La nation est en deuil, la République est attaquée", a conclu le ministre.

    Dans la matinée, depuis la cellule de crise activée au siège de l’administration pénitentiaire dans le 19e arrondissement de Paris, le garde des Sceaux avait confirmé qu’au cours de cette attaque, d’une très grande violence et extrêmement rare, deux agents avaient été tués.

    Il avait précisé que le pronostic vital était engagé pour "deux des trois" blessés. Dans la soirée (ce matin en Calédonie), la procureur de Paris Laure Beccuau a affirmé dans un communiqué que le pronostic vital était encore engagé pour un seul des blessés.

    Cette attaque a suscité un profond émoi dans le milieu pénitentiaire. L’intersyndicale de l’Administration pénitentiaire a appelé mardi soir (ce mercredi matin) à un "blocage" des prisons mercredi et à une minute de silence à 11 heures (à Paris). Eric Dupond-Moretti a appelé pour sa part à une minute de silence dans toutes les juridictions.

    Commando

    L’attaque s’est déroulée mardi peu après 11 heures (en Métropole) au péage d’Incarville sur l’A13, quand le détenu était en cours de transfèrement du tribunal judiciaire de Rouen vers la maison d’arrêt d’Evreux où il était écroué, a dit la Chancellerie.

    C’est la première fois depuis 1992, selon le ministre, qu’un agent de la pénitentiaire était tué dans l’exercice de ses fonctions.

    Le convoi pénitentiaire n’avait pas d’escorte de la police ou de la gendarmerie, selon une source proche du dossier. Celle-ci a expliqué qu’une escorte n’était pas "systématique" et était déployée à la demande de l’Administration pénitentiaire.

    De surcroît, les escortes sont principalement réservées aux détenus particulièrement surveillés (DPS). Or, ce n’était pas le cas pour le détenu désormais en fuite. Cinq agents pénitentiaires dont un officier, composaient l’escorte.

    Selon une source policière et une source proche du dossier, l’attaque a été menée par un commando de plusieurs malfaiteurs lourdement armés qui ont utilisé deux véhicules.

    L’un de ces véhicules a été retrouvé peu après les faits, "carbonisé", dans l’Eure, a-t-on appris de source proche de l’enquête.

    Aussitôt, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclenché le "plan Epervier". 200 gendarmes ont été mobilisés ainsi qu’un hélicoptère, a détaillé la gendarmerie.

    D’une durée maximum de quatre heures, le plan Epervier a été levé en fin d’après-midi mais des forces restent mobilisées, a-t-on ajouté de même source. L’équipe du GIGN, qui s’est rendue sur place, reste engagée pour participer à la traque de l’évadé et de ses complices.

    "Ils paieront"

    "Nous n’économiserons aucun effort, aucun moyen. Nous les traquerons. Nous les trouverons. Et je vous le dis, ils paieront", a lancé le Premier ministre Gabriel Attal devant l’Assemblée nationale qui a observé une minute de silence.

    Le détenu en fuite, Mohamed Amra, est âgé de 30 ans. "Le 10 mai 2024, il avait été condamné par le tribunal d’Evreux pour un vol avec effraction. Il était en outre mis en examen par la JIRS de Marseille pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort", a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué.

    Selon une source proche du dossier, Mohamed Amra, impliqué dans des trafics de stupéfiants, est soupçonné d’avoir commandité des meurtres liés à ces trafics. Il est à la tête d’un réseau, selon une autre source proche du dossier.

    Son avocat Hugues Vigier, interrogé par BFMTV, a émis l’hypothèse qu’on serait venu le chercher non pas pour le libérer mais "peut-être (pour) lui faire payer ce qu’on suppose qu’il aurait lui-même commis".

    L’attaque sanglante est intervenue le jour même où la commission d’enquête sénatoriale sur les narcotrafics rendait son rapport, proposant notamment la création d’un parquet anti-stups, étrillant le gouvernement qui n’a pas pris la mesure de "l’ampleur de la menace".

    L’enquête est ouverte pour "meurtre et tentative de meurtre en bande organisée (faisant encourir la réclusion à perpétuité), évasion et bande organisée, acquisition et détention d’arme de guerre, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime".

    L’attaque s’est déroulée sous les yeux d’automobilistes arrêtés au péage et dont certains ont filmé une partie de la scène.

    Sur une vidéo postée sur X, on aperçoit à travers le pare-brise d’un car, deux des quatre malfaiteurs habillés en noir des pieds à la tête, pointant leurs armes pour braquer les véhicules de l’Administration pénitentiaire bloqués par une berline noire.

    Sur une vidéo de deux minutes provenant d’une caméra de surveillance du péage diffusée aussi sur X, on voit quatre malfaiteurs faire usage de leurs armes et une explosion.

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