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    France
  • Jacques Klopp et Marc Préel/AFP | Crée le 06.12.2018 à 04h25 | Mis à jour le 06.12.2018 à 08h50
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    Selon un conseiller de Matignon, il n’est « pas sûr que l’exécutif ait tout mis sur la table », gardant quelques cartouches au cas où la grogne perdure, comme la suppression anticipée de la taxe d’habitation. Photo AFP
    POLITIQUE. Le gouvernement a décidé de suspendre plusieurs mesures fiscales, mardi, pour tenter d’apaiser la crise. Lors d’une visite surprise à la préfecture incendiée du Puy-en-Velay, Emmanuel Macron a été conspué.

    Le président, cible de toutes les critiques depuis la première journée de mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants, s’est rendu mardi après-midi dans le chef-lieu de la Haute-Loire « pour témoigner personnellement et directement de son respect et de son soutien aux agents » après l’incendie du bâtiment lors d’un rassemblement de gilets jaunes, samedi. Le chef de l’Etat, dont la cote de confiance a atteint son plus bas niveau (23 %), selon un sondage Ifop-Fiducial, a été hué et insulté à sa sortie par une poignée de manifestants.

    Englué dans la crise, l’exécutif a fait des concessions, espérant qu’elles suffiront à calmer la colère. Le Premier ministre, Édouard Philippe, en première ligne, a décliné les trois mesures réclamées au début de la crise, et censées « ramener l’apaisement et la sérénité dans le pays ».

    Un aveu d’échec ?

    Le plan comprend un moratoire de six mois sur la hausse de la taxe carbone, un gel des tarifs du gaz et de l’électricité cet hiver et aucun durcissement du contrôle technique automobile avant l’été. Ces mesures devraient entraîner un manque à gagner de près de deux milliards d’euros pour les finances publiques, équivalant à 0,1 point de PIB.

    Edouard Philippe a également annoncé un « large débat sur les impôts et les dépenses publiques », qui sera engagé jusqu’au 1er mars et servira à « améliorer » et « compléter » ces mesures « d’accompagnement justes et efficaces ». « Si nous ne les trouvons pas, nous en tirerons les conséquences », a-t-il précisé, signifiant que le gel pourrait le cas échéant se transformer en abandon pur et simple. Selon les analystes, ces annonces représentent un recul pour Emmanuel Macron qui, depuis le début de son mandat, était déterminé à « garder le cap ».

    Pour autant, cela risque de ne pas suffire, même si des manifestants ont décidé de lever le blocage du dépôt pétrolier de Brest, jugeant « satisfaisantes » les concessions de l’exécutif. Le blocage du dépôt de Lorient (Morbihan) a aussi été levé un peu plus tard.

    « On ne va pas bouger »

    Ailleurs, les blocages continuaient et plusieurs stations-service étaient fermées pour rupture de carburant. « Ils font ça pour qu’on lève le camp et qu’on rentre chez nous, mais on ne va pas bouger », a dit Lionel Rambeaux, soudeur, à un barrage à la sortie du Mans. Même insatisfaction auprès des partis d’opposition.

    « Trop peu et trop tard », a résumé le vice-président Les Républicains, Damien Abad. La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a ironisé sur les six mois de moratoire, « sûrement un hasard », au bout desquels se tiendront les élections européennes.

    « Le gouvernement n’a pas pris la mesure du moment », « une révolution citoyenne », a affirmé le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

    Repères

    « Trop peu, trop tard »

    La suspension de taxes « enfin » annoncée par l’exécutif face à la crise des gilets jaunes, c’est « trop peu, trop tard », estimait hier la presse, dans son ensemble.

    Un Trump hilare se paie Macron

    Le président américain Donald Trump a ironisé hier sur les concessions faites par son homologue français sur les taxes sur les carburants, estimant qu’elles démontraient que l’accord de Paris sur le climat était voué à l’échec.

    « Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d’accord sur la conclusion à laquelle j’avais abouti il y a deux ans », a tweeté M. Trump.

    Pour calmer le jeu, Rabault veut viser les inégalités

    La présidente du groupe PS à l’Assemblée, Valérie Rabault, a plaidé mardi soir lors d’une conférence à Dijon pour la mise en œuvre d’une « social-écologie » contre les inégalités qui ont conduit selon elle à « la situation des gilets jaunes aujourd’hui ».

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