fbpx
    France
  • Outremers360° | Crée le 07.09.2025 à 15h00 | Mis à jour le 07.09.2025 à 15h00
    Imprimer
    Le projet architectural du futur Mémorial national des victimes de l’esclavage dans les jardins du Trocadéro, à Paris, a officiellement été présenté jeudi 4 septembre à Paris au ministère des Outre-mer, en présence de Manuel Valls. Photo Outremers360°
    Le futur Mémorial rendant hommage aux victimes de l’esclavage, appelé à s’élever au Trocadéro, face à la Tour Eiffel, à Paris, et dont l’inauguration est prévue début 2027, a été présenté jeudi 4 septembre au ministère des Outre-mer, en présence de Manuel Valls. Lieu de mémoire, de recueillement et de transmission, il portera dans la pierre les noms de plus de 215 000 esclaves affranchis en 1848, inscrivant définitivement leurs destins dans le récit national. Un article de notre partenaire Outremers360°.

    Le projet architectural du futur Mémorial national des victimes de l’esclavage dans les jardins du Trocadéro, au pied de la tour Eiffel, a été officiellement présenté jeudi 4 septembre à Paris au ministère des Outre-mer, en présence de Manuel Valls. L’aboutissement d’un long chemin, pour Serge Romana, coprésident de comité de pilotage du Mémorial et figure majeure du combat mémoriel. "Il a fallu beaucoup de combats. Il a fallu convaincre les ministres, les présidents… À lui seul, ce cheminement dans la République française est une histoire à part entière", confie-t-il. Mais il ne s’agit que d’une étape. "Le mémorial est un élément qui permet d’inverser la honte. Lorsque les autorités politiques honorent les personnes nées dans l’esclavage, cela permet de transformer la honte en dignité."

    Ce projet est aussi le fruit de trente années de recherches patientes. Des milliers de bénévoles ont épluché archives et registres afin de reconstituer les filiations. Comme le rappelle Corinne Jacoby-Koaly, secrétaire du CM98* : "Notre souci était d’abord de retrouver toutes ces personnes qui n’étaient inscrites nulle part. Aujourd’hui, les archives sont un bien pour tout le monde."

    Une volonté de réconciliation

    Le choix du site n’est pas anodin. Au jardin du Trocadéro, face à la Tour Eiffel et à proximité du lieu où fut adoptée la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, le mémorial s’adressera au monde entier. "L’ériger là, c’est rappeler que notre histoire, faite d’ombre et de lumière, est aussi et d’abord une histoire universelle", a déclaré le ministre des Outre-mer. Et d’ajouter : "La mémoire de l’esclavage n’appelle pas la division, mais à une volonté de réconciliation. Notre responsabilité, c’est de dire avec force que l’esclavage fut un crime contre l’humanité et que la République ne veut ni oublier, ni détourner le regard."

    Quatre millions de victimes

    Promesse du président de la République Emmanuel Macron à l’occasion du 170e anniversaire de la signature du décret d’abolition de l’esclavage, le 27 avril 2018, le mémorial de plus 4 000 m² va prendre la forme d’un jardin intégré au sein des jardins du Trocadéro, ont détaillé au ministère le paysagiste Michel Desvignes et l’architecte Philippe Prost, qui l’ont imaginé. Le site sera parcouru par deux chemins principaux, l’un retraçant l’histoire de l’esclavage et de son abolition, et l’autre, "le chemin des Noms", où seront inscrits les prénoms et noms de 215 000 esclaves affranchis en 1848 dans les territoires ultramarins, ont détaillé les concepteurs du jardin mémoriel. Au centre d’une retenue d’eau, une "île des esclaves sans nom" rendra hommage par quatre stèles de lave brute aux quatre millions de victimes de l’esclavage (de 1635 à 1848) dont les noms restent inconnus.

    Le mémorial n’est pas conçu comme un monument aux morts, mais comme un hommage à la résistance. "Il dit aux descendants que vous êtes aussi les héritiers de femmes et d’hommes résistants et dignes", a affirmé Manuel Valls. Pour Corinne Jacoby-Koaly, ce travail représente "la concrétisation d’une quête personnelle et collective pour redonner une existence à ceux qui avaient été effacés".

    Rendre la dignité qu’ils méritent

    Présenté comme une "œuvre de justice" et un "acte républicain puissant", le mémorial se veut un outil contre les discriminations d’aujourd’hui et un guide pour les combats futurs. "La République ne cache pas ses ombres, mais les éclaire pour mieux préparer l’avenir", a souligné le ministre.

    Serge Romana veut aller plus loin, au-delà de la mise en place de ce mémorial : il rêve d’un outil numérique permettant à chacun de retrouver son histoire familiale, de savoir "dans quelles habitations ses ancêtres ont vécu, avec qui ils travaillaient", afin que les descendants "puissent se promener dans leur histoire comme on se promène dans un jardin".

    L’inauguration est prévue pour début 2027, en présence du président de la République. La remise solennelle des listes de noms a déjà marqué une étape forte. "Aujourd’hui, nous faisons entrer ces destins dans la mémoire nationale et nous leur rendons la dignité qu’ils méritent pleinement", a déclaré Manuel Valls.

    Note

    *CM98 : le Comité Marche 23 Mai 1998 est une association qui lutte pour la reconnaissance et la défense de la mémoire des victimes de la traite négrière et de l’esclavage des ex-colonies françaises.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS