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  • AFP | Crée le 06.10.2025 à 16h23 | Mis à jour le 06.10.2025 à 16h23
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    Atama et Manuolito ont été tués dans la nuit du 15 au samedi 16 juillet 2022 à Angers. Ils ont longtemps joué au club SCO rugby d’Angers, club de fédérale 3, et étaient cousins du rugbyman international Emerick Setiano, pilier droit du Rugby Club Toulonna Photo DR
    Le vendredi 3 octobre s’est ouvert devant les assises d’Angers le procès d’un réfugié soudanais accusé de trois meurtres perpétrés sur des jeunes âges de 16 à 20 ans, dont deux originaires de Wallis-et-Futuna, en juillet 2022. Un triple homicide dont le prévenu dit ne pas se souvenir.

    "Une catastrophe": au premier jour de son procès pour le meurtre de trois jeunes à l’arme blanche dans le centre-ville d’Angers une nuit de juillet 2022, l’accusé, un réfugié politique soudanais de 35 ans, est revenu vendredi sur son parcours devant la cour d’assises du Maine-et-Loire.

    "C’est une catastrophe, aujourd’hui c’est moi le bourreau", a déclaré Al Khawad Al Zine Sulaymane depuis le box des accusés, en veste de jogging noire et jaune, un masque chirurgical sous le menton pour s’exprimer en arabe via un interprète. Son "problème avec l’alcool" est au cœur de l’interrogatoire, cumulé à "des problèmes psychiatriques" datant de son enfance au Soudan, invoqués par l’accusé devant la cour pour tenter d’expliquer ses actes.

    "Je ne me souviens de rien du tout"

    Il est jugé à Angers pour ce triple homicide, trois tentatives de meurtres et deux agressions sexuelles au cours de la même nuit. "Je n’avais pas l’intention de commettre ces faits, de tuer des gens, ils ont une mère, ils ont un père, ils ont une famille", a-t-il affirmé en fin de matinée, ajoutant : "Je ne me souviens de rien du tout." L’audience a commencé avec 45 minutes de retard, après un refus de l’accusé d’être extrait de la maison d’arrêt.

    La salle, remplie des familles et proches des victimes, a accueilli son arrivée en silence.

    "C’est même au-delà de la colère, quand on le voit", a confié à l’AFP Petelo Automalo, père de Manuolito Automalo, l’une des trois victimes, en marge de l’audience. Il fait partie des 45 parties civiles majeures pour ce procès, représentées par sept avocats.

    Problèmes d’alcool

    Vendredi se sont succédé à la barre une enquêtrice de personnalité, des travailleuses sociales ayant accompagné l’accusé, son ex-compagne, deux employeurs et un collègue.

    Ils ont décrit un homme "isolé", avec des problèmes d’alcool, de possibles antécédents psychiatriques, un parcours migratoire chaotique et parfois flou depuis le Soudan.

    "Quand j’ai appris ce qu’il avait fait, ça m’a énormément étonnée. J’ai pas connu une personne comme ça, […] une personne violente", a témoigné sa compagne entre 2019 et 2021.

    "Plein de violences"

    Les avocats des parties civiles comme l’avocate générale ont pointé les incohérences dans le récit de l’accusé sur son parcours, lui reprochant aussi de ne pas avoir cherché à se soigner en France.

    "J’ai le sentiment que selon l’interlocuteur, le discours n’est pas le même", a soutenu Me Pascal Rouiller, avocat de la famille de deux victimes originaires de Wallis-et-Futuna.

    Les bras souvent croisés et les yeux fixant le sol, M. Al Zine Sulaymane dit avoir fui le domicile familial au Soudan vers l’âge de 15 ans, passant par la Libye et l’Italie et échappant à plusieurs attaques terroristes avant d’arriver en France en 2016.

    "J’ai eu une vie horrible, j’ai subi plein de violences, plein d’injustices", a-t-il déclaré, se décrivant comme "toujours triste". Le statut de réfugié, qu’il avait obtenu en avril 2018 avec carte de séjour valable dix ans, lui a été retiré sept mois après les faits.

    Verdict attendu vendredi

    Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2022, sur une place animée d’Angers, cet homme fortement alcoolisé importune des passants et commence à agresser sexuellement des jeunes filles, leur touchant les fesses. Plusieurs garçons prennent la défense des filles et une bagarre éclate, suscitant l’intervention de pompiers et policiers, sans interpellation.

    Après le départ des secours, l’homme quitte les lieux en voiture et, environ une heure plus tard, revient avec un couteau de 20 cm dissimulé. Il tue alors trois jeunes hommes âgés de 16, 18 et 20 ans qui avaient été mêlés plus tôt à l’altercation et en blesse trois autres, selon l’accusation.

    Une expertise psychiatrique avait relevé une altération du discernement du suspect, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

    Les débats se poursuivront toute la semaine, avec un verdict attendu le vendredi 10 octobre.

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