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    France
  • Stéphanie Lerouge et Alexandra Del Peral/AFP | Crée le 17.04.2018 à 04h25 | Mis à jour le 17.04.2018 à 08h30
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    Les deux intervieweurs, Jean-Jacques Bourdin (à droite) et Edwy Plenel ont appelé leur interlocuteur « Emmanuel Macron » durant tout l’entretien, et non « Monsieur le président ». Photo AFP
    POLITIQUE. Le ton est rapidement monté, dimanche soir, entre Emmanuel Macron et les journalistes Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin. Le président s’est plaint d’« amalgames » et d’« insinuations ».

    La confrontation entre Emmanuel Macron et ses deux intervieweurs, Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, a par moments ressemblé à un pugilat verbal, dimanche soir.

    « Dans tous les secteurs, les mécontentements sont là », a affirmé Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, énumérant les différents fronts sociaux. « Tous critiquent votre façon de décider de leur sort, pas seulement ce que vous décidez mais la façon dont vous le faites, autoritaire, verticale. Vous vous êtes trompé sur le nom de votre mouvement, vous auriez dû l’appeler En force ! », a-t-il lancé.

    « Est-ce une question ou un plaidoyer ? », a répliqué le président de la République. « Non, c’est une question […] Il n’y a jamais de mauvaises questions », lui a répondu le journaliste. « Votre question amalgame des choses profondément différentes. […] Ces mécontentements ont des racines profondément différentes », lui a rétorqué M. Macron en jugeant « biaisée » la question de M. Plenel.

    L’évocation de l’« argent magique » et de l’évasion fiscale a donné lieu à une nouvelle passe d’armes, M. Macron s’agaçant des « approximations » ou « contre-vérités » de ses intervieweurs, confondant fraude fiscale et optimisation fiscale. Parlant au président de son « ami Bernard Arnault », Jean-Jacques Bourdin s’est fait reprendre de volée.

    « Vous savez, les insinuations dans la vie, ce n’est pas une bonne chose. […] Vous n’êtes pas des juges autour de cette table. Vous êtes des intervieweurs, je suis président de la République », s’est emporté le chef de l’État.

     

    « Mesquin »

    Interrogé par M. Plenel sur l’indépendance de l’administration fiscale, M. Macron a renvoyé le fondateur de Mediapart à ses démêlés avec le fisc. « Vous-même vous avez décidé de vous affranchir des règles fiscales et l’administration fiscale vous a contrôlé », lui a-t-il lancé.

    « C’est totalement mesquin », s’est étranglé M. Plenel, tentant d’expliquer que Mediapart avait « mené un combat pour l’égalité entre la presse papier » et la presse en ligne. « On peut mener un combat sans s’affranchir des règles », l’a cloué M. Macron.

    M. Bourdin a pour sa part demandé : « N’êtes-vous pas dans une illusion puérile de toute puissance ? ». L’interview s’est terminée sur une note plus légère, M. Macron répondant « chiche » à une invitation à renouveler l’exercice dans un an, pour le deuxième anniversaire de son accession à l’Elysée.

    « Avec des réponses peut-être longues, argumentées, des querelles inévitablement, mais avec ce qui est un exercice me semble-t-il démocratique dont nous avons besoin », a-t-il conclu.

     

    Le débat les a fait réagir

    « En cherchant à abaisser la fonction présidentielle, les journalistes abaissent en réalité la fonction de journaliste », a commenté le maire de Nice, Christian Estrosi (LR). Le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a au contraire salué un « incroyable entretien de presse ».

     

    Les principales déclarations du président

     

    Frappes en Syrie

    « Nous avons réussi l’opération sur le plan militaire », a dit Emmanuel Macron au lendemain des frappes menées par la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne contre des sites de production d’armes chimiques du régime de Bachar al-Assad. « Ses capacités de production d’armes chimiques ont été détruites » et « c’est la communauté internationale qui est intervenue ».

    Notre-Dame-des-Landes

    La « colère » des opposants à l’évacuation de la Zad de Notre-Dame-des-Landes n’est « pas légitime ». « Il y a une décision qui a été prise […], vous me parlez d’une colère aujourd’hui mais la colère de qui ? Des gens, qui depuis des années bloquaient un endroit où on faisait construire un aéroport qu’on ne construit pas et qui aujourd’hui viennent continuer à protester ? »

    Universités

    « Ce que je constate, c’est que dans toutes les universités aujourd’hui où il y a des amphis paralysés, des violences parfois au demeurant inadmissibles, les étudiants sont bien souvent minoritaires, ce sont des groupes qui ne sont pas des groupes étudiants qui viennent et ce sont ceux dont j’ai dit » qu’ils sont « des professionnels du désordre »

    SNCF
    Emmanuel Macron a confirmé que l’État reprendrait une partie de la dette de la SNCF quand le groupe serait réformé, sans avancer de montant.

    Europe
    « Je crois aussi en une souveraineté européenne, je crois que le réveil européen doit venir de là ». Le continent européen assiste à « une montée de l’illibéralisme, c’est-à-dire des extrêmes, des populismes, de gens qui remettent en cause l’État de droit ».

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