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  • Gabriel BOUROVITCH / AFP | Crée le 21.03.2024 à 10h11 | Mis à jour le 21.03.2024 à 10h11
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    Emmanuel Macron et son gouvernement sont qualifiés par certains membres de l’opposition "de piètres économistes" qui "n’ont pas de leçons à donner aux Français". Photo Aurelien Morissard/AFP
    Emmanuel Macron a enchaîné les réunions mercredi soir à l’Élysée sur le dérapage attendu du déficit public, qui menace la crédibilité de la France sur les marchés et nourrit un procès en "incompétence" budgétaire instruit par les oppositions.

    L’Insee rendra son verdict le 26 mars, mais les chiffres ne sont pas bons et le gouvernement le sait : le déficit public 2023 sera "significativement" supérieur aux 4,9 % du PIB prévus, a averti Bruno Le Maire. L’objectif d’un déficit ramené à 4,4 % cette année apparaît hors de portée.

    Selon le journal Les Échos, le gouvernement craint désormais un déficit public qui atteindrait 5,6 % du PIB pour 2023. Le Figaro cite, lui, une source selon laquelle il atteindrait 5,5 % avec une marge d’erreur de 0,3 point.

    Cette dérive des comptes s’est invitée à l’agenda d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi en fin de journée à Paris son ministre de l’Économie, ainsi que ceux chargés des collectivités locales et des affaires sociales, Christophe Béchu et Catherine Vautrin. L’occasion de remettre sur la table certaines pistes déjà avancées par l’exécutif, notamment pour freiner les dépenses d’assurance chômage et de santé.

    "Remplacer l’État providence par l’État protecteur"

    Le président a aussi convié à dîner les chefs des partis et groupes parlementaires qui composent sa majorité, pour tenter d’accorder les violons alors que des dissonances se font entendre. Leurs discussions se prolongeaient tard dans la soirée.

    Un mois après avoir annoncé 10 milliards d’euros (environ 1 200 milliards de francs) d’économies, Bruno Le Maire a de nouveau mis les pieds dans le plat dimanche, proposant de "remplacer l’État providence par l’État protecteur", car "la gratuité de tout, pour tous, tout le temps" est, selon lui, "intenable".

    Initiative qui a agacé le chef de l’État : "Il devrait en parler à celui qui est ministre de l’Économie depuis sept ans", a raillé Emmanuel Macron, selon Le Canard enchaîné. Des propos confirmés à l’AFP par un familier du Palais.

    Quelques députés plaident pour augmenter les impôts des "ultra-riches" ou des grandes entreprises, dont le chef du groupe MoDem Jean-Paul Mattei.

    "Résultats historiques"

    Mais pas question de toucher au levier fiscal, a rappelé Gabriel Attal. "Nous préférons augmenter la pression sur les fraudeurs plutôt qu’augmenter les impôts sur les Français", a déclaré le Premier ministre en présentant les "résultats historiques" du fisc, qui a recouvré plus de 15 milliards d’euros de fraude fiscale l’an dernier.

    Mais pour les oppositions, le compte n’y est pas. "Jamais on n’a eu des chiffres aussi épouvantables" en matière de déficit public, a affirmé sur France Inter la présidente des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, fustigeant les "résultats pitoyables" et "l’incompétence de ce gouvernement dans le domaine financier".

    Mêmes accusations à gauche du député La France insoumise Adrien Quatennens : "Ces gens-là sont de piètres économistes" qui "ont creusé le déficit et la dette pour faire des cadeaux toujours aux mêmes" et "n’ont pas à donner des leçons aux Français", a-t-il fustigé sur CNews et Europe 1.

    Une "situation dramatique" selon Ciotti

    Le président du parti des Républicains, Éric Ciotti, a dénoncé de son côté la "situation dramatique" des finances publiques françaises, assurant que le pays "emprunte le même chemin que la Grèce", dont l’économie s’est effondrée au début des années 2010.

    "Les coups d’éclat dans les médias, c’est bien. Mais être en cohérence dans les débats à l’Assemblée nationale, c’est peut-être mieux", a répondu la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot à l’issue du conseil des ministres, accusant LR de multiplier les "propositions" qui "vont dans un sens d’augmenter les dépenses de l’État".

    L’exécutif, qui envisageait de présenter un budget rectificatif "à l’été", c’est-à-dire après les élections européennes du 9 juin, devra-t-il revoir son calendrier au risque d’un 49.3 et d’une censure ?

    À tout le moins, il faudra donner des gages avant le couperet des agences de notation : Fitch et Moody’s le 26 avril, et surtout S & P le 31 mai, une semaine avant le scrutin.

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