- Alain Jean-Robert / AFP | Crée le 15.05.2018 à 05h41 | Mis à jour le 15.05.2018 à 10h16ImprimerLa romancière tait les relations amoureuses qu’elle noua avec certaines de ses anciennes élèves. Elle évoque en revanche sa liaison avec l’Américain Nelson Algren puis avec Claude Lanzmann. Photo AFPCULTURE. La prestigieuse collection consacre deux volumes à l’écrivaine féministe, 36 ans après l’entrée de Jean-Paul Sartre, son compagnon.
C’est la Simone de Beauvoir chroniqueuse minutieuse de sa vie que la Pléiade invite à découvrir dans les deux volumes qu’elle consacre enfin, 36 ans après l’entrée de Sartre dans la prestigieuse collection, à l’écrivaine féministe.
« Si le projet d’écrire sa vie lui est d’abord apparu comme un détour, il est toutefois progressivement devenu la voie royale empruntée par son œuvre », expliquent Jean-Louis Jeannelle et Eliane Lecarme-Tabone qui ont dirigé cette édition à paraître jeudi. Ni Le deuxième sexe (1949), le livre-manifeste du mouvement féministe ni son roman Les Mandarins, prix Goncourt en 1954, ne figurent donc dans ces deux volumes de 1 584 et 1 696 pages.
Aux origines du « castor »
Simone de Beauvoir (1908-1986) entrait dans sa cinquantième année quand elle a commencé à écrire Mémoires d’une jeune fille rangée, histoire de l’émancipation, au début du XXe siècle, d’une jeune femme issue d’une famille bourgeoise parisienne, aimante et cultivée, mais horriblement conformiste à ses yeux. Comptant parmi les œuvres les plus connues de l’écrivaine, ce texte est aussi l’un des plus émouvants écrit par une auteure parfois accusée de manquer d’empathie.
Le portrait de son amie Zaza (Elisabeth Lacoin), sa sœur spirituelle, foudroyée en novembre 1929 à l’âge de 21 ans, demeure un des textes les plus poignants sur l’amitié.
« Ensemble nous avions lutté contre le destin fangeux qui nous guettait et j’ai pensé longtemps que j’avais payé ma liberté de sa mort », écrit, avec une certaine dureté vis-à-vis d’elle-même, Simone de Beauvoir. C’est également dans ce livre qu’on apprend pourquoi Sartre la surnommait « le Castor ». C’est un ami d’études commun, René Maheu, qui en eut l’idée en jouant de l’homophonie de Beauvoir et beaver (« castor » en anglais).
« Je mesure à quel point J’ai été flouée »
On ne saurait reprocher à Simone de Beauvoir d’enjoliver le passé. Son style, parfois décrié à l’époque à cause d’une prétendue sécheresse, apparaît aujourd’hui d’une modernité stupéfiante. On est frappé par la sincérité constante de l’écrivaine.
Ainsi, dans La force de l’âge, qui revient sur les années 1930-1944, Sartre (un temps prisonnier de guerre) et Beauvoir apparaissent davantage comme des « spectateurs » passifs de l’actualité. Tout au plus, Beauvoir indique écouter la BBC. On continue de fréquenter Le Flore (car il est chauffé !), on fait « des fiestas » on part à la montagne en hiver.
Quand Simone de Beauvoir évoque dans La force des choses les désillusions de la libération, les promesses non tenues des guerres anticolonialistes, on distingue entre les lignes un grand désenchantement.
Que penser du constat amer qui conclut ce texte : « Je mesure avec stupeur à quel point j’ai été flouée » ?
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