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  • A.F.P. | Crée le 09.07.2025 à 11h32 | Mis à jour le 09.07.2025 à 11h32
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    Une femme sans-abri est assise sur un trottoir à côté d’un panneau publicitaire faisant la publicité d’un sac Dior à Paris Photo : AFP / Joël Saget
    Du jamais vu depuis au moins trente ans : le taux de pauvreté a battu un record en 2023 en France métropolitaine où les inégalités se creusent selon l’Insee. Des chiffres loin d’être "surprenants" pour les associations, qui exhortent l’État à passer aux actes.

    Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point, passant de 14,4 % à 15,4 %, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans son rapport annuel paru lundi 7 juillet. Il s’agit du taux le plus élevé depuis le lancement de l’indicateur, en 1996.

    Concrètement, 9,8 millions de personnes se trouvaient en 2023 en situation de pauvreté monétaire, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian, soit 1 288 euros (près de 154 000 francs) pour une personne seule. En un an, 650 000 personnes ont basculé dans la pauvreté.

    "C’est un niveau inégalé depuis près de 30 ans" relève Michel Duée, chef du département ressources et conditions de vie des ménages à l’Insee. "Si on veut remonter encore plus loin, il faut revenir au début des années 1970 pour avoir des niveaux de pauvreté à peu près comparables".

    "Cette hausse s’explique par l’arrêt des aides exceptionnelles, notamment l’indemnité inflation et la prime exceptionnelle de rentrée, qui avaient été mises en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat", ajoute-t-il. "L’autre élément d’explication, c’est la hausse, parmi les non-salariés, de la part des microentrepreneurs dont les revenus sont faibles."

    Les inégalités se creusent

    Les inégalités des niveaux de vie ont également "fortement" augmenté en 2023, conséquence de la baisse du niveau de vie des plus modestes concomitante à la hausse de celui des plus aisés.

    "Les inégalités atteignent des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans", note Michel Duée. "Le niveau de vie des plus modestes a augmenté moins rapidement que l’inflation tandis que le niveau de vie des plus aisés a été dynamique, notamment grâce à la bonne situation sur le marché du travail et au rendement des produits financiers".

    Le profil des personnes pauvres reste quant à lui globalement inchangé, avec une forte représentation des familles monoparentales – dont le taux de pauvreté augmente de 2,9 points – et des personnes au chômage, en hausse de 0,8 point.

    "Inaction" politique

    La Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) évoque des chiffres "alarmants" mais "loin d’être étonnants" au vu de la situation sur le terrain et de la fin des mesures en faveur du pouvoir d’achat. "Les coupures d’électricité et de gaz pour impayés explosent, le nombre de personnes qui disent avoir froid chez eux a presque doublé et on voit une montée très forte des expulsions locatives, souligne Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation. On est sur une dynamique qui est très inquiétante de l’action politique ou plutôt de l’inaction politique. L’heure n’est plus aux mesures ponctuelles, il faut des mesures structurelles".

    "Nous avons rencontré le Premier ministre François Bayrou la semaine dernière, il a évoqué un objectif de réduction de la pauvreté à 10 ans. En soi c’est une bonne chose mais avec quels moyens ?", s’interroge de son côté Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte qui réunit 37 associations de lutte contre la pauvreté.

    "Derrière les paroles d’humanité et l’affichage d’un soutien au secteur associatif on attend du gouvernement des mesures ambitieuses et une prise de conscience", ajoute-t-elle. "On entend des rumeurs sur l’idée d’une année blanche de non-revalorisation des prestations sociales : ce serait inadmissible vu le contexte".

    L’étude annuelle de l’Insee sur la pauvreté ne comprend pas les habitants des départements d’outre-mer, les personnes sans abri et les personnes vivant en institution. La dernière enquête menée sur la totalité de la population française avait estimé à 11,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté en 2021.

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