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  • Dominique Schroeder/AFP | Crée le 13.06.2018 à 05h46 | Mis à jour le 13.06.2018 à 05h49
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    La célèbre accordéoniste est décédée lundi à l\'âge de 95 ans à Courbevoie.Photo AFP
    Disparition. « L’accordéon, c’est ma religion », disait Yvette Horner, décédée lundi. Musicienne virtuose et enthousiaste, toute sa vie, elle a défendu avec passion le piano à bretelles.

    «Je ne veux pas être compartimentée dans un style. Le paso-doble, le bal musette. Non, non et non », aimait rappeler à la fin des années 1980 la plus branchée de nos accordéonistes. « J’ai accompagné Boy George comme des chanteuses d’opéra. J’ai enregistré avec Charlie McCoy, avec l’orchestre à cordes de l’Opéra. J’ai fait aussi des récitals de piano, soulignait-elle. J’ai le même frisson avec certaines mélodies de rock stars qu’avec la quatrième symphonie de Beethoven. Je suis éclectique. »

    Yvette Horner, née à Tarbes (Hautes-Pyrénées) le 22 septembre 1922, affirmait avoir été « élevée à coups de biberons et de symphonies ». Ses parents dirigent un théâtre. Dès l’âge de 4 ans, elle étudie le piano, avant d’être contrainte par sa mère de se mettre à l’accordéon car « il y a beaucoup de premiers prix de piano, jamais d’accordéon ». Yvette Horner affirme en avoir pleuré « pendant trois ans ».

    Très douée et très volontaire, elle décide de décrocher la Coupe du monde d’accordéon. Après des mois de travail acharné, elle est la première femme à remporter cette distinction prestigieuse, en 1948.

    Montée à Paris, la jeune Yvette - 1, 55 mètre, chevelure de jais -, donne des récitals dans des cabarets et des brasseries.

     

    Mascotte du Tour

    de France

    C’est le Tour de France, dont elle sera la mascotte pendant onze ans, qui la rendra vraiment populaire. Juchée sur le toit d’une traction, en robe multicolore et sombrero mexicain, elle joue sans relâche, encouragée par les « vas-y Vévette » affectueux qui fusent du public.

    Mais La java bleue, Le petit vin blanc, Le dénicheur, Perles de cristal et autres succès de guinguette ne suffisent pas au bonheur de cette passionnée qui « écoute » et « analyse toutes les musiques » et n’hésite pas à jouer avec le pianiste classique Samson François.

    En 1977, surmontant sa phobie de l’avion, elle se rend à Nashville, aux Etats-Unis, où elle joue avec le roi de la country Charlie McCoy.

    A la fin des années 1980, la France la redécouvre relookée par le couturier Jean Paul Gaultier - devenu un ami. Alors qu’elle vient de perdre son mari, elle adopte une crinière rousse flamboyante et des tenues simili-panthère ou cloutées, parfois somptueuses, souvent extravagantes.

     

    De David Bowie

    à Julien Doré

    Dirigée par Quincy Jones en 1989, elle joue David Bowie ou Michael Jackson et se produit aussi bien aux Francofolies de La Rochelle qu’au Casino de Paris, où elle s’essaie au rap. Elle incarne une fée dans Casse-Noisette monté par Maurice Béjart (1999), et fait vibrer plus de 100 000 personnes sur la pelouse de Reuilly au côté de Jimmy Sommerville pour la Nuit Europride en 1997.

    Des collaborations tous azimuts qu’elle poursuit jusqu’à la fin de sa vie, pour ses propres albums - le dernier Yvette Hors normes en 2012 - comme ceux d’autres artistes tels Julien Doré en 2011. Elle avait donné son dernier concert en avril 2011.

    L’accordéoniste a vendu plus de 30 millions de disques. Elle restait fidèle à elle-même : allergique à la prétention, toujours aussi perfectionniste. « La musique, c’est ma vie, disait-elle et un accordéon, c’est quinze kilos de bonheur. »

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