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  • | Crée le 20.01.2021 à 12h07 | Mis à jour le 20.01.2021 à 23h07
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    Des drapeaux chinois le long d'une route menant à un centre de rééducation politique où seraient détenus des musulmans ouïghours, le 31 mai 2019 près de Hotan, dans le Xinjiang GREG BAKER [AFP/Archives]
    "Des mensonges absurdes": la Chine a tourné en dérision mercredi les accusations du secrétaire d'Etat américain sortant Mike Pompeo, selon lesquelles Pékin commet un "génocide" contre les musulmans ouïghours dans sa région du Xinjiang (Nord-Ouest).

    Cette qualification "n'est qu'un chiffon de papier à nos yeux", a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, à quelques heures de la fin du mandat de l'administration Trump.

    La question ouïghoure constitue l'un des nombreux points de friction entre Pékin et Washington avec le Covid-19, Hong Kong ou encore Taïwan. Une confrontation à laquelle le secrétaire d'Etat américain aura donné des allures de nouvelle Guerre froide.

    "Ces dernières années, Mike Pompeo a propagé un nombre incalculable de mensonges et d'idées pernicieuses. Cette accusation d'un prétendu (génocide) n'est qu'un de ses mensonges absurdes et éhontés", a dénoncé Mme Hua.

    Selon des experts étrangers, plus d'un million de Ouïghours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique du Xinjiang.

    Cette vaste région semi-désertique, frontalière notamment avec le Pakistan et l'Afghanistan, est placée sous étroite surveillance policière depuis une série d'attentats meurtriers commis en Chine et attribués à des séparatistes et islamistes ouïghours.

    Pékin récuse le terme de "camps" et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle, destinés à fournir un emploi à la population et donc à l'éloigner de l'extrémisme religieux.

    Appel à Biden

    "Si le Parti communiste chinois est autorisé à commettre un génocide et des crimes contre l'humanité contre son propre peuple, on ne peut qu'imaginer ce qu'il aura le courage de faire au monde libre dans un avenir pas si lointain", a averti Mike Pompeo.

    Ses déclarations constituent un dernier affichage de sa fermeté à l'égard de Pékin, le secrétaire d'Etat achevant son mandat mercredi avec l'investiture à Washington, sous haute sécurité, du nouveau président démocrate Joe Biden.

    Son successeur Antony Blinken a dit partager l'accusation de "génocide" contre les Ouïghours. Le futur secrétaire d'Etat a également estimé que le président républicain sortant Donald Trump avait "eu raison d'avoir une position plus ferme face à la Chine".

    Face à cette fermeté affichée, la porte-parole chinoise Hua Chunying a appelé mercredi la nouvelle administration Biden à "percevoir la Chine de manière objective et rationnelle" et à "avoir un esprit de conciliation".

    "Détruire les Ouïghours"

    Des études d'instituts américains, basées sur des interprétations de documents officiels chinois, des témoignages et des extrapolations accusent la Chine de stérilisations et de travail forcé visant les Ouïghours.

    L'Institut australien de politique stratégique (ASPI), un cabinet de recherche créé par le gouvernement australien, estime par ailleurs, sur la base notamment d'images satellites, que la Chine a détruit ou endommagé des milliers de mosquées au Xinjiang.

    L'étude avait été financée par le département d'Etat américain.

    "Je pense que ce génocide est encore en cours et que nous assistons à une tentative systématique de détruire les Ouïghours de la part du parti-Etat chinois", a estimé mardi Mike Pompeo.

    Il a aussi évoqué des "crimes contre l'humanité" commis "depuis au moins mars 2017" par les autorités chinoises contre les Ouïghours et "d'autres membres de minorités ethniques et religieuses au Xinjiang".

    Les Ouïghours, principalement musulmans et parlant pour la plupart une langue turcique, constituent l'un des 56 groupes ethniques de Chine. Ils représentent un peu moins de la moitié des 25 millions d'habitants du Xinjiang.

    Un génocide consiste en la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

    Les journalistes étrangers peuvent se rendre au Xinjiang, mais ils y sont très étroitement suivis par les autorités. Ils peuvent donc difficilement confirmer ou infirmer les accusations portant sur le traitement des Ouïghours.


    La détention au Xinjiang Laurence CHU [AFP/Archives]


    Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo en mars 2020 à Washington ANDREW CABALLERO-REYNOLDS [AFP/Archives]


    Un centre de rééducation politique où des musulmans ouïghours seraient détenus, le 2 juin 2019 à Artux, dans la province chinoise du Xinjiang GREG BAKER [AFP/Archives]


    Les "centres de formation" du Xinjiang Laurence CHU [AFP/Archives]

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