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    Grand Nouméa
  • Propos recueillis par Anthony Tejero | Crée le 18.09.2025 à 05h00 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h24
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    Vincent Froger De Mauny, président de Vergnet Pacific SAS, annonce une ouverture de l’usine et du siège social dès 2026. Photo Anthony Tejero
    Présente depuis plus de vingt ans dans le pays, l’entreprise Vergnet entend développer son activité vers ses marchés d’Asie et du Pacifique. C’est pourquoi la direction du groupe a décidé de délocaliser sa production d’éoliennes de l’Hexagone vers la Nouvelle-Calédonie. La construction de cette usine d’assemblage et de son siège social, détruit lors des émeutes, vient de commencer dans la zone d’activités de Panda, à Dumbéa. Rencontre avec son président Vincent Froger De Mauny.

    Pourquoi avez-vous décidé de vous implanter dans la zone industrielle de Dumbéa ?

    Nous avions des bureaux à Auteuil qui ont brûlé lors des événements que la Nouvelle-Calédonie a connus. Nous avons donc souhaité ouvrir un nouveau siège social ainsi qu’un dock de construction et d’assemblage d’éoliennes rabattables. Nous sommes la seule entreprise dans le monde à réaliser des éoliennes qui se rabattent et nous avons souhaité localiser ici la production.

    Pouvez-vous expliquer en quoi consiste votre activité ?

    Notre société est sans doute à l’origine des premières éoliennes en Nouvelle-Calédonie. Vergnet existe depuis plus de 20 ans sur le territoire. Nos éoliennes ont la particularité d’être rabattables, c’est-à-dire qu’elles se baissent et se remontent. Elles ne nécessitent pas l’installation de grues qui portent les nacelles. Elles se transportent dans des containers et peuvent être acheminées sur une route sans infrastructure spécifique. Nous pouvons donc les installer partout. Elles sont donc assez intéressantes pour les zones insulaires comme la Nouvelle-Calédonie et les îles dans le Pacifique.

    "Nous avons déjà implanté un millier d'éoliennes dans le monde"

    Est-ce que vous avez déjà un parc éolien existant en Nouvelle-Calédonie ?

    Nous avons installé plus d’une centaine d’éoliennes sur des sites comme Prony, dans le Sud, ou encore Kafeat, à Voh. Et au total, nous avons déjà implanté un millier d'éoliennes dans le monde.

    Vous êtes davantage tourné vers l’exportation. Quels sont vos principaux marchés et vos ambitions ?

    Aujourd’hui, notre cœur d’activité, c’est l’Asie et le Pacifique. Nous avons un nouvel actionnaire qui vient de prendre 100 % de notre capital. Il s’agit du groupe Delta AM, qui est un fonds d’investissement français. Ce groupe a sa propre vision et donc la volonté de nous permettre d’installer et de développer nos produits un peu partout dans le monde. Mais notre priorité reste la zone Asie-Pacifique, et nous allons nous concentrer sur les marchés et les appels d’offres qui sont très nombreux dans la région.

    En quoi l’ouverture de cette usine à Dumbéa va-t-elle changer la production de votre société ?

    Jusque-là, nos éoliennes étaient fabriquées à Ormes, près d’Orléans, dans l’entreprise historique de Vergnet SAS. Mais les aléas de la vie ont fait que cette entreprise est en grande difficulté financière. Et le fonds d’investissement Delta AM, qui est intervenu dans le financement de Vergnet Pacific, estime que le développement peut être très fort dans cette région. Naturellement, on s’est dit qu’on devait autonomiser notre source de production. Nous aurions pu continuer à aller en acheter ailleurs, mais nous avons l’ambition de produire localement ces nacelles pour que la Nouvelle-Calédonie soit aussi un pays producteur d’éoliennes.


    Une cérémonie était organisée, ce mercredi 17 septembre, en présence de représentants d’institutions et des ouvriers qui seront en charge du chantier. Photo Anthony Tejero

    Que sont ces nacelles ?

    Il s’agit de la partie haute, c’est-à-dire de la turbine de l’éolienne. C’est pourquoi notre dock, d’une surface de 800 mètres carrés, comportera une partie d’usine d’assemblage avec des ponts, pour construire ces nacelles qui pèsent tout de même 7 tonnes.

    "Il est tout à fait possible d’avoir un business cohérent en Nouvelle-Calédonie et ailleurs dans la région"

    On dit souvent qu’en Nouvelle-Calédonie le marché est trop petit et que le coût des matières premières est élevé en raison de l’insularité. Pensez-vous que cela puisse être rentable de baser cette production ici, d’autant plus que l’activité est avant tout tournée vers l’export ?

    Il se trouve que Vergnet Pacific existe depuis une vingtaine d’années ici et a démontré, par ses chiffres, qu’il est tout à fait possible d’avoir un business cohérent en Nouvelle-Calédonie et ailleurs dans la région, puisqu’on a aussi une filiale à Wallis-et-Futuna, à Fidji, et en Polynésie française. Nous réfléchissons également à l’ouverture de filiales au Japon, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie. Donc oui, c’est tout à fait pertinent d’avoir une zone de production ici. Et le cœur de notre activité étant basé sur le territoire, c’était naturel pour nous de faire le pari de la Nouvelle-Calédonie pour installer notre centre de production.

    Quelles sont vos perspectives d’embauche ?

    Elles dépendront de la relance économique, mais ce qui est sûr, c’est qu’on va développer la partie ingénierie ainsi que la partie technique, parce que nous travaillons sur de nombreux appels d’offres. Évidemment, cela nécessitera de la formation d’équipes techniques sur place et la création d’une filière sur ces métiers.

    "C’est un projet industriel et de diversification économique"


    Les membres des institutions, dont Christopher Gygès et Petelo Sao, ont participé à la cérémonie de pose de la première pierre de l’usine et du siège social de Vergnet Pacific, à la Zac Panda.

    Après l’annonce de la création d’une centrale de stockage d’électricité d’une ampleur inédite sur le Caillou, à Boulouparis, ce nouveau projet qui voit le jour à Dumbéa, est un signal positif que tient à saluer Christopher Gygès : "Voir des investisseurs privés, des groupes nationaux importants, qui choisissent de croire dans la Nouvelle-Calédonie, de mettre des centaines de millions de francs dans un projet industriel et de diversification économique sur un secteur qui est une vraie filière d’avenir pour le pays, c’est extrêmement important", insiste le membre du gouvernement en charge de l’économie et de l’énergie, pour qui l’éolien représente un "vrai potentiel" en complément des autres sources d’énergie renouvelable, bien que son coût soit moins intéressant que celui du solaire. "Aujourd’hui, on a la volonté de baisser les prix de l’énergie. Or le coût moyen du photovoltaïque se situe entre 6 et 8 francs du kilowattheure, contre 13 ou 14 francs sur la partie éolienne. Pour autant, nous avons grosse production éolienne en Nouvelle-Calédonie, avec un projet de ferme de 20 ou 30 mégawatts qui a été autorisé mais qui n’est pas encore construite près de l’usine du Sud. Entre cette énergie, le photovoltaïque, l’hydraulique et la biomasse, nous avons tout en termes de production énergétique."

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