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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 04.03.2024 à 05h00 | Mis à jour le 05.03.2024 à 11h11
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    Nathalie Deboucher, médecin, et Alexandre Meyer, président du CSSR, s’inquiètent d’une probable révision à la baisse des tarifs du centre imposée par le gouvernement. Photo Baptiste Gouret
    Ouvert en 2015, le centre de soins de suite et de réadaptation de Koutio est devenu un acteur majeur de la chaîne de santé calédonienne, indispensable dans le maintien sur le territoire des patients accidentés. Mais la direction alerte : la diminution des tarifs voulue par le gouvernement pourrait mettre en péril son fonctionnement.

    Niché sur sa colline, surplombant le Médipôle, le CSSR a été le témoin du développement frénétique de Dumbéa-sur-Mer, ce quartier où les immeubles et les commerces ont poussé à grande vitesse ces dernières années. Envisagé dès 2003, le projet d’une structure privée dédiée à la rééducation des patients traumatisés ou lourdement hospitalisés a finalement vu le jour en mai 2015.

    En neuf ans, le centre s’est complètement intégré à la chaîne de soins calédonienne, devenant un acteur clé dans le retour à domicile des patients victimes d’accidents de la route, d’AVC, de lésions neurologiques, d’obésité… "On a su garder une attractivité forte", se félicite Alexandre Meyer, président du CSSR et du groupe Mey Santé, en charge de plusieurs centres similaires dans l’Hexagone. La société familiale avait investi deux milliards de francs pour voir naître cette structure unique en Nouvelle-Calédonie et assurer une "double promesse" au territoire : "accompagner les patients jusqu’à leur retour chez eux tout en limitant les Evasan".

    Prise en charge pluridisciplinaire

    Avec ses 150 professionnels de santé, dont neuf médecins, le CSSR a permis "de réduire le nombre et la durée" des évacuations sanitaires vers l’Australie ou l’Hexagone, gouffre financier pour les comptes sociaux calédoniens et "perte de chance" pour le patient, privé d’une "prise en charge pluridisciplinaire" et éloigné de ses proches. "On fait économiser au système de santé calédonien deux milliards de francs par an", assure Alexandre Meyer.


    Ouvert en 2015, le CSSR s’étend sur 6 000 m2 et dispose de 100 lits à destination de patients victimes d’accidents de la route, d’AVC ou encore de maladies liées à l’obésité. Photo Baptiste Gouret

    Mais l’avenir pourrait s’assombrir pour le CSSR. Le prochain Objectif calédonien d’évolution des dépenses d’assurance maladie (Océam), élaboré par le gouvernement, devrait imposer une baisse "de 3 % de tous nos tarifs", fixés par la Cafat dans le cadre d’une convention et inchangés depuis 2015.

    Une mesure qui mettrait en péril "la mission de service public" du CSSR, alerte la direction. "En neuf ans, nos tarifs n’ont jamais été augmentés, contrairement aux coûts et aux salaires. Et d’ailleurs, on ne demande pas qu’ils soient augmentés. Mais une baisse de 3 %, c’est une coupe très franche et, à un moment donné, ça va finir par avoir un impact sur la prise en charge des patients", prévient Alexandre Meyer.

    "Impossible de se projeter"

    Le couperet n’est pas encore tombé. L’Oceam entrera en vigueur d’ici la fin du premier trimestre et les décisions pourraient être revues d’ici là. Mais déjà, l’éventuelle révision des tarifs et les incertitudes qu’elle engendre compliquent la tâche du CSSR. "C’est impossible aujourd’hui de se projeter", déplore son président. De quoi freiner la volonté d’ajouter des lits par "le manque de visibilité". "On a beaucoup de projets pour nos centres en Métropole, fait remarquer Alexandre Meyer. Et, ici en Nouvelle-Calédonie, on se retrouve bloqués."

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