fbpx
    Grand Nouméa
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 29.08.2025 à 13h59 | Mis à jour le 03.09.2025 à 09h24
    Imprimer
    Réconcilier, au centre culturel du Mont-Dore, est un appel au dialogue, à la rencontre de soi et de l’autre. Photo A.-C.P.
    Le collectif P’Art’Âge propose le spectacle Réconcilier au centre culturel du Mont-Dore, le samedi 30 août. Une œuvre collaborative qui a émergé après les émeutes, en septembre 2024, un moment de rencontre pour essayer de se rapprocher après le traumatisme du 13-Mai.

    Comment est né le spectacle ?

    C’est à Pouembout, en septembre 2024, que naît le projet porté par le collectif P’Art’Âge – créé en 2000, il réunit des artistes de différentes disciplines –, sous le Chapitô. L’idée de proposer une création commune prend forme avec le directeur, Quentin Retali. Un travail s’engage alors avec Richard Digoué, directeur artistique de Réconcilier, Paul Wamo, Sylvain Lorgnier et une vingtaine d’artistes, et aboutit à un spectacle sous forme de déambulation. C’est l’histoire d’une rencontre et de retrouvailles, après le 13-Mai, dans un climat post-émeutes, explique le danseur et chorégraphe Richard Digoué. "Il y avait vraiment la nécessité pour chacun de nous de se retrouver en tant qu’artistes, de se reparler, une envie d’union."

    Qu’est-ce qui est proposé sur scène samedi ?

    Le spectacle qui sera présenté sur la scène du centre culturel du Mont-Dore, le samedi 30 août, reprend la même trame, mais avec moins d’intervenants – ils sont une dizaine – (lire plus loin). De nombreux textes écrits ces quarante dernières années viennent nourrir la réflexion. "Certains sont connus, d’autres pas, mais ils ont en commun d’entrer en résonance avec la période actuelle, développe Richard Digoué. Quand, comme moi, on a vécu les années 1980, on se rend compte que quarante ans plus tard, on est encore sur les mêmes questionnements vis-à-vis de l’autre." Quatre décennies de débats autour de la citoyenneté, entre crises politiques, économiques, sociales et culturelles. Et puis, il y a eu le 13-Mai. Comment les traumatismes ont été appréhendés par chacun, mais aussi les "peurs, les colères, les questionnements, qui n’ont pas été vécus de la même manière suivant le lieu, la situation sociale, l’appartenance à telle ou telle mouvance, ethnie, communauté, etc.", écrit Paul Wamo.


    Richard Digoué, directeur artistique de Réconcilier. Photo A.-C.P.

    Ce besoin de communiquer et de retranscrire prend plusieurs formes sur scène, danse, chant, parole, mime, clown, etc. Un va-et-vient perpétuel. "Chacun fait un peu de tout, notamment des choses qui ne relèvent pas de sa discipline de prédilection, c’est une passerelle, cela fait sortir de sa zone de confort", développe Richard Digoué. Et si la production est ancrée dans le contexte local et l’histoire du pays, elle s’ouvre sur l’universel : "Comment on se situe en tant qu’individu, comment chacun se positionne face à la société, en perpétuelle mutation, et comment on y trouve sa place." Et puis le rôle de la "transmission de la parole véhiculée à travers les textes". "Faire mémoire ensemble", dit Paul Wamo.

    Pourquoi "réconcilier" ?

    Le titre du spectacle, Réconcilier, s’inscrit dans ce qu’il s’est passé l’an dernier, "ce qui a été hyperviolent et la radicalisation extrême", et en même temps dans ce cheminement nécessaire pour faire renaître le lien "au-delà de nos tendances politiques, de nos diverses opinions, cela ne nous empêche pas de collaborer, de discuter, de débattre de thèmes importants. C’est ça ce spectacle, il compose avec nos affinités personnelles et montre qu’on peut porter d’une même voix." Le message parle à l’humanité qu’il y a en chacun de nous, qui fait que "même si on ne pense pas la même chose, on peut vivre ensemble". C’est en dialoguant, en se comprenant soi et en comprenant l’autre, – car "cette ouverture à l’autre ne peut se faire pleinement qu’en trouvant d’abord la paix en soi" –, "en brisant les silences du déni, du non-dit, de la peur qui fait naître la haine de l’autre", pose Paul Wamo, qu’il y a une voie vers la réconciliation. Avec soi et avec les autres. Et ainsi tenter d’apaiser les cœurs.

    Les interprètes

    Richard Digoué est en charge de la direction artistique et Lucile Bodin de la scénographie. Les interprètes sont : Maïté Siwene (comédienne / danseuse) ; Violaine Maheu (conteuse / langue des signes) ; Israëla Sanchez (slameuse / comédienne) ; Téhani Omar (danseuse) ; Sylvain Lorgnier (écrivain / conteur) ; Elie Ounémoa (comédien) ; Awaï (danseur / rappeur) ; Abel Djadam Naperavoin (danseur) ; Yoan Outcho (danseur) ; Waris Bearune (chanteur).

    Note

    Réconcilier a été lauréat de l’appel à résidence artistique 2025 de la ville du Mont-Dore. Au centre culturel de Boulari, le samedi 30 août à 18 heures. Billetterie sur le site Internet de la ville du Mont-Dore : https://loisirs.mont-dore.nc/

    Prochaine date le 14 septembre sous le Chapitô, à Pouembout.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS