Depuis la rentrée, treize adolescents de plus de 16 ans, présentant des troubles de la fonction cognitive, essentiellement, sont répartis dans quatre classes de CAP du lycée Escoffier. « C’est notre devoir de proposer des CAP pour les jeunes qui sortent de troisième Ulis* ou de Segpa. On suit leur évolution. Ils ont acquis une autonomie personnelle, développé des apprentissages sociaux et scolaires et cela se concrétise par un projet d’insertion professionnelle. C’est de l’inclusion et non plus de l’exclusion », commente le proviseur du lycée Escoffier, Olivier Toulouse. L’établissement a répondu à une sollicitation du vice-rectorat visant à élargir la formation et l’insertion professionnelle de jeunes en situation de handicap.

« Cela va de la logistique à la cuisine en passant par la vente-commerce et la pâtisserie. Et ils n’ont pas à rougir, dans une des classes de CAP, les deux premiers de la classe sont des Ulis. Ces élèves font du mieux qu’ils peuvent, sont sérieux et ont beaucoup de volonté et leurs parents sont davantage présents que ceux des autres élèves », remarque le proviseur.

Un job d’été à la clef

Une inclusion dans des classes ordinaires où rien n’est laissé au hasard. « Ce dispositif académique a créé un poste de professeur des écoles spécialisé qui intervient individuellement sur les matières qui posent problème. Il y a aussi une éducatrice spécialisée mise à disposition par l’Asead** et trois assistantes de vie scolaire collectives qui les aident en classe », détaille Olivier Toulouse. « Le but est que ces jeunes décrochent un CAP pour les meilleurs, et pour les autres, on valide des compétences intermédiaires. L’objectif final étant qu’ils soient recrutés par une entreprise », souligne Camille Josse, l’éducatrice. Ces élèves de CAP, comme les autres, effectuent quatre semaines de stage la première année. « On rend visite à un jeune qui termine son stage à l’As de Trèfle. Il est en CAP opérateur logistique », poursuit la jeune femme. Son maître de stage, Fabrice Monnier, est satisfait de son stagiaire. « Il s’est très bien intégré, il est volontaire, ponctuel. Il suit les consignes, il est ordonné. Nous sommes heureux de l’avoir dans notre équipe, et lui aussi. Il a même demandé à faire un job d’été ici. »

Pour Sébastien François, le professeur des écoles spécialisé et réfèrent Ulis au lycée Escoffier, « ces jeunes ont besoin de plus de pratique et de moins de travail avec stylo et papier. En début d’année, on a fixé une feuille de route pour un projet personnalisé de scolarisation (PPS). Ceux qui sont vraiment en difficulté scolaire effectuent davantage de périodes de stage, ce qui les valorise et cela permet de se faire connaître auprès des entreprises et d’avoir plus de chances de se faire embaucher. Car le but des Ulis-pro est bien l’insertion professionnelle. »

Savoir +

*Ulis : unités localisées pour l’inclusion scolaire. **Asead : Association pour le soutien des enfants et adolescents déficients située à Magenta.