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    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero | Crée le 03.10.2023 à 07h26 | Mis à jour le 03.10.2023 à 18h23
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    Prudence Panapana (à gauche) et Amélie Toureau-Tabard font partie des trois salariés que compte l’association. Photo Anthony Tejero
    Plutôt que de racheter de l’électroménager en raison d’une pièce cassée, pourquoi ne pas vérifier si cet accessoire est disponible à la Ressourcerie ? Cette boutique solidaire vient d’ouvrir un espace de vente inédit qui devrait faire bien des heureux.

    Vous venez de faire tomber votre verseuse à café en verre et ne pouvez plus vous servir de votre machine ? Jusqu’à présent, deux options s’offraient à vous : soit commander la pièce (à condition que le fabricant la propose encore), ce qui peut coûter cher et prendre de longs mois avant d’arriver sur le Caillou, soit racheter une cafetière. Mais c’était sans compter sur la Ressourcerie, qui vient d’ouvrir un nouvel espace de vente dédié aux accessoires et aux pièces détachées du petit électroménager.

    Bols de mixeurs, récipients de presse-agrumes, batteurs de fouets électriques, verseuses de cafetière… Cette boutique consacrée aux articles de seconde main en possède des "cartons entiers" qu’elle revend à tout petit prix. Une mine d’or, amassée au fur et à mesure des dons d’appareils défectueux auxquels les bénévoles de l’association s’attellent à donner une deuxième vie.

    "Lorsqu’on n’arrive pas à réparer l’objet, on démonte tout afin de récupérer le maximum de pièces détachées et d’accessoires que l’on conserve, pour réduire les quantités de déchets à jeter, explique Amélie Toureau-Tabard, coordinatrice de la Ressourcerie. À la base, toutes ces pièces et accessoires nous servaient à réparer les appareils que l’on reçoit, sauf qu’aujourd’hui, on en a tellement qu’on a décidé de les proposer au public."

    Écouteurs et câbles USB

    Outre ces pièces détachées, de nombreux accessoires, dont des câbles USB, des écouteurs ou encore des chargeurs de téléphone à 100 francs l’unité, sont également en vente. Un nouvel espace a ainsi été créé sur mesure au sein de la boutique afin de guider au mieux les clients. "Nous ne pouvons pas exposer en libre-service tous ces articles en raison des incivilités, mais aussi parce qu’il est nécessaire d’avoir une certaine expertise, poursuit la coordinatrice de l’association. C’est important si on veut que les gens repartent avec la pièce dont ils ont vraiment besoin."


    La mise en place de l’espace de vente d’accessoires et de pièces détachées a été possible grâce à une subvention de 1,6 million de francs de l’AG2R La Mondiale. Photo Anthony Tejero

    Et c’est là qu’intervient Prudence Panapana, spécialement recrutée pour l’occasion. "Pour l’instant, ça fonctionne très bien avec les écouteurs, les câbles ou encore les multiprises, glisse la responsable du pôle réparation. Comme l’initiative est récente, les gens ne sont pas encore au courant de l’existence de toutes ces pièces détachées, qui rencontrent moins de succès, mais pour lesquelles il y a un vrai potentiel. Cet espace gagne à être connu."

    La vente spéciale "Lego et Playmobil", que l’établissement organise, ce samedi 7 octobre, de 8h30 à 11 heures, peut être une bonne occasion de découvrir ce nouvel espace.

    Sans nouveau local, la Ressourcerie pourrait fermer ses portes


    En moyenne, la Ressourcerie écoule près de 4 tonnes de produits chaque mois.

    Lancée en 2019, la Ressourcerie n’a pas tardé à rencontrer le succès. La boutique, dont le but est de collecter les biens dont les gens ne se servent plus, pour les trier, les réparer et les revendre, a rapidement connu une activité exponentielle. De 4 600 kg d’objets revalorisés et écoulés la première année, ce chiffre a bondi de plus de 48 000 kg en 2022. De quoi promettre à l’association un avenir radieux ? Pas sûr.

    L’an prochain, l’OPT reprendra la main sur son ancien centre de tri qu’elle mettait jusque-là gracieusement à la disposition de la Ressourcerie. En clair, cette boutique solidaire doit avoir déménagé au 31 mai 2024 au plus tard.

    C’est pourquoi, en mars dernier, l’équipe de la structure avait convié la presse afin de " lancer une bouteille dans le lagon " et ainsi trouver un nouveau local. Sauf que six mois plus tard, aucun site n’a encore été proposé. Dans l’idéal, la Ressourcerie recherche un espace permettant d’héberger la boutique, des espaces de stockage et l’organisation d’ateliers, soit un local de 800 m² (contre 500 actuellement) dans Nouméa.

    "Demain, tout peut s’arrêter"

    "Notre modèle économique ne permet pas de financer un loyer pour une telle surface. Le mécénat pourrait contribuer à maintenir nos emplois, tout en bénéficiant d’une réduction d’impôts à hauteur de 75 % pour les particuliers et de 60 % pour les entreprises ", détaille Amélie Toureau-Tabard, de plus en plus "inquiète" pour la survie même de l’association. "On voit le temps passer et on a toujours aucune solution. On ne veut pas arrêter notre activité qui a prouvé qu’elle est d’intérêt public. La structure fonctionne très bien. Elle permet aux gens de retrouver un peu de pouvoir d’achat et de dignité en cette période de vie chère. La Ressourcerie est devenue un lieu de partage et de lien social fréquenté pas tous types de population. On regrette de ne pas être plus soutenus. Aujourd’hui, on a véritablement besoin d’aide et pas seulement d’entendre dire que ce qu’on fait est formidable car demain, tout peut s’arrêter."

    Note

    La Ressourcerie, au 17 rue de l’Alma (ancien centre de tri de l’OPT), à Nouméa.

    Ouvert le mardi, de 10 heures à 13h30 ; mercredi, 14 heures à 17h30 ; samedi 8h30 à 11h30.

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