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    Grand Nouméa
  • Gédéon Richard / gedeon.richard@lnc.nc | Crée le 18.04.2018 à 04h25 | Mis à jour le 23.04.2018 à 16h17
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    Traditionnellement occupé d’avril à fin octobre par la saison des mariages, le centre culturel Ko We Kara accueilleégalement deuils, journées culturelles, réunions politiques, assemblée générales d’associations et conseils syndicaux. Photo Archives LNC Julien Cinier
    Société. La province a décidé, en décembre, d’une importante augmentation du coût de location du centre culturel Ko We Kara, dès 2019. Une hausse, destinée à couvrir les frais courants, qui ne passe pas auprès des usagers.

    La nouvelle fait grand bruit et fait grincer les dents. Les tarifs de location de Ko We Kara passent de 50 000 francs la journée à 160 000 francs, à partir de 2019. Une décision, actée par arrêté, en décembre, qui est largement contestée.

    « Ce n’est pas normal, du simple au triple, c’est exagéré », réagit Henri Drowa, vice-président de l’antenne locale de la chefferie du district de Wetr. Cette augmentation, il l’a découverte lorsqu’il a fallu régler la réservation faite pour un séminaire avec le grand chef Jean-Baptiste Ukeinesöti Sihaze, fin mars. « Cela a été un grand coup de gueule des coutumiers. C’est très pénalisant pour les gens des Iles, dont beaucoup utilisent Ko We Kara pour les mariages », explique-t-il. Autre point contesté, l’horaire de restitution du site, à 17 heures, semble trop précoce. « Pour nettoyer les lieux, nous sommes obligés de réserver une demi-journée supplémentaire », fait valoir Henri Drowa.

    Un courrier de demande de révision de ces tarifs est en préparation, accompagné d’une demande d’entretien avec le président de la province. Et la chefferie du district de Lössi s’apprêterait à faire partir une correspondance au contenu similaire.

    A la province, cette mise à jour des tarifs est justifiée « afin que les recettes couvrent les frais courants de gestion de site ». Si la collectivité « reste disposée à examiner toutes les doléances qui pourraient être exprimées », cette réponse n’est pas satisfaisante aux yeux de Brian Ukeiwë, chef de clan de la tribu de Xodre, à Lifou.

    « Rien n’a changé sur place. C’est toujours les mêmes toilettes, les mêmes cuisines et les mêmes équipements. Je ne comprends pas ces tarifs. D’autant que s’il y a de la casse, nous versons déjà une caution ». Sur place le week-end dernier, pour le mariage d’un grand frère, Brian y sera de nouveau du 4 au 7 mai pour le mariage d’un petit-cousin. Puis deux autres fois en juillet et en août. « A chaque fois, c’est pour quatre jours, du vendredi au lundi. Je vous laisse compter les sommes. Et malheureusement, c’est le seul endroit disponible pour se retrouver », poursuit-il.

     

    Une marche évoquée

    Initialement, la somme complète était d’ailleurs à verser à la signature du contrat de location. Mais la Maison bleue a assoupli sa position en début de semaine. « Nous nous engageons à modifier dès maintenant les conditions de paiement à la réservation en accordant les délais nécessaires aux utilisateurs qui en feraient la demande ». La tête dans les préparatifs du mariage du fils de son grand frère, qui se marie également en août à Ko We Kara, Charles Ngaiohni, originaire de la tribu de Nece, à Maré, craint que l’organisation de cérémonies coutumières ne devienne un gouffre financier plus important. « Si les prix augmentent de manière aussi exubérante, les gens vont se marier dans leur quartier, avec les conséquences que cela peut avoir en matière de nuisances sonores », met-il en garde. Selon lui, la tenue d’une marche de protestation fait l’objet de discussions.

    En charge de l’organisation du dernier congrès de l’Union calédonienne à Ko We Kara, en novembre dernier, Soumynie Mëne, dit quant à elle comprendre l’argument du « coût de l’entretien ». Tout en déplorant l’état du mobilier mis à disposition. « Il n’y a pas de four, ni de gazinière, les éviers sont bouchés à la première utilisation. Nous devons louer des tables et des chaises en place ». Prévenue à la remise des clefs de cet état de fait, elle a dû réadapter sa logistique, alors qu’elle avait plus de 500 personnes en pension complète à gérer. Une épreuve qu’elle qualifie de « sportive ».

    Dans un dernier argumentaire, la province insiste sur le fait que les nouveaux tarifs « restent très inférieurs à ceux pratiqués » par le secteur privé par les structures associatives. Mais vérification faite, la location de Foyer wallisien, qui se dit « ouvert aux cérémonies coutumières de toutes les cultures », s’élève à 100 000 francs par jour. Quant au Château Royal, il propose un package qui inclut salles, tables, vaisselle et service de restauration pour 160 à 200 personnes qui s’élève à 110 000 francs. « L’an passé, nous avons d’ailleurs eu un mariage coutumier qui n’avait pas de créneau là-bas », se souvient Chantale Di Maggio, responsable banqueting. La partie basse de l’hôtel, privatisée, avait accueilli 250 personnes. Et à deux pas, au Méridien, un nombre de convives identique peut également être accueilli. La formule est ajustée « à la carte » et comprend forcément boissons et restauration.

     

    160000 francs

    C’est le tarif de location à la journée du centre, selon la délibération n° 838-2 017/BAPS/DFA du 26 décembre. Une somme à régler à la signature du contrat et assortie d’une caution de 100 000 francs.

     

     

    Repères

    Précédents tarifs

    Les tarifs étaient auparavant de 50 000 francs à la journée et de 25 000 francs à la demi-journée. A cela s’ajoute, depuis 2012, l’obligation d’engager un service d’ordre.

     

    Dates des inscriptions

    Habituellement communiquées par voie de presse et affichées sur le site de la province, les dates des inscriptions n’ont pas été renseignées pour 2019. Un formulaire est par contre disponible en ligne. Il est à renvoyer par courriel à dfa.contact@province-sud.nc.

     

    Un espace provincial

    Construit en 1982 par le territoire, Ko We Kara, qui signifie « l’endroit où l’on mange ensemble » en djubea kapone, est sous gestion provinciale depuis 1991. L’endroit devait, à l’origine, accueillir le festival des Arts de 1984 et représenter la diversité des communautés.

     

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