fbpx
    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero | Crée le 10.04.2024 à 05h00 | Mis à jour le 12.04.2024 à 16h00
    Imprimer
    Ces jeunes, qui habitent tous dans les tours, sont engagés pour une période de 26 semaines, avec une rémunération de 50 % du SMG (Salaire minimum garanti). Photo Anthony Tejero
    Depuis un mois, six habitants des tours de Magenta participent à un chantier d’insertion où ils font appel à leur créativité. Objectif : réaliser 68 poteaux en bois sculptés ainsi que des fresques au pied des immeubles pour redorer le blason de leur cité "délaissée". L’occasion également de retrouver le chemin vers l’emploi.

    "Plutôt que de rester à la maison à ne rien faire, je préfère travailler ici où je me sens utile." A 31 ans, Kathy Hmeun se découvre une nouvelle passion : la sculpture. Pourtant rien ne la prédestinait à devenir une adepte du burin, du marteau et de la meuleuse. Mais c’était sans compter sur le chantier d’insertion qui a pris place depuis un mois sur le parking des tours de Magenta auquel cette jeune maman participe avec cinq autres habitants du quartier. Leur mission : réaliser 68 poteaux en bois sculptés d’ici août qui seront installés au pied des immeubles pour tenter d’embellir, autant que faire se peut, ces bâtiments vieillissants où fleurissent les tags.

    "Fin fiers de nous"

    "C’est la première fois que je fais ça. Je ne pensais pas y arriver. C’est très valorisant, estime la jeune femme, heureuse d’œuvrer pour son quartier. On est fin fiers de nous. On ne sait pas encore si ce sera respecté, mais au moins on aura essayé de faire quelque chose pour Magenta tours. Et quand on les installera, on ira voir les bandes de jeunes pour leur expliquer notre travail."


    Kathy Hmeun envisage de continuer la sculpture " plutôt pour le loisir" à l’issue de ce chantier. Photo Anthony Tejero

    En parallèle, ces six artistes en devenir profiteront de ce chantier d’insertion pour élargir leurs domaines de compétence en réalisant plusieurs fresques à l’entrée des bâtiments. "On a vraiment envie d’embellir notre cité qui est bien délaissée et sale aujourd’hui. Si on écoute les consignes et qu’on veut, tout de monde est capable de réaliser ce qu’on fait. C’est trop valable, glisse Gabriel, 23 ans, originaire de Voh et de Wallis. J’ai toujours vécu ici. Je veux véhiculer une autre image de notre quartier pour montrer qu’on n’est pas que des vendeurs d’herbe ou des voleurs. On a tous envie de s’en sortir ou de rebondir."

    "On est davantage crédibles face à un employeur"

    Et c’est également pour cette raison que le jeune homme s’est porté volontaire pour participer à cette opération soutenue par la province Sud, qui assure un accompagnement sur-mesure à ces jeunes pour renouer avec le chemin de l’emploi. "J’ai arrêté l’école au lycée sans autre diplôme que le brevet des collèges. Participer à ce chantier nous permet d’être davantage crédibles ensuite face à un employeur. On nous donne plus de facilités pour trouver un boulot, et après, ce n'est qu'une question de volonté pour s'accrocher et continuer de travailler. Mais depuis que j’ai une petite fille, j’ai la meilleure des motivations."

    Un accompagnement personnalisé


    Pour Telo Tuakoifenua, encadrant, ce chantier d’insertion a pour but "de rendre le quartier plus joli afin que les habitants se l’approprient et le respectent ainsi davantage".

    Ce dispositif s’inscrit dans le cadre des nombreux chantiers d’insertion que met en place la province Sud tout au long de l’année. Il s’agit ainsi de la troisième opération proposée à Magenta tours depuis 2022 (où ont été déjà réalisées des structures de street workout et une cuisine pour les associations).

    "C’est un quartier emblématique avec lequel nous souhaitons être partenaires afin de changer son image, mais surtout d’améliorer les conditions de vie de ses habitants", précise Christophe Bergery, secrétaire général adjoint à la Maison bleue.

    Le montant de cette nouvelle opération prévue sur une durée de six mois est de 18,4 millions de francs (financés à hauteur de 75 % par l’État et de 25 % par la province Sud dans le cadre des contrats de développement). Lors de ces chantiers, les participants touchent une indemnité qui correspond à 50 % du SMG (salaire minimum garanti). C’est également l’occasion de bénéficier d’un suivi personnalisé pour (re)trouver un emploi.

    "Ce sont des jeunes qui ont souvent eu un parcours chaotique à l’école, qui ont parfois commis quelques actes de délinquance, mais qui en devenant adultes finissent par avoir un déclic, poursuit Christophe Bergery. Durant ces chantiers, ils acquièrent des savoir-faire et un certain savoir-être, à travers le travail d’équipe, etc. C’est pourquoi à la fin de ces chantiers, la province continue de les accompagner pour qu’ils décrochent un job ou alors trouvent une formation ou un stage en fonction des profils et des envies de chacun."

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS