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    Grand Nouméa
  • Julien Mazzoni | Crée le 21.10.2025 à 13h51 | Mis à jour le 31.10.2025 à 17h05
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    Les bénévoles ont reçu près de 300 kg de canettes en aluminium en quelques heures. Photo Julien Mazzoni
    L’association Saint-Vincent-de-Paul a lancé ce mardi 21 octobre une opération inédite mêlant solidarité et recyclage. Le principe : échanger des canettes en aluminium contre des bons d’achat alimentaires. Une manière de rendre aux bénéficiaires un rôle actif dans l’accès à l’aide et de nettoyer le pays, canette après canette.

    Dans le parking du dock de la Société de Saint-Vincent de Paul, à Normandie, les sacs remplis de canettes d’aluminium s’empilent. Ce mardi matin, c’était le lancement de l’opération "Troc’canettes", la nouvelle initiative portée par l’association caritative qui aide les personnes dans le besoin depuis 120 ans. Et le succès dépasse les attentes. "On est contents, ça a très bien fonctionné !", se réjouit Élisabeth Gau, la présidente de l’association. "On s’est rendu compte qu’on faisait beaucoup d’assistanat. À un moment, quand on n’a plus d’argent, plus de donateurs… Il fallait trouver une idée pour que les gens deviennent un peu acteurs de leur alimentation."

    C’est une bénévole qui a soufflé l’idée à Élisabeth Gau : les canettes vides. Inspirée d’expériences menées à La Réunion, l’équipe met sur pied un système de troc simple et motivant. "Les gens amènent leurs canettes vides et propres. On les pèse et on donne 100 francs par kilo, sous forme de bons. Quand la carte est pleine – dix tampons, donc 1 000 francs – ils peuvent aller faire leurs courses dans nos épiceries solidaires, à Boulari, à la Vallée-du-Tir ou ici même."

    "Social et environnemental"

    L’opération repose sur un partenariat avec l’entreprise spécialisée dans le recyclage de déchets non ferreux Recycal, qui rachète les canettes destinées à être recyclées. Une partie de cette valeur alimente ensuite les bons remis aux participants. "C’est à la fois social et environnemental", souligne Élisabeth Gau. "Les gens font un geste utile pour leur alimentation et pour la planète. Et surtout, ils retrouvent un peu de dignité : ils font quelque chose pour obtenir leur nourriture."

    Les bénéficiaires concernés répondent aux critères sociaux habituels de l’association : personnes âgées, handicapées, familles modestes ou encore habitants ayant tout perdu lors des émeutes de 2024. Mais l’opération ne s’arrête pas là. "Il y a aussi les solidaires, explique la présidente. Des gens comme vous et moi, qui veulent aider. Leurs canettes, on les compte dans une cagnotte, qui servira à financer les bons des personnes âgées ou handicapées, celles qui ne peuvent pas aller ramasser."

    Entre 200 et 300 kg en quelques heures

    Devant le dock de Normandie, les mains gantées de Marie-Jo, bénévole de longue date, soulèvent les sacs dûment pesés destinés à être collectés par l’entreprise voisine. "On a été agréablement surpris ! On pensait qu’il faudrait du temps avant que ça démarre, mais à 10 heures, le bac était déjà plein." Selon celle qui est aussi secrétaire et bibliothécaire de l’association, "on a dû ramasser entre 200 et 300 kg" dès les premières heures. Les participants sont venus de tous horizons : associations, lycéens, familles. "On pensait surtout voir des bénéficiaires, mais on a eu autant de donateurs. Les gens ont bien réagi. C’est un beau projet social et environnemental", sourit la bénévole.


    Élisabeth Gau, présidente de la Société de Saint-Vincent de Paul qui a lancé ce mardi l’opération "Troc’canettes". Photo Julien Mazzoni

    Autour d’elle, les cages métalliques se remplissent, bientôt prêtes à être enlevées par Recycal. "Une fois collectées, les canettes sont triées pour retirer celles qui ne sont pas en aluminium, puis compactées et conditionnées en ballots avant d'être exportées en Australie ou en Nouvelle-Zélande où elles auront une seconde vie", explique Ambre Rivière, cadre de l'entreprise. "On va attendre d’en avoir trois pleines avant qu’ils viennent les chercher", précise Élisabeth Gau, qui tient dans ses mains les cartes destinées à être tamponnées. Pour l’instant, l’opération est lancée jusqu’à la fin de l’année, mais la présidente espère déjà la pérenniser. "Si ça continue comme ça, on va élargir. Peut-être un jour avec les bouteilles en plastique. Mais commençons par les canettes."

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