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    Grand Nouméa
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 17.09.2025 à 16h54 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h22
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    L’association Droit au vélo a organisé, ce mercredi matin, entre 7 et 8 heures, une mobilisation à Nouville afin de plaider pour la réalisation d’une piste cyclable, un projet dans les cartons depuis 12 ans. Photo A.-C.P.
    L’association Droit au vélo a organisé une mobilisation ce mercredi 17 septembre à Nouville, en faveur de la création d’une piste cyclable, un projet vieux de 12 ans. Un aménagement qui présente un intérêt encore plus fort depuis les émeutes et la dégradation des transports en commun, alors que les cyclistes sont plus nombreux sur cet axe qui dessert plusieurs établissements scolaires et l’université, mais dans une relative insécurité routière pointée du doigt par les usagers.

    "C’est dangereux", lâche Laura, étudiante à l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC). En 3e année de licence physique-chimie, la jeune femme de 21 ans est montée sur un des vélos mis à disposition par le campus pour l’occasion, afin de participer à la mobilisation initiée par l’association Droit au vélo, mercredi 17 septembre. Objectif : créer une piste cyclable à Nouville, une demande vieille de douze ans.


    Une cinquantaine de participants ont pris pars au cyclotour initié par Droit au vélo. Photo A.-C.P.

    "Les piétons et les cyclistes rencontrent des problèmes parce que la route est étroite, on ne peut pas respecter la distance de sécurité", poursuit Laura, qui se déplace en deux-roues pour aller en ville et faire des courses, notamment. "Une piste permettrait de régler ce problème et de ramener un peu de sûreté pour les usagers." Elle n’est pas la seule à être confrontée à cette situation. Notamment depuis les émeutes. Se déplacer est devenu "compliqué". Les étudiants sont unanimes. Les liaisons par bus sont trop peu nombreuses, les horaires mal adaptés et les prix bien trop élevés. Le vélo constitue une des seules alternatives à la voiture.


    Laura, étudiante en licence de physique-chimie, utilise régulièrement le vélo pour aller faire ses courses, notamment. Photo A.-C.P.

    "Un handicap structurant"

    Gaston aussi vit sur le campus. Lui, c’est pour se rendre à son travail - il est pompier volontaire -, qu’il a besoin d’un moyen de déplacement. "Je vais souvent à la caserne. L’université m’a fait un prix, 1 000 francs le vélo pour deux mois, c’était une occasion à saisir", raconte le jeune homme de 22 ans, qui n’est pas toujours très à l’aise sur le trajet. "Je suis assez stressé, je me sentirais plus en sécurité s’il y avait une piste." Et la fréquentation des deux roues a augmenté. Les comptages réalisés par l’association Droit au vélo le confirme. "+ 50 % sur cette route depuis l’année dernière", indique Julien Tantot, coprésident de la structure.


    Gaston, étudiant mais également pompier volontaire à Nouméa, a obtenu un prix pour louer un vélo à l’UNC 1 000 francs pour deux mois afin de pouvoir se rendre à la caserne. Photo A.-C.P.

    Cette piste est réclamée par plusieurs acteurs situés sur la presqu’île, le lycée Jules-Garnier mais aussi la faculté, qui est consciente de "la problématique d’accès au campus", note Sylvian Raffard-Artigue, en charge de la communication de l’UNC. Manque de places de parking, bouchons, dégradation du service des transports en commun. "On a donc souhaité renforcer l’accès aux vélos." Des places de parkings dédiées ont été mises en place, ainsi que des stations de réparation, des douches et, depuis le début de l’année, l’UNC propose 25 vélos à la location aux étudiants. Ça prend petit à petit, mais là aussi, certains appréhendent de rouler sur la route. "La question de la piste cyclable est un handicap structurant pour le développement de ce mode de transport vers et depuis le campus", note Sylvian Raffard-Artigue.


    Benoît Mantez, professeur de sport à l’Université de Nouvelle-Calédonie, s’occupe de la gestion du parc de 25 vélos mis à la location à bas prix pour les étudiants. Photo A.-C.P.

    "Une absence de volonté politique"

    Alors à défaut d’une vraie piste, qui est demandée depuis 2013, Droit au vélo plaide pour l’aménagement d’une structure provisoire, bien moins coûteuse, "à peine quelques millions de francs", précise Julien Tantot. De quoi matérialiser la séparation de la voie par de la peinture et des bandes. Mais, l’association a reçu un refus de la part de la DITTT, le service du gouvernement en charge du dossier. "Soi-disant pour des raisons de sécurité, comme si créer une voie dédiée était moins sécure que pas d’aménagement du tout", déclare Julien Tantot, perplexe. L’incompréhension domine. "On se heurte à une absence de volonté politique claire." Et puis, "il y a les habitants de Nouville, une population souvent jeune et sans voiture, donc c’est un projet inclusif et qui devrait être prioritaire", insiste Laurence Haddou, référente écomobilité à l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE). Les études ont été menées et une majorité du financement serait assuré, ajoute Jean-Christophe Rigual, directeur adjoint de l’ACE, qui s’interroge sur les raisons qui ont mené à stopper le projet, "alors qu’il est financé par les fonds européens et de l’État, par l’intermédiaire de l’Ademe".


    Nolan et Melchior viennent d’arriver en Nouvelle-Calédonie afin de suivre en master en sports à l’UNC. Ils ont l’intention de louer un vélo toute l’année afin de pouvoir se déplacer à Nouméa. Photo A.-C.P.

    Aujourd’hui, Droit au vélo aimerait bien avoir un interlocuteur sur le sujet. "Il y a besoin de réinstaurer un vrai dialogue, parce qu’un coup on nous dit oui on va le faire et un coup c’est marche arrière. Ça fait quand même 12 ans qu’on nous mène en bateau sur ce projet", regrette Julien Tantot.

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