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  • | Crée le 05.08.2021 à 01h14 | Mis à jour le 05.08.2021 à 02h14
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    L'athlète bélarusse Krystsina Tsimanouskaya en compagnie du secrétaire d'état autrichien Magnus Brunner à l'aéroport de Vienne, le 4 août 2021 Florian SCHROETTER [APA/AFP]
    L'avion de la sprinteuse olympique bélarusse Krystsina Tsimanouskaya, qui a refusé de rentrer dans son pays par crainte pour sa sécurité, a atterri mercredi à l'aéroport de Vienne, a priori une simple escale sur la route de la Pologne qui lui a accordé un visa humanitaire.

    L'appareil de la compagnie Austrian Airlines, qui avait décollé plus tôt de Tokyo, s'est posé sur le tarmac peu après 15H00 locales (13H00 GMT), a constaté un journaliste de l'AFP.

    Un véhicule noir siglé VIP, suivi de deux voitures de police, attendait l'athlète de 24 ans pour l'escorter hors des regards, alors que de nombreux médias étaient présents sur place.

    La jeune femme, en conflit avec les autorités sportives de son pays, devait initialement prendre un vol direct Tokyo-Varsovie opéré par la compagnie polonaise LOT. Mais elle a changé d'itinéraire à la dernière minute, nouveau rebondissement dans cette affaire qui a dominé ces derniers jours l'actualité extra-sportive des Jeux de Tokyo.

    "Selon les informations dont nous disposons, il est prévu qu'elle reparte ce soir vers Varsovie", avait auparavant déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère autrichien des Affaires étrangères.

    Mais elle peut "bien entendu compter sur le soutien de Vienne si elle souhaite y déposer une demande d'asile", selon la même source, alors qu'un émissaire du gouvernement s'est rendu à sa rencontre, selon des photos officielles où on la voit apparaître en jeans et masque coloré.

    Au cours de son escale, elle ne s'exprimera pas devant la presse mais devrait prendre la parole jeudi à Varsovie, selon l'opposition bélarusse pro-démocratie.

    Double visa humanitaire

    La sprinteuse avait affirmé dimanche avoir échappé à un rapatriement forcé au Bélarus, quelques jours après avoir ouvertement critiqué la Fédération d'athlétisme de son pays en plein Jeux olympiques de Tokyo.

    Craignant de se retrouver en prison si elle rentrait au Bélarus, Krystsina Tsimanouskaya avait obtenu l'aide du Comité international olympique (CIO) et une protection policière alors qu'elle se trouvait à l'aéroport de Tokyo-Haneda.

    Elle s'est ensuite réfugiée à l'ambassade de Pologne dans la capitale japonaise. Pour des raisons de sécurité, les autorités polonaises n'avaient pas souhaité donner d'informations à l'avance sur son départ.

    Le gouvernement a annoncé mercredi avoir également accordé un visa humanitaire au mari de la sprinteuse, qui a fait part de sa "gratitude" dans une déclaration à l'AFP.

    Le CIO a initié une enquête officielle sur cette affaire. Le porte-parole Mark Adams a déclaré avoir reçu un rapport du comité olympique du Bélarus qui est "en cours d'évaluation".

    Selon l'athlète, sa fédération nationale voulait l'obliger au dernier moment à participer au relais 4x400 mètres aux Jeux olympiques de Tokyo, alors qu'elle était censée initialement courir le 100 mètres et le 200 mètres, une décision qui l'avait indignée.

    Mort suspecte en Ukraine

    Cet incident a suscité de nouvelles condamnations internationales du Bélarus, ancienne république soviétique dirigée d'une main de fer par le président Alexandre Loukachenko depuis 1994 et dont le fils est à la tête du comité national olympique.

    Le mouvement prodémocratie au Belarus, qui était devenu massif il y a un an, est durement réprimé par le pouvoir. Des milliers d'opposants ont été arrêtés ou ont dû s'exiler.

    Vitali Chychov, un militant bélarusse exilé en Ukraine, a été retrouvé pendu près de son domicile à Kiev, a annoncé mardi la police locale, selon qui il pourrait s'agir d'un "meurtre camouflé en suicide".

    En mai, les autorités bélarusses avaient arrêté un journaliste d'opposition en exil, Roman Protassevitch, en détournant l'avion de ligne à bord duquel il se trouvait, suscitant un tollé mondial.

    "Le régime de Loukachenko a tenté de commettre un nouvel acte de répression transnationale (...). De telles actions violent l'esprit olympique, sont un affront aux droits fondamentaux et ne peuvent être tolérées", avait réagi en début de semaine le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

    M. Loukachenko a aussi été accusé par le passé d'avoir formé des "escadrons de la mort" pour éliminer des adversaires.

    Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a dit avoir parlé à la sprinteuse. "La Pologne va continuer de soutenir activement la nation bélarusse toute entière, et les militants d'opposition persécutés", a-t-il écrit sur Facebook.

    burs-bg-anb/jf


    Krystsina Tsimanouskaya avant de prendre le vol Tokyo-Vienne, le 4 août 2021 à l'aéroport de Narita CHARLY TRIBALLEAU [AFP]


    L'athlète bélarusse Krystsina Tsimanouskaya lors des séries du 100 m dames des Jeux olympiques de Tokyo, le 30 juillet 2021 Giuseppe CACACE [AFP/Archives]

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