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    Justice
  • Lucie LEQUIER / AFP | Crée le 06.02.2024 à 15h09 | Mis à jour le 06.02.2024 à 15h45
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    L’informaticien australien Craig Wright, ici devant la Haute Cour de Londres le 5 février, assure être Satoshi Nakamoto, le pseudonyme du créateur du Bitcoin et auteur d’un livre blanc qui a introduit la crypto-monnaie dans le monde en 2008. Photo Daniel LEAL / AFP
    Le procès de Craig Wright, un Australien qui se revendique à l’origine du bitcoin, contre une organisation du secteur qui l’accuse d’imposture, s’est ouvert lundi à Londres sous l’œil de toute la cryptosphère.

    Impassible aux côtés de sa défense, l’informaticien et entrepreneur australien Craig Wright, 53 ans, cheveux bruns, costume rayé tiré au cordeau et forte carrure, s’est contenté d’écouter la présentation préliminaire, menée par la partie adverse, représentant une association d’acteurs du secteur.

    Pianotant parfois sur son portable ou levant occasionnellement les sourcils face aux documents décortiqués sur grand écran, l’homme d’affaires excentrique, qui se définit sur son site internet comme "mathématicien" et "pasteur" entre multiples casquettes, affichait un air confiant.

    Il sera entendu à partir de ce mardi durant six jours. Durant près d’un mois et demi, la Haute Cour de justice britannique s’attellera à déterminer si Craig Wright a oui ou non écrit le "livre blanc", un texte à l’origine du bitcoin publié sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto en octobre 2008.

    "Faketoshi" ?

    Celui qui a gagné auprès de ses détracteurs le surnom de "Faketoshi" (pour "faux Satoshi") revendique un copyright sur ce document fondateur, ainsi que sur le code de cette cryptomonnaie.

    "Un grand nombre de personnes du monde entier ont demandé accès à ce procès", a fait remarquer le juge James Mellor, notant également avoir reçu un message samedi soir d’un individu prétendant également être Satoshi Nakamoto.

    M. Wright fait aujourd’hui face à la Crypto Open Patent Alliance (Copa), une association qui vise la suppression des brevets sur les technologies liées aux cryptomonnaies, et qui réunit des poids lourds du secteur comme la plateforme d’échanges Coinbase et la société Block, spécialisée dans les paiements numériques et fondée par Jack Dorsey, cofondateur de Twitter.

    Anachronique

    "Un affabulateur" qui a présenté "un mensonge effronté": c’est ainsi que les avocats de la partie adverse affichent M. Wright, l’accusant d’avoir forgé et manipulé des documents qu’il a présentés pour prouver ses dires.

    La Copa avait intenté en avril 2021 une action en justice pour demander à un juge de déclarer que M. Wright n’est pas à l’origine du texte fondateur du bitcoin, et mettre ainsi un terme à ses revendications de droits de propriété intellectuelle. "Sur une période de près de dix ans, (M. Wright) a été fortement incité à prouver qu’il était Satoshi Nakamoto, mais a toujours échoué", a déclaré Jonathan Hough KC, un des avocats représentant la Copa.

    Dans les documents fournis par M. Wright, il note que le logiciel utilisé ne correspond pas à celui ayant permis de rédiger le "livre blanc" originel, selon les experts des deux parties, et que figurent des traces d’utilisation de l’intelligence artificielle conversationnelle ChatGPT.

    L’avocat représentant Copa a également émis des doutes sur le caractère fortuit de la découverte en fin d’année dernière d’un disque dur contenant des preuves supplémentaires.

    "La Copa n’a pas été capable d’apporter une quelconque preuve directe que le Dr Wright n’est pas Satoshi", a rétorqué son avocat Anthony Grabiner KC, niant que les documents présentés soient contrefaits, et prenant l’exact contrepied de la partie adverse.

    Une affaire qui en appelle une autre

    L’utilisation de machines virtuelles à distance explique par exemple d’après lui des incohérences de dates de modification dans certains documents. Citant le parcours éducatif et professionnel de son client, il a souligné que "le créateur du bitcoin présenterait nécessairement ces talents ou des talents similaires", liés au droit, aux transactions monétaires et à l’informatique.

    L’issue de cette affaire déterminera celle d’une autre, opposant M. Wright à 26 développeurs, des individus aussi bien que des sociétés comme la plateforme Coinbase, qu’il accuse d’avoir enfreint ses droits de propriété intellectuelle.

    Dans une affaire distincte, une société appartenant à M. Wright, Tulip Trading, basée aux Seychelles, a intenté une action en justice contre la Bitcoin Association et plusieurs développeurs, leur intimant de lui fournir l’accès des milliards de dollars en bitcoins qu’il assure posséder.

    Aujourd’hui la plus importante cryptomonnaie par la capitalisation, le bitcoin a introduit le principe de la blockchain – sorte de grand registre décentralisé sur lequel sont enregistrées l’ensemble des transactions en cryptomonnaies – et popularisé les devises numériques.

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