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  • | Crée le 15.05.2021 à 04h11 | Mis à jour le 15.05.2021 à 05h11
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    La principale agence fédérale de santé publique des Etats-Unis (CDC) a annoncé que les Américains vaccinés pouvaient désormais se découvrir le visage sans risque, en extérieur comme en intérieur JOEL SAGET [AFP]
    Masque ou pas masque? La levée par les autorités sanitaires américaines de la recommandation du port du masque pour les personnes vaccinées contre le Covid-19 a pris par surprise les responsables locaux, experts et entreprises aux Etats-Unis, provoquant vendredi de vifs débats et une certaine confusion dans le pays.

    Même au Congrès, des altercations ont éclaté, certains élus se voyant intimés de retirer leur masque, malgré les appels la veille de Joe Biden à ce que soient "traités avec gentillesse et respect" ceux préférant le garder.

    Ainsi, après l'annonce faite jeudi par la principale agence fédérale de santé publique du pays (CDC), la pratique a vite rattrapé la théorie.

    La directive, apparemment simple au premier abord, n'a en effet pas manqué de soulever un enchevêtrement questions, dans un pays qui fut longtemps l'épicentre de la pandémie, et où le débat autour du masque était devenu, au moment de sa généralisation il y a plus d'un an, un enjeu politique.

    Car les recommandations des CDC ne sont pas contraignantes: en plus de ne pas s'appliquer dans les transports et les hôpitaux, les autorités précisent qu'elles ne valent pas si le masque reste "requis par les lois et règles fédérales, étatiques, locales (...) y compris les directives des magasins et entreprises".

    Une situation qui a laissé patrons et décideurs locaux démunis, forcés de trancher entre recommandations scientifiques et inquiétudes d'Américains encore ébranlés par les répercussions du virus.

    "Avant, les masques étaient importants, et d'un coup ils ne le sont plus", s'est étonné à New York Ivan Matta, 47 ans, employé dans une entreprise de tourisme. "Ma crainte c'est, comment vous allez vérifier que les gens sont complètement vaccinés ou pas? Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ne vont plus utiliser le masque même s'ils ne sont pas vaccinés."

    Patchwork de règles

    A New York, mais aussi à Washington, les responsables ont sobrement indiqué qu'ils allaient "étudier" les nouvelles recommandations.

    Symbole de cet embarras, la Première dame Jill Biden, qui avait retiré son masque la veille lors de la visite d'un centre de vaccination ("On se sent tout nu!", s'était-elle exclamé), portait de nouveau la fameuse protection dans un musée de la capitale jeudi.

    Ailleurs, le patchwork continue: dans le Minnesota et en Pennsylvanie, les obligations en vigueur ont été immédiatement mises à jour. Dans le Connecticut, la nouvelle règle ne s'appliquera que la semaine prochaine.

    Au Texas, la recommandation ne changera finalement pas grand chose: l'obligation du port du masque y a été levée dès mars... y compris pour les non vaccinés.

    La question se pose également pour les chaînes de supermarchés, dont beaucoup avaient instauré l'obligation du port du masque à tous leurs clients.

    Les entreprises contactées par l'AFP étaient partagées: dans les usines de General Motors, le masque reste de rigueur le temps d'"étudier" les nouvelles recommandations. Il peut être tombé dans le casino Wynn à Las Vegas. Au contraire, dans les pharmacies Walgreens, le masque obligatoire est conservé "pour le moment".

    "Les recommandations des CDC entraînent de la confusion", s'est plaint le syndicat de la distribution UFCW. Les "travailleurs essentiels sont fréquemment exposés à des individus qui ne sont pas vaccinés et refusent de porter des masques. (...) Sont-ils supposés devenir les policiers de la vaccination?"

    Encourager la vaccination

    "Comment allons-nous savoir qui est vacciné et qui ne l'est pas? On ne saura pas", a tweeté Jennifer Nuzzo, épidémiologiste à Johns Hopkins. Aux Etats-Unis, un "passeport sanitaire" national a en effet clairement été écarté.

    "C'est pour cela que les masques vont probablement continuer à être requis dans les magasins", a-t-elle prédit.

    La plupart des scientifiques, qui considéraient que les recommandations sanitaires étaient depuis longtemps trop frileuses, ont pour autant applaudi les nouvelles annonces.

    Les vaccins sont efficaces contre les variants, permettent de réduire drastiquement la possibilité même d'être infecté (et non seulement de développer des symptômes), et dans les rares cas où la maladie se déclenche malgré tout, la charge virale est réduite, ont conclu des études.

    Elles montrent donc que les personnes vaccinées (près de 36% de la population aux Etats-Unis), ne se mettent donc ni elles, ni les autres, en danger, sans compter que les cas quotidiens ont fortement baissé.

    Par ailleurs, dans un pays où l'offre de vaccins surpasse désormais la demande, les autorités espèrent ainsi encourager les réticents à sauter le pas de la piqûre.

    Pour autant, certains experts ont émis des réserves, notamment pour les zones où les taux de transmission sont toujours élevés: "Donnez aux gens le temps de s'organiser", a regretté Linsey Marr, spécialiste de la transmission aérienne des virus.


    La Première dame Jill
    Biden et le directeur de la Smithsonian Institution Lonnie Bunch, au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines le 14 mai 2021 à Washington Brendan Smialowski [AFP]

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