- | Crée le 23.02.2023 à 12h05 | Mis à jour le 24.02.2023 à 01h33ImprimerLe Chilien Nicolas Zepeda s'installe devant la cour d'assises lors de son premier procès, le 29 mars 2022 à Besançon PATRICK HERTZOG [AFP/Archives]Le procès en appel du Chilien Nicolas Zepeda, rejugé à Vesoul pour l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki, a été renvoyé jeudi à une session d'assises "ultérieure", au grand dam des proches de la victime qui "n'espèrent plus rien".
L'arrêt de la cour d'assises d'appel de la Haute-Saône, lu par le président François Arnaud après environ deux heures de délibéré, ne donne pas de date.
"C'est une décision raisonnable. Nous sommes soulagés que la Cour nous ait suivis dans notre raisonnement", a réagi l'un des avocats de Nicolas Zepeda, Renaud Portejoie, qui défend le Chilien avec Julien Dreyfus.
Il a expliqué ne pas avoir pu s'entretenir sur le fond du dossier avec son client et juge "prématuré de s'avancer sur notre ligne de défense" avant d'avoir pu compulser un dossier "dense et compliqué", a-t-il ajouté.
De fait, en à peine deux matinées d'audience entièrement consacrées à des questions procédurales, l'accusé, qui encourt la réclusion à perpétuité, n'a pas pu être entendu sur les faits reprochés. Condamné en avril dernier par les assises du Doubs à 28 ans de réclusion, il a toujours clamé son innocence.
Nicolas Zepeda avait désigné mardi à la surprise générale Me Portejoie, après s'être présenté à l'ouverture du procès sans son avocat, Me Antoine Vey.
Ce renvoi, réclamé dans la matinée par la nouvelle défense de l'accusé qui veut plus de temps pour préparer le dossier, va être "matériellement compliqué" à organiser, a estimé auprès de l'AFP l'avocat général, Etienne Manteaux, qui avait requis un report du procès à lundi.
"Incompréhension"
Il va en effet être délicat de trouver un créneau, les prochaines sessions d'assises à Vesoul étant bouclées, a ajouté le magistrat qui avait fustigé "la duplicité sans limite" de Nicolas Zepeda, "responsable" selon lui de la situation qui a abouti à ce renvoi.
Le visage grave, il s'est penché vers la mère et les deux soeurs de Narumi en pleurs pour leur expliquer les conséquences juridiques du renvoi.
Leur avocate, Me Sylvie Galley, a fait part de leur "désœuvrement" et de leur "incompréhension".
"Nous nous attendons à tout maintenant de la part de Nicolas Zepeda", a-t-elle déclaré, expliquant que les proches de Narumi "ont compris violemment qu'il n'y avait plus rien à espérer de ce procès en appel", ni "aveux" ni "révélations".
Nicolas Zepeda et ses avocats, qui avaient déjà obtenu un premier report de mardi à jeudi, ont demandé jeudi un deuxième délai: ils sont selon eux arrivés dans l'affaire bien trop tardivement pour digérer le dossier et défendre correctement l'accusé.
"Je souhaite un vrai procès", avait lancé en français aux neuf jurés Nicolas Zepeda, vêtu d'une polaire noire sur chemise sombre, s'excusant pour son accent.
"Ma mission n'est pas difficile, elle est strictement impossible", avait déclaré Me Portejoie, réclamant un renvoi à une "session (d'assises) ultérieure" et se disant "conscient" des enjeux liés à ce procès labellisé "Grand Procès" par le ministère de la Justice, fruit d'une longue et coûteuse organisation.
Imbroglio
Un imbroglio autour du départ de Me Vey s'est en tout cas fait jour : alors que le ténor parisien avait indiqué dans une lettre lue à l'audience mardi que son client avait mis fin à son mandat, Me Portejoie a affirmé au contraire que c'est Me Vey qui se serait lui-même déporté en invoquant "sa clause de conscience".
"Je n'ai pas enlevé la désignation de Me Vey", a assuré le Chilien de 32 ans.
Contacté par l'AFP, le cabinet de Me Vey n'a pas fait de commentaires.
Etudiante japonaise de 21 ans, Narumi Kurosaki avait rencontré l'accusé lorsqu'ils étudiaient au Japon. Arrivée à Besançon à l'été 2016 pour y apprendre le français, elle avait ensuite rompu avec lui.
Sans la prévenir, le Chilien l'avait retrouvée à Besançon et avait passé avec elle la nuit du 4 au 5 décembre 2016 durant laquelle des témoins disent avoir entendu dans la résidence universitaire des "hurlements" et un bruit sourd.
La jeune femme a depuis disparu. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Le président de la cour d'assises de Haute-Saône, François Arnaud, ouvre le procès en appel du Chilien Nicolas Zepeda, le 21 février 2023 à Vésoul Sébastien BOZON [AFP]
Humberto et Ana Luz Zepeda, les parents du Chilien Nicolas Zepeda accusé du meurtre de son ex-petite amie japonaise, le 21 février 2023 à Vesoul Sébastien BOZON [AFP]MERCI DE VOUS IDENTIFIER
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