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  • L Calédonie | Crée le 08.06.2025 à 09h00 | Mis à jour le 08.06.2025 à 09h00
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    Culpabiliser pour un projet inachevé ou pour ne pas avoir répondu à tous les messages à temps... Ces pensées sont fréquentes chez de nombreuses femmes, au point que la culpabilité semble parfois constituer une seconde nature. Mais pourquoi ce sentiment est-il si présent chez elles ? Est-il inné ou résulte-t-il d'un conditionnement social ? Plongée dans les racines culturelles et sociales de ce phénomène complexe. Un article de notre partenaire le magazine L Calédonie, paru en mars 2025.

    La culpabilité est une émotion universelle, mais elle n'est pas ressentie de manière égale par tout le monde. Selon de nombreuses études psychologiques, les femmes tendent à éprouver davantage de culpabilité que les hommes. Cela ne découle pas d'une prédisposition biologique, mais plutôt d'un conditionnement culturel transmis dès l'enfance. A commencer par des attentes genrées dès le plus jeune âge comme le rôle de " caregiver " imposé tôt : les filles sont souvent encouragées à prendre soin des autres, à être attentionnées et serviables. Quand elles ne répondent pas à ces attentes, elles peuvent se sentir inadéquates. Sans oublier les messages implicites ! Des phrases comme " Sois gentille ", " Pense aux autres avant toi ", ou encore " Une fille bien fait  attention à son comportement " façonnent une vision de soi basée sur le devoir et la responsabilité. A cela s'ajoute le poids des normes sociales : dans de nombreuses cultures, les femmes sont perçues comme les gardiennes de l'harmonie familiale et sociale. Cette attente crée une pression invisible mais constante : une femme qui échoue dans ces domaines peut être perçue – et se percevoir – comme fautive.

    La charge mentale : un terrain fertile pour la culpabilité

    La " charge mentale ", ce fardeau invisible de gestion et de planification des tâches domestiques et familiales, pèse majoritairement sur les femmes. Les femmes actives jonglent souvent entre leur carrière et leurs responsabilités domestiques, avec l'impression qu'elles doivent exceller dans les deux domaines. Lorsque cela devient difficile (et c'est inévitable), la culpabilité pointe. Et paf, double peine ! Car on se doit d'être parfaite : réussir professionnellement, être une mère exemplaire, avoir un corps " acceptable ",

    et entretenir une vie sociale : le modèle de " superwoman " est une source inépuisable de pression.

    La culture du Toujours plus et des injonctions sociétales

    Dans un monde hyperconnecté, les réseaux sociaux exposent constamment les femmes à des modèles de perfection : la collègue qui réussit  brillamment, l'amie qui prépare des repas maison bio et équilibrés pour sa famille, l'influenceuse qui semble parfaitement heureuse et épanouie. Cette comparaison incessante alimente un sentiment d'insuffisance et, par extension, de culpabilité. Et depuis des décennies, les publicités, films et séries cultivent l'image de la femme parfaite : élégante, souriante,  organisée. Les médias véhiculent ainsi l'idée que " ne pas être à la hauteur " est une faute personnelle.


    Photo L Calédonie

    Déconstruire la culpabilité : comment s'en libérer?

    Si la culpabilité féminine est profondément enracinée dans des normes culturelles et sociales, il est possible de la déconstruire. Voici quelques pistes pour s'alléger :

    - Identifier les injonctions intériorisées. Prenez conscience des attentes que vous vous imposez. Demandez-vous : " Est-ce que je veux vraiment cela, ou est-ce une pression extérieure ? ".

    - Accepter l'imperfection. Rappelez-vous que personne n'est parfait. Lâcher prise sur certains aspects de votre vie n'est pas un échec, mais une preuve de maturité et d'autocompassion.

    - Partager la charge mentale. Communiquez avec votre entourage, notamment au sein de votre foyer. Déléguer n'est pas un aveu

    de faiblesse, mais une manière saine de partager les responsabilités.

    - Réduire l'impact des réseaux sociaux. Faites le tri dans vos abonnements et limitez votre temps d'écran. Entourez-vous de  contenus qui valorisent la diversité, l'authenticité et la bienveillance.

    - Cultiver une relation bienveillante avec soi-même. Apprenez à célébrer vos réussites, même petites, et à vous pardonner vos erreurs. Adoptez des pratiques comme la méditation ou l'écriture pour vous recentrer sur vos besoins et vos valeurs.

    Vers une libération collective

    La culpabilité ressentie par les femmes n'est pas une fatalité, mais le résultat d'un conditionnement culturel qui peut être  déconstruit. En identifiant ces mécanismes et en revendiquant leur droit à l'imperfection, les femmes peuvent s'alléger d'un poids invisible mais pesant. C'est un travail individuel, mais aussi collectif, pour redéfinir les normes sociales et offrir à toutes une  véritable liberté d'être soi-même.


    UNE MAGAZINE L CALEDONIE N°4 - MARS 2025 Photo L CALEDONIE - Photo Marc Le Chelard

    Note

    Retrouvez le numéro 4 du magazine L Calédonie, paru en mars 2025, dans de nombreux points de vente, et sur la page Facebook L Calédonie magazine.

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