Technicien de formation dans l’ingénierie du traitement des eaux et de l’assainissement et gérant du bureau d’études et d’ingénierie Kwepu, qu’il a créé en 2009, Paul Neköeng est un adepte du travail participatif. En 2018, l’obtention de son diplôme Must HEC Paris coïncide avec la consécration du miel de Lifou, qui rafle la médaille d’or du concours général au Salon international de l’agriculture de Paris.

Passionné par la valorisation des ressources locales, l’entrepreneur originaire de Lifou y voit l’opportunité de donner corps à un projet mûri depuis 2014 avec Philippe Xuma, agent sanitaire apicole agréé, et Danielle Atti, alors salariée de l’IEOM. À l’époque, ils réfléchissent déjà à créer une miellerie à Lifou.

Un modèle économique équitable, écologique et participatif

En 2019, la Case du miel voit le jour. Son ambition : fédérer les apiculteurs de Lifou et structurer les professionnels au niveau local, avant de s’étendre à ceux de l’ensemble du territoire, pour créer une filière d’excellence qui fixe la population. Elle regroupe alors quatre apiculteurs de l’île contre une vingtaine aujourd’hui. "On achète le kilo de miel récolté à un prix attractif et on propose une offre complète depuis la récolte des cadres jusqu’à la mise en pot avec une valorisation du travail de l’apiculteur grâce à un travail de communication, de marketing et de commercialisation", souligne Paul Neköeng.

La centralisation de la production et la mutualisation des moyens permettent de garantir la qualité du produit et d’optimiser les coûts de production. En plus de ses 120 ruches propres, la Case du miel accompagne et sensibilise les apiculteurs dans leur montée en compétences. Le miel toutes fleurs de Lifou représente 10 % de la production totale de la Nouvelle-Calédonie.

Une reconnaissance (inter) nationale

La Case du miel, qui a su s’imposer comme un acteur incontournable du secteur apicole calédonien, engrange les médailles au Salon international de l’agriculture de Paris depuis 2017 dont l’argent (2024) et l’or (2025). Face à un marché local saturé, le défi consiste désormais à conquérir de nouveaux marchés à l’international. Accompagnée par la Team France Export et Business France, la Case du miel a représenté la Nouvelle-Calédonie au salon Food & Beverage de Singapour en avril, marquant une étape importante dans son ambition de se développer à l’export. "On doit prouver que nous avons un produit d’exception et Singapour représente une porte d’entrée pour la région de l’Asie du Sud-Est." La société, qui commercialise ses produits sous la marque UMA et vise une clientèle de niche, a décroché une première commande de 100 kg pour une distribution en épicerie fine. Elle ambitionne d’exporter 10 tonnes de miel par an dès 2027 et a répondu à un appel à projets de BPI France pour être accompagnée dans sa démarche à l’export.