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  • Baptiste Gouret | Crée le 13.02.2024 à 17h42 | Mis à jour le 13.02.2024 à 18h14
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    Environ 600 entreprises sous-traitantes travaillent quotidiennement pour l’usine KNS. Photo Archives LNC
    Si l’emploi des 1 250 salariés de KNS est assuré pour les prochains mois, l’avenir est bien plus incertain du côté des 600 sous-traitants qui travaillent quotidiennement pour l’usine du Nord. Les contrats seront suspendus à la fin du mois. Certains participeront à la mise en sommeil du complexe, mais l’activité sera largement ralentie.

    Au lendemain de l’annonce d’une mise en sommeil du complexe de Koniambo, la nouvelle n’est pas prêt d'être digérée par les sous-traitants de KNS. "On est encore sous le choc", lâche Fabrice Jeandin, gérant du groupe EPC, en charge de la maintenance des moyens d’accès (cordes, échafaudages…) au sein de l’usine. La sidération rivalise avec l’inquiétude chez les 600 entreprises qui travaillent chaque jour pour le complexe du Nord. Des craintes alimentées par l’absence de perspectives immédiates. "On attend, on essaie d’avoir des informations mais pour l’instant il faut admettre qu’on est dans le flou total", souligne Gianni Song, gérant de 2TCR Nord, société d’une trentaine d’employés chargée de la maintenance des bâtiments de KNS.

    Pris de court par la fuite, lundi soir, d’un document interne annonçant la mise en sommeil de l’usine, la direction de KNS a réservé ses premières annonces à ses salariés. Les sous-traitants, eux, ont dû patienter jusqu’à ce mardi, en début d’après-midi, pour assister à une réunion regroupant une cinquantaine de leurs représentants et la direction. L’information qui en est ressortie n’augure rien de bon : "On nous a annoncé que les financements s’arrêteraient à la fin du mois, les contrats seront donc suspendus", dévoile Fabrice Jeandin. Selon la direction, une liste de sous-traitants retenus pour participer à la mise en sommeil de l’usine sera élaborée dans les prochains jours ou semaines. "Ils procéderont par bons de commande", poursuit le gérant du groupe EPC, qui représente une centaine d’emplois désormais menacés.

    Des savoir-faire menacés

    Pour les sous-traitants, le défi va désormais consister à tenir le coup pendant cette "phase de transition" et la recherche d’un nouvel industriel qui relancera l’activité. Car même pour ceux qui participeront à la mise en sommeil, l’activité risque d’être réduite à peau de chagrin. Une situation inquiétante, quand on sait qu’une grande partie des entreprises sous-traitantes ont pour seul client KNS. "On n’a pas formé 400 échafaudeurs et cordistes pour les perdre du jour au lendemain", reprend Fabrice Jeandin, qui entend faire le dos rond en attendant que la tempête passe. "On va opérer de la meilleure manière pour redémarrer l’activité au moment venu."

    Reste à espérer que cette période soit la plus courte possible. Car au-delà d’une perte d’activité économique aux conséquences désastreuses, un délai trop long dans la recherche d’un repreneur pourrait entraîner une disparation des savoir-faire. "Il faut espérer qu’on ne va pas perdre dans la nature notre main-d’œuvre locale qualifiée."

    Des réunions se tiendront dans les prochains jours pour définir les besoins à venir de KNS. "La direction a toujours été transparente avec nous", salue Fabrice Jeandin.

    Dans leur désarroi, les sous-traitants tournent désormais leurs regards vers les responsables politiques. Alors qu’une solution a été trouvée pour assurer l’emploi des salariés de KNS pendant les six prochains mois, ils espèrent qu’une aide leur sera également apportée afin de garantir la pérennité de leurs entreprises.

    Le gouvernement active la cellule de suivi et d’accompagnement

    Le 29 janvier, le gouvernement annonçait la création d’une "cellule de suivi et de soutien, destinée à accompagner les acteurs économiques, les salariés et les entreprises qui se retrouvent confrontés à une perte importante d’activité voire à la suppression d’emplois". Deux semaines plus tard, ce dispositif prend tout son sens, alors que KNS a annoncé la mise en sommeil de l’usine du Nord dans les prochains jours. Ainsi, une première réunion de travail a eu lieu ce mardi 13 février, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. En présence des représentants des trois provinces, de deux associations de maire et de l’État, elle a "notamment permis d’examiner la situation des trois opérateurs miniers à l’issue des discussions qui ont eu lieu entre l’État, la SLN, Prony Resources et Koniambo Nickel".

    Du répit pour Prony Resources et la SLN ?

    Si la situation de KNS semble très inquiétante, "la SLN et Prony Resources ont obtenu un répit, jusqu’au mois d’avril pour le premier, août pour le second", a annoncé le gouvernement. Des échéances qui n’ont toutefois pas été confirmées par les industriels et même démenties par des responsables politiques.

    Au terme de cette première réunion, un travail de "recueil d’informations, de recensement des besoins et de diagnostic" va être mené d’ici la prochaine réunion, programmée mardi 20 février. La cellule se réunira ensuite tous les mardis afin de rechercher les "solutions pour répondre aux besoins des salariés, des entreprises et de la filière nickel dans son ensemble".

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