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  • Anthony Tejero | Crée le 05.12.2023 à 13h39 | Mis à jour le 05.12.2023 à 14h09
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    Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont notamment visité le site de l’usine du Sud de Prony Ressources, le 25 novembre dernier. Photo Anthony Tejero
    Les élus des groupes Les Loyalistes et Le Rassemblement adressent une lettre au président du Congrès pour lui demander que le projet de loi du pays de révision du code minier permettant l’exportation de minerai des réserves métallurgiques "soit examiné au plus vite". Ce point est d’ailleurs à la base du projet d’accord de sauvetage des usines, dit "pacte du nickel" annoncé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. La déclassification de ces réserves est même la "condition sine qua non" pour que l’État intervienne financièrement auprès des usines au bord de la faillite.

    Alors que les trois usines de nickel sont au bord de la faillite, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, en déplacement sur la Grande Terre, du 25 au 27 novembre dernier, a annoncé vouloir mettre en place un "pacte du nickel calédonien" dès le début du mois de janvier pour sauver la filière et ses milliers d’emplois.

    Ce projet d’accord repose sur trois piliers : l’ouverture des exploitations et des exportations de la ressource ; l’amélioration des coûts de l’énergie ; et enfin la diversification des débouchés économiques, notamment vers les marchés européens.

    Son pacte prévoit donc, en premier lieu, de puiser dans les ressources métallurgiques du pays, que la loi interdit d’utiliser actuellement (lire par ailleurs), afin de retrouver le chemin de la rentabilité du modèle industriel. C’est d’ailleurs la "condition sine qua non" à ce que l’État consente "à faire un chèque" pour renflouer les usines (qui ont un besoin immédiat de 180 milliards de francs) et pour, à plus long terme, subventionner la transition énergétique des trois sites.

    Si un consensus semble loin d’être trouvé entre la province Nord et la province Sud (qui y est favorable), cet accord implique d’abord qu’une majorité se dégage au Congrès sur le sujet pour déclassifier ces réserves en modifiant le code minier.

    Dans ce contexte, l’intergroupe Les Loyalistes et Le Rassemblement interpelle le président du Congrès Roch Wamytan pour lui demander "de réunir les chefs de groupes et les élus hors groupe de façon à discuter de ce sujet" et ce en vue de le mettre "au plus vite" à l’ordre du jour d’une prochaine séance.

    Un projet de loi du pays déposé depuis 2020

    L’intergroupe rappelle, par voie de communiqué, avoir déjà, le 13 octobre dernier, demandé l’examen en commission et en séance publique du projet de loi du pays portant modification du code minier visant à autoriser l’exportation de ce minerai dit " fatal ", car non exploitable localement, à partir de ces fameuses réserves métallurgiques. Projet de loi du pays déposé sur le bureau du Congrès depuis 2020.

    " Nous vous indiquions alors à quel point, dans une phase très difficile pour nos trois acteurs industriels, la possibilité d’exporter du minerai inexploitable localement constituait une manne financière déterminante et susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène aux opérateurs industriels", précise l’intergroupe, qui rappelle que Bruno Le Maire, a mis à travers son projet de pacte du nickel "les élus face à leurs responsabilités" et qui espère ainsi que Roch Wamytan sera "un élément fédérateur pour aboutir à une décision unanime et consensuelle sur cette loi du pays aujourd’hui essentielle."

    Que sont ces ressources métallurgiques ?

    Actuellement, ces ressources métallurgiques inutilisées reposent sur trois sites de la Grande Terre : à Tiébaghi (pour la SLN), à Koniambo (pour KNS) et à Prony (pour l’usine du Sud). Mais alors pourquoi ce minerai, que le ministre souhaite voir déclassifié afin de pouvoir l’exporter en produit brut et ainsi apporter du cash aux usines, n’est-il pas utilisé ?

    "Des réserves énormes"

    "Ces ensembles de gisements ne sont aujourd’hui pas exportables car ils sont adossés à un projet industriel. Autrement dit, le code minier prévoit qu’il doit être stocké en attendant que l’on ait trouvé une évolution technologique qui permettrait, à plus long terme, de le valoriser localement, explique Alcide Ponga, vice-président du Syndicat des industriels miniers. Dans ce minerai, il y a toute une partie qui ne peut pas être traitée car sa chimie ou ses propriétés ne sont pas compatibles avec nos process actuels. Cela peut être lié à des teneurs trop fortes, ou au contraire trop faibles, etc. Ce minerai, dont les réserves sont énormes, reste donc en verse."

    Et c’est la raison pour laquelle Bruno Le Maire souhaite que le Congrès modifie "au plus vite" le code minier afin de déclassifier ces réserves. En échange, le ministre acceptera une "demande légitime" du président du gouvernement Louis Mapou, à savoir faire évaluer les montants financiers que les acteurs pourraient tirer de ces fameuses ressources.

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