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  • AFP | Crée le 25.03.2024 à 08h39 | Mis à jour le 25.03.2024 à 08h39
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    De nombreuses personnes sont venues se recueillir devant le Crocus city hall après l’attaque qui a fait au moins 137 morts vendredi. Dimanche a été décrété jour de deuil national par les autorités russes. Photo Sergei VEDYASHKIN / AFP
    La Russie a observé dimanche une journée de deuil après le massacre dans une salle de concert près de Moscou qui a fait au moins 137 morts, l’attaque la plus meurtrière sur le sol européen revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

    En Russie, ce dimanche a été décrété journée de deuil national par la présidence. Les drapeaux étaient en berne, après l’attaque qui a fait au moins 137 morts au Crocus City Hall. Si le massacre a bien été revendiqué par l’Etat islamique, les autorités russes n’avaient toujours pas évoqué dimanche la responsabilité de ce groupe, citant à l’inverse une piste ukrainienne. Les services de santé ont indiqué dimanche soir que le nombre de blessés avait été réévalué à 182, dont 101 étaient toujours hospitalisés. Les enquêteurs ont continué de fouiller les décombres du bâtiment qui a été ravagé par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants.

    Vladimir Poutine, qui s’est exprimé une fois samedi, près de 24 heures après les faits, n’a pas fait de nouvelle déclaration mais a allumé un cierge à la chapelle de sa résidence près de Moscou, selon son porte-parole, cité par les agences russes.

    Une vidéo avec quatre tueurs présumés

    Les policiers ont en outre retrouvé quelque 500 balles, deux fusils d’assaut Kalachnikov et 28 chargeurs sur les lieux de la tragédie, précisant qu’ils appartenaient "aux assaillants".

    Le Comité d’enquête a également diffusé une vidéo montrant des agents masqués et en treillis amenant au siège de cet organe les quatre tueurs présumés, arrêtés la veille. Les hommes ont les yeux bandés et sont forcés de marcher pliés en deux, les mains attachées dans le dos.

    Selon les agences de presse russes, deux premiers suspects, inculpés pour "terrorisme" et encourant la prison à perpétuité, ont été amenés devant un tribunal de la capitale russe.

    Le tribunal Basmanny a diffusé une vidéo montrant des policiers amenant les deux suspects menottés dans la salle d’audience, ainsi que des photographies des mêmes hommes assis dans la cage de verre réservée aux accusés.

    L’un des deux suspects a un bandage à l’oreille, comme sur de précédentes vidéos de l’arrestation des suspects diffusées par les enquêteurs, où trois d’entre eux apparaissaient avec du sang sur le visage.

    Aucune indication n’a été donnée quant au sort de sept autres personnes dont l’arrestation a été annoncée samedi, mais dont le rôle présumé dans l’attaque n’a pas été précisé.

    Le Comité d’enquête, un puissant organe d’investigation, n’a pas mentionné la revendication formulée dès vendredi par le groupe jihadiste Etat islamique.

    Il n’a rien dit non plus dimanche de l’Ukraine, alors que Vladimir Poutine et ses services spéciaux (FSB) avaient évoqué cette piste, car, selon eux, les tueurs présumés tentaient de rejoindre le territoire ukrainien.

    Attaque la plus meurtrière

    Cette attaque est la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d’années, et la plus sanglante revendiquée par l’EI en Europe.

    Le groupe jihadiste, que la Russie combat en Syrie et qui est actif dans le Caucase russe, a déjà commis des attentats de moindre ampleur dans le pays depuis la fin des années 2010.

    Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a estimé dimanche que l’EI portait "seul la responsabilité de cette attaque. Il n’y avait aucune implication ukrainienne".

    Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a aussi mis en doute la version de M. Poutine, disant avoir "très peu confiance" en la parole des autorités russes.

    Dimanche, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a affirmé que le président russe "est un menteur pathologique".

    "Il tente maintenant de lier l’Ukraine ou des pays occidentaux au massacre de Moscou, sans aucune preuve […] Son but est de motiver les Russes pour mourir dans leur guerre insensée et criminelle contre l’Ukraine", a-t-il ajouté.


    A Donetsk, en Ukraine, des gens ont allumé des bougies lors d’un rassemblement commémoratif. Photo Valery MELNIKOV / AFP

    Quelques jours avant l’attentat, M. Poutine avait qualifié de "provocation" des mises en garde américaines quant à une attaque terroriste en préparation en Russie.

    Selon le groupe Site, spécialisé dans la recherche antiterroriste, une vidéo apparemment tournée par les assaillants a été diffusée sur des comptes de réseaux sociaux habituellement utilisés par l’EI.

    On y voit plusieurs individus aux visages floutés, armés de fusils d’assaut et de couteaux, dans ce qui semble être le Crocus City Hall. Ils tirent plusieurs rafales, de nombreux corps inertes jonchent le sol et on aperçoit un début d’incendie en arrière-plan.

    "Plus de joie"

    Dans les rues de Moscou, les avis étaient partagés quant à l’implication de l’Ukraine, pays que l’armée russe a attaqué en février 2022.

    "L’Ukraine commet aussi des actes terroristes mais là, ça rassemble plus à ce que font les islamistes. Je ne crois pas à la version de la participation de l’Ukraine", a insisté Vomik Aliev, étudiant en médecine de 22 ans.

    Pour Valéry Tchernov, 52 ans, c’est tout autre chose. "Qui est derrière (les assaillants) ? Les ennemis de la Russie et de Poutine pour déstabiliser le pouvoir, concrètement c’est possible (que) l’Ukraine et les Occidentaux" aient utilisé EI, a-t-il estimé.

    Autre question en suspens, la nationalité des tireurs. Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains sont originaires du Tadjikistan, pays confronté à l’EI et voisin de l’Afghanistan.

    Le président tadjik Emomali Rakhmon et M. Poutine se sont entretenus dimanche et ont décidé d'"intensifier" leur coopération antiterroriste.

    La capitale russe marquait, elle, le deuil national décrété par la présidence. Les drapeaux étaient en berne, de nombreux lieux de divertissements fermés et les restaurants ont promis de reverser leur recette du jour aux victimes.

    Des affiches sont apparues montrant une bougie sur fond noir et l’inscription "Crocus City Hall. 22/03/2024. Nous sommes en deuil…".

    "Les gens ne sourient plus ici, il n’y a plus de joie", dit Valentina Karenina, 73 ans, originaire de Sibérie et de passage à Moscou.

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