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  • Tsiresena Manjakahery/AFP | Crée le 12.03.2019 à 04h25 | Mis à jour le 13.03.2019 à 16h01
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    Le taux actuel de vaccination du pays atteint seulement 57 %.Photo Mamyrael/AFP
    Madagascar. Elle a 2 ans mais le poids d’un nourrisson de 4 mois seulement. Dans un hôpital de Madagascar, la petite Franceline lutte difficilement contre la rougeole que la malnutrition ambiante a transformé en une épidémie meurtrière.

    «Franceline est atteinte de malnutrition sévère et n’a pas été vaccinée », diagnostique le médecin-chef du centre, Hollande Robisoa, « elle a contracté la forme compliquée de la rougeole et elle en serait morte si elle n’avait pas été soignée ici ». Sous perfusion, la fillette n’a eu la vie sauve que parce que sa mère de 32 ans, Soa Robertine, a eu la force de faire en charrette les 25 kilomètres qui séparent son domicile du centre de santé d’Anivorano-nord, dans le nord de la Grande Ile.

    Sans ce voyage, les complications respiratoires ou neurologiques du virus auraient été fatales à sa fille. De fait beaucoup d’enfants malgaches ne survivent pas.

    Les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) font froid dans le dos. De septembre à février, plus de 79 000 cas de rougeole ont été enregistrés à Madagascar, dont 926 mortels.

    Le centre de soins d’Anivorano-nord a accueilli 510 patients atteints de « kitrotro » ou « kisaosy », les deux appellations locales de la maladie. Officiellement, seuls quatre en sont morts.

    Un nombre bien inférieur à la réalité, jugent de nombreux habitants de la ville, où les rumeurs vont bon train.

     

    Epidémie majeure

    « Pris de panique, j’ai décidé de venir faire vacciner mes deux enfants de 5 et 6 ans », explique Sylvain Randriamaro, 46 ans, dans la salle d’attente de l’hôpital. Un an à peine après une vague de peste qui a fait plus de 200 morts et ravivé des terreurs d’un autre siècle, voilà l’île de l’océan Indien confrontée à une autre crise sanitaire.

    « C’est une épidémie majeure », constate sobrement le Dr Vincent Sodjinou, de l’antenne malgache de l’OMS. « Pendant près d’une décennie, les couvertures vaccinales n’ont pas été à la hauteur des attentes et ont augmenté, sur plusieurs générations, le nombre de personnes non protégées ».

    Le taux actuel de vaccination du pays atteint seulement 57 %.

    La promiscuité sociale en cause

    La rougeole relève de l’infection bénigne si ses symptômes comme la fièvre et la toux sont traités à temps.

    Sinon, des maladies opportunistes - infections respiratoires ou diarrhées - profitent de la fragilité des malades.

    A Madagascar, où la moitié (47 %) des enfants de moins de 5 ans souffre de malnutrition chronique, elles font des ravages.

    « Il est souvent dit que la malnutrition fait le lit de la rougeole », confirme le Dr Sodjinou. Le service de pédiatrie de l’hôpital militaire d’Antsiranana, au nord d’Anivorano, déborde d’enfants malnutris.

    « Normalement, nous ne traitons ici qu’un cas de rougeole tous les deux mois », note son chef, le Dr Ravohavy Setriny Mahatsangy, « depuis décembre nous en sommes déjà à 444 ».

    Au banc des accusés, il cite « la promiscuité sociale, qui facilite la propagation de la maladie, le refus de se faire soigner dans un hôpital et les réticences à la vaccination ».

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