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  • AFP | Crée le 18.03.2024 à 08h26 | Mis à jour le 18.03.2024 à 08h26
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    Avec plus de 87 % des voix, le président russe Vladimir Poutine a été réélu pour un cinquième mandat. Photo AFP
    Vladimir Poutine a remporté, selon de premières données, avec quelque 87 % des voix une présidentielle qui avait été calibrée pour garantir son triomphe, en l’absence d’une opposition décimée par la répression et n’ayant même pas pu présenter de candidat.

    "Soutien colossal", "consolidation incroyable" de la société : la télévision russe multipliait les superlatifs pour décrire la victoire avec plus de 97 % des voix du chef de l’Etat, après une élection dont l’opposition avait été exclue après une répression sans merci.

    Et d’après la Commission électorale russe, le maître du Kremlin a réuni 87,47 % des voix après le dépouillement des suffrages dans 36,3 % des bureaux de vote. Un record pour celui qui avait toujours recueilli entre 64 et 68 % des suffrages aux scrutins précédents.

    L’ex-président et numéro 2 du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a salué dimanche "la victoire éclatante" de M. Poutine. "La Russie a fait son choix", s’est félicitée la cheffe de la Commission électorale, Ella Pamfilova, annonçant en outre une participation record de 74,22 %.

    Le Kremlin a dit aux médias russes que M. Poutine était informé de ces résultats préliminaires.

    L’équipe de l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison, a en revanche dénoncé un score n’ayant "pas de lien avec la réalité".

    L’Ukraine en toile de fond

    Le pouvoir avait martelé au préalable que le peuple russe devait être "uni" derrière son leader, présentant le conflit ukrainien comme ourdi par les Occidentaux pour détruire la Russie. L’assaut contre l’Ukraine, déclenché par Vladimir Poutine en février 2022 et qui n’a pas d’issue en vue malgré ses dizaines de milliers de morts, était quant à lui en toile de fond du vote, d’autant que les attaques sur le territoire russe se sont multipliées cette semaine.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que M. Poutine était un homme "ivre de pouvoir" qui veut "régner éternellement".

    La Pologne et le Royaume-Uni ont pour leur part jugé que la présidentielle russe n’avait été ni "libre", ni "équitable", Varsovie concluant qu’elle n’était donc "pas légale".

    En Russie, les autorités n’ont pas laissé de place aux contradicteurs du pouvoir : les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu’il s’agisse de l’Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d’Alexeï Navalny dans une prison de l’Arctique mi-février.

    Dans ce contexte, l’épouse du défunt détracteur n°1 de Vladimir Poutine, Ioulia Navalnaïa, avait appelé ses partisans à se montrer en nombre en allant tous voter au même moment, à midi dimanche, contre le président russe.

    "J’ai écrit Navalny"

    Elle-même a voté après plusieurs heures d’attente dans une foule immense à l’ambassade de Russie à Berlin. "J’ai écrit (sur le bulletin de vote) le nom Navalny parce qu’il n’est pas possible […] qu’un mois avant les élections, le principal opposant à Poutine, déjà emprisonné, soit tué", a-t-elle expliqué à la presse après avoir voté.

    Ses soutiens ont scandé "Ioulia, Ioulia, nous sommes avec toi !", a constaté sur place l’AFP. Elle a également qualifié M. Poutine de "tueur" et de "gangster".

    Devant de nombreuses autres ambassades russes, des foules importantes sont allées voter à midi à travers le monde, des dizaines de milliers de Russes s’étant exilés depuis le début de l’assaut contre l’Ukraine à cause de la répression et de la peur d’être mobilisés dans l’armée.

    Par endroits à Moscou, comme à Saint-Pétersbourg, des queues importantes se sont formées à l’heure dite. Mais devant d’autres bureaux de vote, l’affluence ne semblait pas particulièrement élevée.

    Dans le quartier moscovite de Marino, devant le bureau où Alexeï Navalny votait naguère, quelques dizaines de personnes ont répondu à l’appel.

    "J’ai pu rencontrer quelques personnes, leur parler et j’ai senti qu’elles pensaient la même chose que moi. Je ne suis pas seule", explique Olga, 52 ans, avant de partir avec son fils pour se recueillir sur la tombe de l’opposant, inhumé dans le quartier.

    Dans le cimetière, des dizaines de personnes ont défilé, déposant des fleurs fraîches sur la sépulture ainsi que des bulletins sur lesquels avait été ajouté le nom de Navalny.

    Dans l’ensemble, la mobilisation de l’opposition s’est déroulée dans le calme mais l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi de la répression, a fait état d’au moins 77 interpellations en Russie pour diverses formes d’actions de protestation électorales.

    Frappes et incursions

    La porte-parole de la diplomatie russe a quant à elle affirmé que les électeurs allés en masse aux ambassades, comme à Paris, Londres et Berlin, n’étaient pas des partisans de l’opposition. "Ils sont venus voter, saisissant l’opportunité que leur pays, la Russie, leur a offerte malgré toutes les menaces de l’Occident", a écrit sur Telegram Maria Zakharova.

    Les hostilités en Ukraine se sont aussi invitées dans le scrutin.

    La semaine électorale a été marquée par des frappes aériennes meurtrières et des tentatives d’incursion terrestre à partir de l’Ukraine sur le territoire russe, répliques aux bombardements et assauts quotidiens de la Russie contre sa voisine depuis plus de deux ans.

    Dimanche, une adolescente de 16 ans a été tuée dans une attaque aérienne sur la ville de Belgorod, proche de la frontière et très souvent prise pour cible. Un peu plus tard, une autre personne est morte et 19 ont été blessées dans cette même région.

    Et une unité militaire agissant depuis l’Ukraine, le "Bataillon sibérien" a affirmé dimanche être entré dans le hameau russe de Gorkovski.

    Malgré ces attaques, un conflit meurtrier qui se prolonge et des libertés de plus en plus restreintes, le maître du Kremlin peut compter sur une popularité bien réelle.

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