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  • AFP | Crée le 12.03.2023 à 16h30 | Mis à jour le 12.03.2023 à 16h33
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    Si le "pape du bout du monde" continue de soulever les foules à l'étranger, d'autres déplorent sa gouvernance très personnelle à la tête des 1,3 milliard de catholiques. AFP
    Populaire chez les fidèles mais confronté à une farouche opposition interne, le pape François marque lundi le 10e anniversaire de son élection.

    En apparaissant le 13 mars 2013 au balcon de la basilique Saint-Pierre, dépourvu d'ornements liturgiques, l'Argentin Jorge Bergoglio a immédiatement rompu avec son timide prédécesseur Benoît XVI. Ce jésuite souriant au franc-parler notoire avait sans doute déjà en tête l'esquisse de son principal chantier : réformer une Curie - le gouvernement central du Saint-Siège - rongée par l'inertie et assainir les sulfureuses finances du Vatican.

    Héritant d'une Église en perte de vitesse, l'ancien archevêque de Buenos Aires, pasteur de terrain qui n'a pas fait carrière à Rome, l'a progressivement tournée vers le monde tout en défendant la doctrine sur le mariage des prêtres, l'avortement ou l'homosexualité. Sévère critique du néolibéralisme, le pape argentin a déplacé le curseur vers la justice sociale, l'écologie ou l'inlassable défense des migrants fuyant la guerre et la misère économique.

    "Fini la diabolisation de l'homosexualité, les débats sur les rapports hors mariage ou la pilule... Tout cela a été retiré de la table", analyse le vaticaniste italien Marco Politi. "Le pape a engagé l'Église sur des questions qui étaient au cœur des démocraties occidentales, comme l'environnement, l'éducation, le droit", renchérit Roberto Regoli, professeur à l'université pontificale Gregoriana. Opposant acharné au commerce des armes, l'évêque de Rome semble toutefois impuissant face aux conflits qu'il dénonce sans relâche chaque semaine. Ses appels à la paix en Ukraine sont tous restés lettre morte. Mais le choc mondial de la pandémie, qui aura laissé l'image forte d'un homme en blanc priant seul sous la tempête sur une place Saint-Pierre déserte, tend à renforcer ses appels à repenser l'économie mondiale.

    Malgré ses 86 ans et une santé plus fragile l'obligeant à se déplacer en chaise roulante, François, qui a déjà visité une soixantaine de pays, continue de privilégier les "périphéries" d'Europe de l'Est ou d'Afrique.

    Cette décennie bergoglienne a aussi vu le développement du dialogue inter-religieux, notamment avec l'islam. Mais ses efforts nourris pour se rapprocher de l'orthodoxie ont été rattrapés par l'actualité et la rencontre historique de 2016 avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, soutien de Moscou, semble plus lointaine que jamais.

    Face au drame de la pédocriminalité dans l'Église, l'un de ses plus douloureux défis, il a levé le secret pontifical et obligé les religieux à signaler les cas à leur hiérarchie. Mais les associations de victimes attendent encore davantage.

    Luttes de pouvoir

    À Rome, le style détonnant de François, qui a préféré un sobre appartement aux ors du palais et invite régulièrement à sa table SDF et détenus, a apporté un vent de renouveau. Il a aussi suscité des critiques en interne. "François fait preuve d'un autoritarisme auquel la Curie n'était plus habituée depuis longtemps. Forcément, cela peut irriter", confie un haut diplomate en poste à Rome.

    Plus que jamais, le premier pape latino-américain fait face à une violente opposition de la frange conservatrice de l'Église, malgré la disparition de deux de ses figures de proue : la mort fin décembre de Benoît XVI, qui avait renoncé à sa charge, puis du cardinal australien George Pell. "Les manœuvres pour le conclave ont déjà commencé : il ne s'agit pas de manœuvres sur les noms, mais sur la plateforme idéologique du futur pontificat", souligne M. Politi.

    Tout en balayant les rumeurs d'une démission imminente, François souffle le chaud et le froid quant à son intention d'aller ou non au bout de sa mission. En attendant, il continue de modeler le collège des cardinaux à son image : à ce stade, il a choisi 65 % de ceux qui éliront son successeur. Et de nombreux rendez-vous l'attendent encore, à commencer par une réunion des évêques sur l'avenir de l'Église fin 2023.

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