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  • Anna Cuenca/AFP | Crée le 02.05.2021 à 19h05 | Mis à jour le 02.05.2021 à 19h05
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    Analyser la composition chimique de l'eau, mesurer le niveau de la mer et prélever des échantillons à la recherche de microplastiques figurent parmi les autres missions du Mayflower 400, une collecte de données similaire à celle que font des robots dans l Photo Ben Stansall/AFP
    Voguant dans la baie de Plymouth, au sud-ouest de l'Angleterre, le Mayflower 400, premier navire intelligent, coupe ses moteurs et active un hydrophone, conçu pour écouter les baleines. Le tout sans aucune intervention humaine.

    Capable de prendre ses propres décisions et de naviguer en totale autonomie, ce petit trimaran de 15 mètres de long et 9 tonnes, couvert de panneaux solaires, se prépare à traverser l'océan Atlantique tout seul. Il pourra étudier l'environnement en analysant la présence de plastique dans l'eau ou en traquant les mammifères marins. L'océan " est la force la plus puissante de la planète qui régule notre climat ", explique Brett Phaneuf, fondateur de l'association ProMare et architecte du projet. Mais plus de 80 % des océans restent inexplorés, en raison de leur immensité et des dangers encourus. " La mer est un environnement impitoyable, donc avoir un bateau sans personne à bord, cela permet vraiment aux scientifiques d'élargir la zone d'étude ", souligne Rosie Lickorish, spécialiste des technologies émergentes chez IBM, l'un des partenaires qui ont rejoint le projet depuis sa naissance il y a quatre ans.

    De Plymouth à Plymouth

    Lorsque l'idée a émergé, " d'autres fournisseurs de technologie ont commencé à nous aider ", raconte Brett Phaneuf, ainsi que plusieurs " centaines " de personnes de l'Inde aux États-Unis, en passant par le Japon ou la Suisse. Sans cet " effort mondial ", le projet " aurait coûté des dizaines de millions " de dollars au lieu d'" un peu moins d'un million de dollars " investis au final par ProMare, qui mettra gratuitement à disposition les informations récoltées. Le grand départ vers les États-Unis est prévu aux alentours du 15 mai, en fonction de la météo et de l'autorisation pour l'instant incertaine des autorités britanniques. Le bateau devrait mettre environ trois semaines pour atteindre un autre Plymouth, dans le Massachusetts, reproduisant la traversée du Mayflower originel il y a plus de 400 ans, en 1620, lorsqu'une centaine de " pèlerins ", des dissidents religieux anglais, étaient partis pour le Nouveau monde.

    " Penser " seul

    Mais pour ce futur voyage, qui a été retardé par la pandémie, " personne ne tombera malade " et " on pourra prendre tout le temps qu'on veut pour les expériences scientifiques ", précise Brett Phaneuf sur le port anglais. À ses côtés, assis sur les quais, trois informaticiens contrôlent les équipements depuis leurs ordinateurs tandis qu'une étudiante ingénieure de 21 ans, Meirwen Jenking-Rees, vérifie les moteurs avant un entraînement. La construction du trimaran, entièrement robotisé, du gouvernail au groupe électrogène diesel qui complète l'énergie solaire, a pris un an. Le développement de son " capitaine virtuel ", une intelligence artificielle qui a commencé par apprendre à identifier les obstacles maritimes en analysant des milliers de photographies, a pris encore plus de temps. Les programmeurs ont également appris au Mayflower 400 à éviter les collisions. Forte de ces connaissances, l'embarcation est partie en mer pour un " apprentissage supervisé ". " On peut lui dire quelles sont ses bonnes et ses mauvaises actions, ce qui est dangereux ou non ", explique Ollie Thompson, ingénieur en robotique. Puis " on passe au stade où le bateau est capable de se corriger lui-même ", c'est-à-dire de " penser " grâce à un système informatique qui simule la manière dont un cerveau humain analyse les informations. " Il continue d'apprendre par lui-même ", en utilisant ses " yeux ", un système sophistiqué de six caméras, et ses " oreilles ", c'est-à-dire son radar, ajoute Ollie Thompson. Le trimaran utilisera son intelligence artificielle pour mener des expériences scientifiques, explique Rosie Lickorish.

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