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  • | Crée le 17.01.2021 à 10h36 | Mis à jour le 17.01.2021 à 21h36
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    L'opposant russe Alexeï Navalny à l'hôpital de la Charité à Berlin. Photo postée le 19 septembre 2020 sur son compte Instagram @navalny Handout [Instagram account @navalny/AFP]
    Opposant numéro un à Vladimir Poutine, infatigable pourfendeur de la corruption des élites russes, Alexeï Navalny est déterminé à continuer de défier le Kremlin après avoir survécu à son empoisonnement, s'apprêtant désormais à retourner en Russie.

    En convalescence depuis l'année dernière en Allemagne, cet ancien avocat de 44 ans a décidé de rentrer à Moscou ce dimanche, malgré la menace d'un renvoi en prison exigé par les services pénitentiaires russes. Et malgré les craintes persistantes pour sa sécurité.

    "Venez m'accueillir", a-t-il lancé à ses abonnés dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, se disant "pratiquement guéri" de l'empoisonnement qui l'avait plongé dans le coma.

    Ce retour en Russie semblait quasiment inenvisageable en août quand le charismatique opposant était arrivé à Berlin à bord d'un aéronef médicalisé.

    Il avait fait un grave malaise dans un avion en Sibérie, en marge d'une tournée électorale. Soigné pendant 48 heures dans un hôpital russe, son transfert en Allemagne avait été autorisé sous la pression de ses proches.

    Après trois semaines de coma, trois laboratoires européens sont formels : le principal opposant russe a été victime d'un agent neurotoxique de type Novitchok, une substance mise au point par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.

    Ayant survécu à cette tentative d'assassinat présumée, Alexeï Navalny n'a pas tardé à contrattaquer : une enquête de plusieurs médias mettant en exergue la responsabilité des services de sécurité russes (FSB), il diffuse une conversation téléphonique dans laquelle il dit avoir piégé l'un des agents qui le suivaient depuis des années.

    Celui-ci, pensant parler à un supérieur, avoue toute l'affaire.

    Pour l'opposant, son empoisonnement a été orchestré sur l'ordre direct du président Vladimir Poutine, son ennemi juré, qui ne prononce jamais son nom. Le maître du Kremlin balaye, quant à lui, toutes les accusations.

    Enquêtes et élections

    Largement ignoré des médias nationaux, non représenté au Parlement et inéligible à cause d'une condamnation pour fraude fiscale qu'il qualifie de politique, Alexeï Navalny reste pourtant la principale voix de l'opposition, encore plus depuis l'assassinat de Boris Nemtsov en 2015.

    Il bataille en particulier depuis des années contre le parti du Kremlin, Russie Unie, qu'il appelle le "parti des voleurs et des escrocs". Ses émissions diffusées sur YouTube - où il rassemble plus de 4,8 millions d'abonnés - sont très populaires et ses enquêtes sur la corruption des élites affichent plusieurs dizaines de millions de vues.

    L'opposant, son Fonds de lutte contre la corruption (FBK) créé en 2012 comme ses partisans font régulièrement l'objet d'amendes, de perquisitions, de menaces et d'agressions.

    Il affirme que tout ceci fait office de représailles pour avoir notamment organisé à l'été 2019 un important mouvement de contestation, ayant abouti à un revers pour le pouvoir aux élections locales à Moscou.

    C'est lors des législatives en décembre 2011, qui déclenchent une vague de protestation sans précédent, qu'Alexeï Navalny gagne sa notoriété par la virulence de ses prises de parole contre le Kremlin.

    En septembre 2013, il obtient son premier succès électoral aux municipales dans la capitale russe, créant la surprise en arrivant deuxième avec 27% des voix et confortant son statut de figure de proue de l'opposition.

    Face plus sombre, il a aussi participé au début de sa carrière politique à des rassemblements aux relents racistes comme la Marche russe, avant de gommer la tonalité nationaliste de ses prises de position.

    Depuis 2013, ce père de deux enfants multiplie les courts séjours en rétention administrative et les condamnations dans des affaires dont il dénonce systématiquement le caractère politique, impliquant également son frère Oleg, emprisonné pour trois ans et demi fin 2014.

    Ses démêlés judiciaires lui valent d'être inéligible jusqu'en 2028 mais il a toujours assuré que rien ne viendrait amoindrir sa motivation, même les menaces pesant sur sa sécurité et sa famille.

    "Je fais de la politique depuis longtemps, je suis souvent arrêté (...) C'est simplement une partie de la vie", relativise-t-il. "Je fais le travail que je préfère, les gens me soutiennent, j'ai de nombreux partisans. Qu'est-ce qui peut rendre un homme plus heureux ?"


    Alexei Navalny Romain ALLIMANT [AFP]


    L'opposant russe Alexeï Navalny parlant à la presse lors d'une manifestation à Moscou le 20 juillet 2019 Maxim ZMEYEV [AFP/Archives]


    Un portrait d'Alexeï Navalny barré de la mention "empoisonné", dans une rue de Berlin, le 23 septembre 2020 Odd ANDERSEN [AFP/Archives]


    Photo postée sur le compte Instagram @navalny, le 21 septembre 2020, de l'opposant russe Alexeï Navalny sur un banc à Berlin Handout [Instagram account @navalny/AFP/Archives]

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