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    Nouvelle Calédonie
  • Charlie Réné / charlie.rene@lnc.nc | Crée le 20.03.2018 à 04h25 | Mis à jour le 20.03.2018 à 07h29
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    A Magenta, comme à La Tontouta, lors d’une dépression, chaque compagnie prend ses propres décisions. Si, lors de Hola, Qantas, Air New Zealand et Aircalin ont suspendu leurs vols au même moment, « c’est parce que les calculs sont très mathématiques ». Photo Thierry Perron/Archives LNC
    Aérien. Comment les compagnies aériennes s’organisent-elles lors d’arrivée de dépressions ? Réponse avec Air Calédonie et Aircalin, qui ont dû annuler et reporter des vols lors du passage de Hola, dépensant beaucoup en finance et en énergie.

    La pluie tombe, le vent souffle… Et les aéroports ferment. Comme à chaque grosse dépression, Hola, cyclone qui n’aura au final provoqué que peu de dégâts à terre, a tout de même paralysé le ciel calédonien il y a une dizaine de jours. Pour Air Calédonie, c’est, au bas mot, 3 000 passagers qui étaient concernés. L’exploitation a dû être suspendue dès jeudi midi pour un retour à la normale dimanche. « En comptant la perte sèche sur les recettes et les surcoûts générés par la situation, on évalue l’impact à 14 millions de francs », résume la compagnie domestique.

     

    Salariés mobilisés par dizaines

    « La situation », si elle se répète plusieurs fois par an, demande à chaque fois des efforts exceptionnels d’organisation. Bien avant l’arrivée de la dépression : dès l’approche de Hola, une équipe commerciale d’Aircal appelait les passagers « pour les inciter à reporter, voire à annuler leur déplacement ». Chez Aircalin, qui a dû annuler sa rotation vers le Vanuatu et reporter celles vers Melbourne et vers Papeete, on précise que « la veille se fait 24h/24, à l’année ». « Et pas seulement en Calédonie, pointe Didier Tappero, le directeur de la compagnie qui dessert onze destinations dans huit pays. La météo est essentielle, mais se cumule avec d’autres aléas : les problèmes techniques des avions, des pénuries ou des grèves sur un aéroport, et même des volcans ou des tsunamis… On a tout eu ! ». La vie d’une compagnie est donc rythmée par les cellules de crise. Sécurité civile, autorités aéronautiques et services météo d’un côté, personnel navigant, techniciens au sol et équipes commerciales de l’autre… « On rassemble les informations, on prend les décisions mais ce sont des dizaines de personnes qui sont là pour prévenir les passagers, contacter les aéroports, préparer les avions, refaire les plannings, liste le dirigeant. Lors d’une dépression, c’est tous sur le pont ! ».

     

    Les avions prêts à partir à l’étranger

    Comment décider ou non d’arrêter l’exploitation ? Au-delà des interdits officiels - la Grande Terre n’a été qu’en préalerte pour Hola - les ingénieurs des équipes opérationnelles font leurs calculs : « Sur chaque piste, en fonction de son orientation et son exposition, il y a un niveau maximal de vent et minimal de visibilité à avoir », explique un spécialiste. Pas question de « jouer au cow-boy », chez Air Calédonie comme chez Aircalin : « A la moindre incertitude sur la sécurité des passagers, le vol ne décolle pas ». Le risque pour la flotte pèse aussi : « Le hangar de Magenta ne peut accueillir que deux ATR, il faut donc chercher de la place à Tontouta pour les deux autres », rappelle Air Calédonie, « organisée pour éventuellement évacuer les avions sur des zones plus sûres », en Australie, en Nouvelle-Zélande, ou au Vanuatu.

    La deuxième phase, pas moins laborieuse, commence dès que la trajectoire ne fait plus aucun doute : reprogrammer, et « tout faire pour réacheminer les passagers ». Transferts, lieu de vie… Les équipes commerciales étudient les dossiers un à un, fixent les priorités « quitte, souvent, à créer des frustrations », pendant que les navigants et les équipes au sol sont « pleinement mobilisés » pour absorber le surplus d’activité de la reprise. « La cellule de crise ne se referme que lorsque le dernier passager est pris en charge », souligne Didier Tappero. Aucun doute pour le responsable « en fin d’année, chaque dépression se sent dans le résultat ».

     

    Repères

    Quelle cellule de crise ?
    C’est bien sûr au directeur général, garant de la sécurité des vols, et qui « engage sa responsabilité personnelle », que tous les acteurs rendent compte. Mais, chez Aircalin par exemple, la « cellule de gestion des vols et d’assistance client » est coordonnée par la direction de l’exploitation, en liaison avec l’extérieur. Le centre de contrôle opérationnel reste, lui, en contact avec l’avion et étudie les plans de vols et leur faisabilité. La direction des opérations aériennes, participe à cette validation et gère les équipes qui vont voler.

    Part, part pas… ou part pas plein
    L’annulation et le report ne sont pas les seules options pour les compagnies : les avions peuvent parfois décoller à condition de réduire leur charge. Exemple chez Air Calédonie : « Après Gita, les vents de Nord-Ouest ont limité les capacités d’emport, réduisant le nombre maxi de passagers à bord ».

    Imprévisible…
    L’imprévisibilité des phénomènes météo, Hola en était un bel exemple, complique souvent la donne : « On peut reporter un vol du matin dès la veille au soir, même s’il y a a priori une chance qu’il décolle, explique Aircalin. Il faut éviter aux passagers d’avoir à faire un déplacement dangereux à La Tontouta pour rien ».

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